Généraliser le travail à l’humide et le captage des poussières
Des efforts de prévention devraient donc être faits dans les entreprises, notamment en mesurant la teneur en silice cristalline par prélèvement atmosphérique de la fraction alvéolaire. Elle ne devrait pas simplement pouvoir être extrapolée, ni à partir du taux de silice contenu dans les matériaux bruts, ni à partir de résultats de mesures en « poussières alvéolaires sans effet spécifique ». Les spécialistes recommandent également de réviser la valeur limite d’exposition à la baisse, et ce, sans faire de distinction entre les formes minérales des poussières (quartz, tridymite, cristobalite). Ils suggèrent de choisir de nouvelles méthodes de mesure (prélèvement haut ou bas débit, en fonction des caractéristiques de durée, de concentration ou de présence de particules ultrafines) et d’utiliser une analyse par diffraction des rayons X. Quant aux procédés industriels, l’Anses propose de « généraliser la mise en place de mesures telles que le travail à l’humide et/ou le captage à la source » en vérifiant au préalable leur efficacité, en fonction des outils et techniques utilisées en atelier ou sur les chantiers. Des actions de sensibilisation devraient également être menées auprès des professionnels.
En complément, l’agence sanitaire préconise de faire évoluer le diagnostic et le dépistage de certaines maladies (silicose, tuberculose, pathologies rénales), tout en révisant les tableaux des maladies professionnelles en lien avec la silice cristalline. Enfin, les experts souhaitent que les études scientifiques soient poursuivies afin d’améliorer les connaissances sur la prévalence des expositions et les effets sur la santé humaine. L’Anses note que la première nécessité sera d’appliquer les mesures de prévention définies par la directive européenne 2004/37/CE concernant la protection des travailleurs face aux agents cancérogènes ou mutagènes, en la transposant rapidement en droit français. Cette directive pose les obligations des employeurs quant à la protection, l'information et le suivi des employés sur leur lieu de travail et définit les notions d'exposition prévisible ou imprévisible et de zone de risque ainsi que la liste des agents dangereux.