[NégoceTOP 2023] « Jamais Würth France n’aura autant investi ! »

Ces deux dernières années, trois projets ont été lancés à Erstein, sur le site de notre siège social. En début d’année, nous avons réceptionné Le Forum, notre nouveau centre de formation. C’est un dossier de 7 M€ qui a pu voir le jour grâce à une réserve foncière de 40 000 m² que nous avons eu l’opportunité d’acquérir il y a quelque temps. Ce centre est destiné à former nos collaborateurs sur les produits et techniques de vente mais aussi nos clients. En effet, nous disposons de l’agrément Qualiopi qui nous permet de dispenser de nombreuses formations : soudure, tronçonnage, sciage… Le second investissement, 7 M€ également, est toujours en cours. Il porte sur la construction d’une centrale de géothermie eau-eau qui va alimenter l’ensemble de ce que nous appelons le Campus, 85 000 à 90 000 m² de bâtiments qui constituent notre siège. Cette centrale sera opérationnelle avant l’hiver prochain. Nous espérons ainsi diminuer nos factures d’électricité de 30 à 40 %. Nous sommes d’ailleurs, depuis juillet 2022, certifiés ISO 50 001 (gestion de l’énergie).

C’est notre dernier gros dossier : 75 M€ d’investissement sur notre plateforme d’Erstein, dans le Bas-Rhin. Grâce à ce chantier nous bénéficierons d’une capacité de stockage de l’ordre de 20 000 m² supplémentaires. Dans le même temps, à la fin d’année, nous achèverons l’extension de notre second site logistique, celui de Montélimar : 5 000 m² supplémentaires pour 15 M€. Au total, nous aurons engagé, hors magasins, plus de 100 M€. Jamais nous n’avons autant investi chez Würth France !

Début février 2023, nous étions à 200 points de vente ProxiShop, nous avions l’ambition d’atteindre les 220, mais on sera plus vraisemblablement à 218, ce qui reste important. À moyen terme, quinze ouvertures annuelles me paraissent être un rythme raisonnable, même avec une conjoncture plus tendue. Le fondateur de la société familiale, Adolf Würth, dit toujours que “C’est lorsque la conjoncture n’est pas favorable qu’il faut investir plus que la concurrence”.  Alors malgré le contexte, l’an prochain, nous devrions programmer quinze à vingt nouveaux points de vente afin d’atteindre l’objectif d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2026. L’enseigne développe également un concept de SuperStore.

La difficulté est de savoir si nous allons avoir un trou d’air ou s’il est déjà là. Je pense personnellement qu’il est là et que l’activité va repartir. Chez Würth, nous avons la chance d’être multi-marché et nous enregistrons une croissance de 7 % à la fin juin 2023. On peut remarquer que si le marché du neuf souffre, il y a de l’activité sur la rénovation et la performance énergétique. Par exemple, nous souhaitons installer des ombrières photovoltaïques sur le parking du Forum mais aucune des entreprises que nous avons consultées ne peut assurer les travaux avant au moins six mois, leurs carnets de commandes étant bien remplis.

C’est un axe majeur de la politique du groupe. La famille Würth est très concernée par cette question. En l’espace de quatre à cinq ans, le service RSE de Würth France est passé de huit à quinze collaborateurs. Le groupe s’est fixé un objectif de neutralité carbone à l’horizon 2045-2050. Depuis plusieurs années, nous multiplions les actions en faveur de la RSE. Par exemple, nous revalorisons les cartons d’emballage grâce à notre presse à balle : en 2022, ce sont plus de 437 tonnes qui ont pu être remises dans le circuit des papeteries. De plus, sur la période 2021-2023, tous les sites Würth d’Erstein sont alimentés par une électricité verte. Nous sommes également très attentifs aux engagements que nos fournisseurs peuvent prendre sur le conditionnement, la provenance des produits, l’utilisation des plastiques… En interne, nous travaillons à moderniser notre parc de véhicules qui se compose de 2 700 voitures. Dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités, chaque année, 10 % de notre flotte doit être renouvelée au profit de voitures électriques ou hybrides. Les soixante-dix premières voitures, commandées il y a un an et demi, viennent d’arriver. Nous avons des partenariats avec des entreprises qui s’occupent d’installer des chargeurs ou des bornes chez nos collaborateurs. Pour le moment, on ne peut le faire que chez des salariés qui ont des pavillons, mais on va devoir accélérer.

Nous passons d’une trentaine à une soixantaine de villes visitées. La première édition a été moyenne, nous avons juste équilibré. Cette année devrait meilleure puisque les premiers chiffres révèlent une hausse des visites clients. Mais l’objectif, rappelons-le, n’est pas de générer un gros business. Il s’agit avant tout de présenter une partie de nos gammes à des clients qui n’ont pas de magasin à proximité et de cerner les secteurs où il serait opportun d’installer un point de vente à moyen terme. Le truck est un canal supplémentaire qui nous permet d’aller vers nos clients.