Crise énergétique : le plan d’attaque du commerce de gros (CGF) pour consommer moins

Stéphane Vigliandi
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CGF - Signature de la Charte de sobriété énergétique.

Lors de la présentation, ce 6 octobre, du plan gouvernemental de sobriété énergétique, la Confédération des grossistes de France (CGF) a dévoilé sa charte signée par vingt-et-une de ses trente fédérations adhérentes dont les représentants de l’Appro Bâtiment. L’opus s’article autour de trois axes prioritaires et sept mesures concrètes.

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« Agir » face à la crise énergétique et aux problèmes d’approvisionnement de l’énergie en France et en Europe ! C’est en ces termes que la CGF a présenté la semaine dernière sa charte de sobriété alors que le ministère de la Transition écologique détaillait auprès des corps intermédiaires le plan Sobriété.

Dès juillet 2022, les pouvoirs publics avait organisé plusieurs réunions avec les représentants des différentes filières pour embarquer les entreprises dans son plan de sobriété énergétique. Avec la volonté de leur « faire confiance » plutôt que de devoir… sévir. Tous ces échanges ont débouché sur la mise en place d’une boîte à outils contenant « seize actions volontaires » identifiant les mesures les moins “douloureuses” pour atteindre l’objectif d’une réduction de 10 % des consommations d’énergie en deux ans par rapport à 2019.

Tout en « renforçant son engagement sur le terrain environnemental » qu’elle porte depuis plusieurs années, la CGF a souhaité « prendre part à l’effort national ». Une démarche qui s’inscrit dans la continuité des programmes des CEE que la confédération et ses fédérations portent : le programme Objectif CO2 pour le transport de marchandises et le programme InTerLUD en faveur d’une logistique urbaine durable*.
* À ce jour, InTerLUD recense plus d’une quarantaine de conventions signées : soit 43 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) dont 22 concernées par une ZFE (Source : CGF).

Les discussions entre les secteurs et l’État autour du plan de sobriété débouchent sur une boîte à outils de 16 actions concrètes. Beaucoup concerne le contrôle de la température de chauffe des bâtiments.

Sept mesures « fédératrices »

Intitulés “Agir”, trois axes « majeurs et complémentaires » déclinent une série de sept mesures et concernent notamment les trois fédérations de l’Appro Bâtiment : Coedis, la Fédération nationale de la décoration (FND) et la Fédération française de la quincaillerie (FFQ) qui, ensemble, représentent environ 8 400 points de vente et comptoirs où travaillent un peu plus de 71 500 salarié.e.s. Dans le détail, voici les éléments de la charte de la CGF.

• #1 Agir sur les comportements des entreprises et de leurs collaborateurs
L’efficacité de la démarche de sobriété énergétique est tributaire d’une prise de conscience collective en entreprise, tant au niveau managérial qu’individuel. Dans ce cadre, la confédération appelle à la mise en place d’un système de management sensibilisant les équipes des enseignes aux « écogestes élémentaires dans les locaux des entreprises et à leur domicile », mais aussi l’adoption d’« une stratégie concrète et mesurable de sobriété énergétique ».

• #2 Agir sur les transports
Selon la CGF, le commerce de gros (toutes filières confondues) disposent d’une flotte de l’ordre de 60 000 véhicules de transport de marchandises et de véhicules légers ; « leur usage optimisé [étant] un véritable levier de sobriété ».

Dans la continuité des actions déjà initiée depuis plusieurs années, la charte fixe trois types de mesures. La CGF poursuit ainsi « très activement la sensibilisation de ses fédérations » et de leurs entreprises adhérentes. Notamment via l’accélération du déploiement du programme Objectif CO2.

« D’ici à 2023, plus de 500 établissements devront être sensibilisés [au programme Objectif CO2] : un objectif atteint pour plus de la moitié à date », selon la CGF.

Autres leviers ? Poursuivre le déploiement des formations à l’écoconduite. La charte souligne à cet égard que « ces formations permettent d’économiser immédiatement selon le niveau d’expérimentation du conducteur entre 5 % et 20 % de consommation ».

Elles flèchent en priorité les quelque 80 000 conducteurs routiers de transport de marchandises, ainsi que les commerciaux itinérants qui totalisent environ 50 % des effectifs salariés du commerce de gros. La troisième et dernière mesure concerne la poursuite et le renforcement des démarches en vue d’optimiser les livraisons.

• # 3 Agir sur les bâtiments
Afin d’engager ou renforcer les actions au niveau des bureaux et entrepôts, la charte plaide pour le lancement d’études de modernisation des équipements, mais aussi une sensibilisation accentuée des PME aux obligations issues du Décret tertiaire.

Cité dans un communiqué, le président de la CGF, Philippe Barbier, rappelle que « le commerce de gros est un maillon essentiel de la chaîne de valeur commerciale et il est normal de consentir, en responsabilité, à cet effort national demandé aux Français ». Pour mémoire, la charte a été présentée aux pouvoirs publics tout juste dix jours après la publication du protocole Sobriété de la FDMC.

Stéphane Vigliandi
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