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Les Français disent non à la densification et prennent la clé des champs

Grégoire Noble
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banlieue pavillons

Les rats des villes vont se faire rats des champs, car, c’est bien connu, le bonheur est dans le pré. Les confinements successifs ont laissé des traces dans la société, et les Français, pourtant bien conscients de la nécessité de préserver les espaces naturels, souhaitent se loger au vert, si possible dans des pavillons individuels. C’est ce qu’il ressort du sondage Procivis/Harris Interactive sur les enjeux de l’habitat lors du vote des Français à la présidentielle.

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Cela revient donc à dire que les Français ont une préférence pour l’étalement urbain au détriment de la densification des villes. Ils sont en effet beaucoup plus nombreux (37 %) à ne pas souhaiter de nouvelles constructions dans les grands centres urbains – considérés comme déjà suffisamment peuplés – que ceux qui prônent des mesures comme la surélévation de bâtiments existants (19 %). Les personnes sondées souhaitent privilégier la construction de maisons individuelles comme solution à la crise du logement, plutôt que celle d’immeubles voire de constructions de grande hauteur. Comme le souligne Harris Interactive : « Ils ne souhaitent pas renoncer à l’idéal de la maison individuelle (…) la majorité des Français – y compris chez les profils les plus citadins – privilégient l’espace à la proximité d’un centre-ville ». Ce qui impose donc de couvrir de plus grandes distances pour atteindre les services ou commerces et signifie un emploi accru de la voiture individuelle, là où l’offre de transport n’est pas suffisante…

Confiance aux municipalités pour programmer et à l’État pour aider

Interrogés sur les prérogatives liées aux questions d’aménagement et de logement, les citoyens indiquent faire davantage confiance aux communes (74 %) qu’à l’État (39 %) ou aux échelons administratifs intermédiaires – intercommunalités, départements, régions (environ 60 %). Ils estiment que les municipalités connaissent mieux les problématiques de terrain et sont aptes à gérer la délivrance des permis de construire ou à définir quels sont les parcelles constructibles ou pas. L’attribution des logements sociaux est également considérée comme mieux gérée par les mairies. En revanche, sur les aides financières (prêt à taux zéro, crédit d’impôt), les Français sont plus partagés quant à l’entité capable de les gérer. Ils semblent davantage faire confiance à l’État cette fois (entre 31 et 40 %) plutôt qu’aux petites subdivisions administratives (10,5 % pour les interco ; 12,5 % pour les régions…).

L’enquête démontre également une grande inquiétude des Français sur les prix des énergies mais également sur les loyers, les matériaux de construction et l’immobilier à l’achat. Ils attendent des mesures de la part de l’État pour enrayer cette inflation, même si les prix des loyers sont finalement moins affectés que d’autres postes de dépense par la situation internationale. Les sondés attendent que le gouvernement régule donc au mieux le prix de l’électricité (96 %) et celui du gaz (94 %), le montant des loyers (88 %) et les prix de l’immobilier (77 %).

Grégoire Noble
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