Le reste à charge augmente pour les ménages modestes et précaires !

Grégoire Noble
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précarité énergétique

Quoi que fassent les pouvoirs publics, la rénovation énergétique reste complexe à mener pour les ménages en situation de précarité énergétique. C’est en substance la conclusion du spécialistes de la question Hellio, qui a calculé, poste par poste, l’évolution des primes et du reste à charge pour cette catégorie spécifique de la population, celle qui est ciblée en priorité par le gouvernement.

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Il ressort ainsi que pour mener la rénovation globale d’une maison de 150 m², les évolutions réglementaires ont grandement fait varier les montants de MaPrimeRénov’ et des CEE. Ainsi, si au 1er janvier 2022, les ménages modestes et précaires ne pouvaient prétendre qu’entre 11 000 et 12 900 € d’aides (en baisse par rapport à 2021 avec le changement de calcul du Coup de pouce « Rénovation performante »), ils peuvent depuis l’ouverture de MaPrimeRénov’ Sérénité le 1er juillet dernier, recevoir bien davantage, avec un cumul compris entre 21 500 et 27 900 €, soit une multiplication par deux. Cependant, le reste à charge moyen reste très, voire trop, élevé : il faudra leur compter entre 35 000 et 41 700 € à débourser, sans réelle évolution par rapport à la situation de 2021 (entre 35 et 39 k€ de reste à charge).

Isolation ou remplacement du système de chauffage : tout est cher

Pour des opérations d’isolation, la situation est pire. Ces travaux sont de moins en moins subventionnés : -36 % entre 2021 et mi-2022 pour les ménages précaires et -23 % pour les ménages modestes. Corollaire, le reste à charge bondit de +80 % pour les modestes et de +400 % pour les plus pauvres ! Dans le cas de l’isolation des combles, les travaux ont subi deux baisses successives des aides, en juillet 2021 puis juillet 2022 (entre -23 et -28 % cumulés). Résultat : le reste à charge s’envole passant de 1 200-1 700 € en au début de l’an passé, à 3 400-3 950 € mi-2022 !

Concernant les systèmes énergétiques, Hellio note que les aides sont en légère augmentation, grâce à l’évolution de +1 000 € du montant de MaPrimeRénov’ depuis le 15 avril 2022, portant les subventions à 13 000 voire 15 000 €. Cependant cela ne suffit pas à faire baisser le reste à charge qui s’accroît même légèrement en raison de l’impact de la guerre en Ukraine et de la hausse du prix des matériaux. Il s’établit désormais à 1 600 et 4 100 € environ, selon la situation du foyer (+8 % depuis 2021). Si la solution retenue est celle de l’installation d’une pompe à chaleur air-eau, ce reste à payer est beaucoup plus élevé puisque les aides plafonnent à 8 000 ou 9 000 €. Les ménages devront débourser entre 4 700 et 5 700 € (+0,25 %) ! Le problème reste donc entier pour les populations les moins favorisées : comment parvenir à réunir des sommes aussi importantes ?

Grégoire Noble
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