[Transition numérique] Seul un quart des négoces matériaux sont click & collect… pour l’instant
Où en sont les enseignes généralistes et multispécialistes dans leur transformation digitale ? Pour quels usages ? Quels impacts sur les métiers et fonctions ? Publiée à la rentrée, l’étude pilotée par l’Observatoire des métiers du négoce des matériaux de construction de la FDMC met en exergue que le numérique est avant tout un “outil vitrine”. Et propose un plan d’actions.
Le virus du Covid-19 : aiguillon de la transformation 2.0 des du négoce de matériaux ? Si la profession baignait déjà dans la culture digitale bien avant la pandémie, les confinements successifs n’auront fait qu’accélérer l’appropriation du numérique par les enseignes tant en back et qu’en front office.
N’empêche. À la lecture de l’étude pilotée par l’Observatoire des métiers du négoce des matériaux de construction de la FDMC* à la demande de la Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle (CPNEFP) de la branche du négoce de matériaux, une phrase vient mettre un certain bémol. « Nous en sommes encore aux prémices de la digitalisation de nos outils », soulignent les auteurs.
Certes, l’étude menée en juillet et publiée à la rentrée ne porte que sur un panel représentant 27 % du secteur (dont 80 % de sociétés de moins de 50 salariés). Elle fournit néanmoins une photographie approfondie sur la numérisation de l’activité des négoces généralistes et multispécialistes.
* Étude réalisée en juillet 2022 sur un panel de 62 sociétés couvrant 2 383 établissements du négoce des matériaux de construction.
97 % des sondés jugeant que le digital modernise l’image du négoce.
Vecteur d’image…
Il y a d’abord les constats. En termes de taux d’équipement, 95 % des sociétés fournissent ordinateurs et smartphones aux managers terrain et à la force de vente. Mais ce taux plafonne à environ 50 % pour les services logistiques. Des chiffres plus ou moins identiques concernant l’accès à un réseau intranet.
Plus étonnant, en revanche, seuls 20 % des vendeurs conseils sont dotés d’une tablette et à peine 5 % chez leur manageur alors que cet outil est censé optimiser la relation et le suivi client. Déjà largement ancrée dans la profession, le site internet est désormais la clé d’entrée « incontournable » pour créer du lien avec la clientèle et séduire les prospects.
Ils sont 92 % à en disposer pour présenter leur entreprise, leurs offres et services, tandis que 5 % des sondés prévoient d’ouvrir leur site vitrine. Pour créer du lien avec leur communauté, 74 % alimentent en contenu des profils sociaux BtoC (Facebook, Instagram, Pinterest, TikTok) et 58 % via des réseaux pros tels que LinkedIn.
…et enjeux stratégiques
D’ailleurs, les enjeux du digital sont bien cernés par tous. Dans le top 5 des réponses ? Les outils numériques permettent de rester dans la course face aux concurrents (95 %), fluidifier les échanges clients et fournisseurs (95 %), optimiser l’administratif (95 %) et être plus visible (92 %).
En attendant, seules 24 % des sociétés sondées proposent le click & collect et l’e-commerce. Mais face aux multiples coups de boutoir des pure players, entre autres, 29 % devraient investir pour développer ces points de contact supplémentaires d’ici à trois ans.
Pour le négoce, les enjeux du digital sont pourtant multiples en termes de stratégie à moyen terme. Pour accompagner les agences à digitaliser leur chiffre d’affaires, accroître la dimension de conseil individualisé, séduire le particulier ou encore gagner en efficacité logistique.
En filigrane, ces transformations induisent des besoins en compétences : recrutements, nouveaux profils, formation (voir encadré). L’étude fournit d’ailleurs des préconisations pour accompagner la profession dans sa digitalisation, en particulier les TPE-PME : diagnostic de maturité digitale, programme de transformation numérique et identifier les aides financières pour investir.
Des propositions qui font écho aux chiffres dévoilés le 19 septembre par la Direction générale des entreprises (DGE). Selon son troisième baromètre France Num, la part des patrons de TPE-PME (tous secteurs confondus) portant un regard positif sur le numérique continue d’augmenter. Ils sont désormais 81 % à juger que le digital présente un réel bénéfice pour leur entreprise, quand cette proportion était de 78 % en 2021 et 68 % en 2020 lors de la diffusion du premier baromètre France Num.
Quatre métiers en première ligne
• Chef d’agence ou de dépôt → Maîtriser les process logistiques (flux, stocks), la gestion des indicateurs de performance (coût, qualité, délais) et le reporting de datas.
• ATC et vendeurs conseil → Maîtriser les outils ERP et CRM, les logiciels métiers (configurateurs 3D), les équipements associés (tablettes…), les plateformes de vente en ligne et la communication digitale.
• Magasiniers → Maîtriser le digital pour optimiser la productivité (préparation de commandes, gestion des stocks), avoir des compétences en analyse et reporting.
• Chauffeurs-livreurs → Acquérir les compétences d’analyse et de reporting en vue de la gestion dématérialisée des documents de transport.