Convention collective : l’UFME bat le rappel pour séduire les talents

Stéphane Vigliandi
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Atelier de fabrication de menuiseries industrielles

Regroupant près de 16 000 emplois directs et 350 sociétés, l’Union des fabricants de menuiseries (UFME) poursuit son travail de représentativité à travers une « gestion active » de la convention collective Bois. CQP, redéfinition du CAP, évolution des métiers… : actuellement, plusieurs projets sont sur le feu.

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Rénover, moderniser, dynamiser et séduire ! Après avoir repris la main sur la convention collective Bois (métiers des menuiseries, charpentes, constructions industrialisées et portes planes), l’UFME a décidé d’actionner le levier social pour faire face au manque patent de main d’œuvre dans la filière.

À l’issue de deux ans de travail patronal, puis quatre années de négociations avec les organisations syndicales de salariés, la démarche paritaire s’était conclue en 2017 par la rédaction d’une nouvelle convention collective signée par quatre organisations syndicales. Depuis l’entrée en vigueur d’un premier texte datant de mars 1955, aucune actualisation conventionnelle n’avait été menée pour rester en adéquation avec la réalité des salariés et des entreprises du secteur.
 

L’UFME revendique un taux de représentativité salariale de 99 %.

Refléter les évolutions technologiques

Dans un premier temps, l’UFME a planché sur la reconnaissance d’un certificat de qualification professionnelle (CQP) de menuisier industriel. Selon elle, « le métier de fabricants de menuiseries industrielles a évolué de manière très significative ces trente dernières années [machines à commande numérique, cobots, expertise en programmation informatique…]. Les exigences du métier ont pris une tournure que l’Éducation nationale n’a pas eu le temps de suivre exactement pour répondre aux spécificités de notre profession ».

Pour pallier ces lacunes, le syndicat a créé un référentiel et une procédure d’examen que vient de valider le Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP) après une période d’expérimentation au sein de la filière.

Désormais, la profession est en mesure de proposer un diplôme national « dans un domaine exigeant qu’est le monde de la fabrication industrielle d’éléments pour la construction et l’isolation » – notamment à destination des menuisiers et opérateurs qui ne sont pas passés par la case de la formation initiale.

À noter que la formation délivre des compétences identiques dans les domaines de la menuiserie, de l’agencement et du mobilier. Ce nouveau CQP ne se concentre d’ailleurs pas sur le seul matériau bois, mais touche aussi « d’autres matériaux incontournables tels que le verre, l’acier, l’inox, les isolants, etc. », prend soin de rappeller l’UFME.
 

Selon l’UFME, environ 70 % des entreprises qui seraient concernées par la convention collective ont moins de 10 salariés.

Ateliers 4.0, métiers et salaires

C’est dans ce même esprit qu’elle a rénové de fond en comble le certificat d’aptitude professionnelle (CAP) de menuisier fabricant. Le nouveau référentiel est opérationnel depuis la rentrée scolaire 2021-2022. Là encore, il s’agissait d’actualiser les programmes techniques pour être en corrélation avec la réalité des conditions de production dans les ateliers.

Autre gros chantier en cours ? Réécrire les classifications des métiers. « L’évolution a été telle qu’elles ne correspondent plus à la réalité du terrain », souligne là aussi l’UFME qui travaille à mettre à jour les grilles de classification pour chaque catégorie d’emploi (ouvriers, ouvriers qualifiés, chefs d’atelier…). En filigrane, il s’agit pour la filière de renégocier à la hausse les grilles salariales dans un contexte d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat. L’actuelle convention collective voit d’ailleurs ses premières grilles être peu à peu rattrapées par le niveau du Smic.

Pour le délégué général de l’UFME, Philippe Macquart, l’enjeu est de taille. Et, peut-être, y a-t-il urgence… « Il est souhaitable dans les années à venir que l’ensemble de la profession, au-delà des spécificités de matériaux, rejoigne cette convention collective, estime-t-il. Elle est le réceptacle juridique idéal pour pouvoir accueillir le métier de la fabrication de fenêtres, de portes et de charpentes industrialisées. »
 

Quels métiers pour les titulaires du CAP révisé ?

Selon l’UFME, le titulaire du CAP de menuisier fabricant est destiné à devenir un ouvrier professionnel qualifié de la menuiserie et de l’agencement. Il intervient en atelier pour fabriquer différents ouvrages de menuiserie extérieure et intérieure, mais aussi tout aménagement ou agencement de pièce, bureau, cuisine, salle de bains, magasin, salle d’exposition, lieux de réunion et d’accueil de public.

Stéphane Vigliandi
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