LTS vient d’ouvrir son site corporate

Accélération des cessions, rachats d’entreprises concurrentes et jeux d’alliance stratégique… À porter sans doute en partie au crédit de la crise sanitaire, le paysage de la distribution Quofi (quincaillerie, outillage, EPI et fournitures industrielles) voit ses contours considérablement évoluer depuis quelques mois. À sa façon, le GIE Éqip en a payé un assez lourd tribut.

Consommé fin août 2020, le divorce entre le groupement d’indépendants et ses trois poids lourds – Legallais, Trénois Decamps et le Groupe Setin pesaient environ 45 % du CA ventes cumulé d’Éqip – a abouti à la création du Réseau LTS le 1er janvier 2021.

À l’époque, François-Xavier Allard, le PDG de la société nordiste Trénois Decamps, confiait à la rédaction de Zepros Négoce l’esprit et la philosophie de cette nouvelle structure d’achat qu’il préside pour un premier mandat tournant d’une année : « Indépendance, cohésion, réactivité : nos trois entreprises familiales partagent un ADN et une vision commune de notre métier. Nous voulions construire notre avenir en nous appuyant sur des marques fortes, des fabricants leaders que notre groupement LTS va porter ».

Initialement prévue courant mars, la mise en ligne du portail LTS est active depuis une dizaine de jours. Le site annonce 130 fournisseurs référencés dans onze univers produits. Pour l’instant, il n’y a « pas de nouveaux référencements en cours, mais cela pourrait arriver en fin d’année pour 2022 », confie Philippe Nantermoz, le directeur général du quincaillier normand Legallais.

Alignant un réseau de 129 points de vente (à date), le Réseau LTS rappelle notamment sur son portail web que les trois cofondateurs prônent « une stratégie résolument multicanale qui marie le terrain, les agences, la vente à distance et l’e-commerce […] qui représente déjà plus de 20 % de nos ventes malgré un fort réseau commercial […] que nous entendons encore développer ».

Des arguments à même de séduire son amont dans un contexte où les places de marché comme ManoMano Pro ou le britannique Screwfix ne cachent plus leurs ambitions sur le marché hexagonal ? Autre point fort mis en avant par LTS ? « Des logistiques performantes ». Fin janvier dernier, son président soulignait d’ailleurs qu’étant « particulièrement confiante dans l’avenir de notre métier, chacune des trois entreprises a un programme d’investissement logistique en cours ou à venir autour de 15 M€ ».

Il s’agit de projets d’extensions et/ ou d’automatisation d'ici à l'été 2021 pour Trénois Decamps, courant 2022 pour Legallais (31 000 m² d’entrepôts couverts à ce jour) et en 2023 en ce qui concerne le Groupe Setin. Les trois partenaires qui revendiquent « une croissance moyenne de l’ordre de +10,5 % par an depuis 2009 », affirment avec aplomb et sans détour sur leur site que « forts de cette stratégie, [ils] se projettent sur un fort niveau de croissance sur les huit années à venir ». Rendez-vous à la fin de l’exercice comptable 2029 pour dresser un bilan d’étape !

EN PHOTO • De gauche à droite, les trois cofondateurs de LTS : Philippe Nantermoz (Legallais), François-Xavier Allard (Trénois Decamps) et Éric Setin (Groupe Setin). Depuis fin avril, leur nouveau groupement d’achat dispose d'un site corporate.

À travers cette e-vitrine, le Réseau LTS révèle ses fondamentaux et indique que les trois ETI membres « vont œuvrer à rapprocher leurs compétences, apprendre à faire travailler ensemble leurs collaborateurs [environ 1 900 salariés à fin 2020] ».

Prochaine étape ? « Construire des ponts : du plus classique sur les frais généraux jusqu’à de plus ambitieux pour conduire [leur] développement dans la bonne direction ». À l’instar de leur ancien groupement d'appartenance, le GIE Éqip qui s’est allié en 2019 à Algorel, les trois partenaires hébergeront-ils à terme d’autres acteurs du négoce Bâtiment au sein de leur structure commune ?