Quatre produits allemands qui pourraient être utiles à la rénovation

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] La rénovation énergétique est une thématique qui touche toutes les économies développées, dont les parcs de bâtiments existants sont importants et la part de constructions neuves, réduite. Si on sait qu’en France nous n’avons pas de pétrole mais nous avons des idées, nos voisins d’outre-Rhin ne manquent pas non plus de créativité dans le domaine. Réfection de façades en mur-rideau, solution de comptage de chaleur, chauffage par infrarouge ou système de gestion du point de rosée, découvrez leurs idées.

Il est souvent question de « bonnes pratiques » dans la rénovation énergétique. On se tourne régulièrement vers nos voisins européens afin de dénicher, chez eux, des idées qui fonctionnent et qui pourraient être appliquées dans l’Hexagone avec succès. Car le but est, pour toute la communauté européenne, de parvenir à améliorer drastiquement les performances des bâtiments existants afin de réduire d’autant les consommations et les émissions de gaz à effet de serre qui y sont associées. La chambre franco-allemande de commerce et d’industrie a donc sélectionné plusieurs solutions développées outre-Rhin et qui seraient utiles de ce côté-ci du fleuve.

Pour les immeubles de bureaux ou d’habitation des années 1970-1980 par exemple, l’entreprise Aluthermic créée en 2007, propose une solution d’isolation et d’étanchéité des façades sur-mesure. Le produit, constitué de profilés aluminium, vient recouvrir l’existant pour faire disparaître les ponts thermiques. Une mousse d’isolation et des joints apportent la performance recherchée sous un capotage esthétique qui recouvre également les vis de fixation. L’entreprise fait savoir que l’installation ne nécessite pas forcément la mise en place d’un échafaudage grâce à l’utilisation de gondoles-guides. La façade bénéficie ainsi d’une étanchéité à l’eau et à l’air améliorée, réduisant les frais de chauffage en hiver et de climatisation en été. D’après Aluthermic, le temps de retour sur investissement de la solution serait inférieur à 10 ans. Le remplacement des vitrages, non obligatoire, peut encore venir accroître l’isolation mais à un coût supérieur.

Chauffer sans brasser l’air

Chez EcoSyst, les ingénieurs se penchent sur la diminution du point de rosée. Leurs éléments qui se posent au plafond sont équipés d’un réseau de capillaires où circule de l’eau chauffée ou refroidie par une PAC réversible. Les panneaux, en silicate de calcium et adhésif à base d’argile qui entoure les tubes, absorbent l’éventuelle condensation qui pourrait se former. Le milieu alcalin empêche tout prolifération de moisissures. Le système, qui peut également être installé dans des bâtiments neufs, ne nécessite que peu d’entretien. La production, aisée, se contenterait de peu d’énergie grise et ne fait appel qu’à des matériaux recyclables. Les concepteurs insistent sur la qualité de l’air intérieur obtenu (sans poussière en mouvement ni filtration susceptible de s’encrasser) et sur l’empreinte carbone minimale obtenue. D’autant plus si le système de PAC et de circulation d’eau est alimenté par des énergies renouvelables comme le solaire en été, ou la géothermie et la biomasse en hiver.

Autre possibilité pour réchauffer l’atmosphère, passer au chauffage rayonnant par infrarouge lointain (longueur d’onde de 10 000 nm). C’est ce que propose Eco2Heat, avec des radiateurs composés d’une trame carbone insérée derrière une paroi minérale en céramique, granite ou fibre de verre. Là encore, les ondes infrarouges chauffent directement les surfaces exposées et ne mettent pas en mouvement l’air ambiant. L’humidité n’est pas non plus modifiée. La firme allemande annonce de faibles consommations énergétiques : de 18 à 55 W/m² pour des températures de surface comprises entre 60 et 85 °C selon les modèles. Installés à 20 cm du sol, ces radiateurs portent loin, jusqu’à 8 mètres de distance. Les panneaux en céramique sont les plus vendus et la gamme comporte trois niveaux de puissance (250, 410 ou 480 W) et trois largeurs différentes (500, 750 ou 1000 mm), les hauteurs et profondeurs restant constantes (500 x 10 mm). Les éléments en fibre de verre sont encore plus fins et légers, avec des épaisseurs de 4 à 6 mm, tout en offrant des puissances supérieures (jusqu’à 1060 W), tandis que les dalles de granite jouent sur l’esthétique naturelle. Eco2Heat développe également des éléments non plus posés mais intégrés ou encastrés, d’une épaisseur de 2 à 5 mm et d’un poids de 1,1 à 3 kg pour une surface de 1,20 m², utilisant des matériaux comme le lin et le chanvre, qui peuvent être personnalisés en imprimant des logos ou des illustrations ou placés derrière de la tuile, du ciment ou des galets.

Un compteur sachant compter

Quant à Luftmeister, sa problématique est celle du comptage d’énergie aéraulique, c’est-à-dire des flux et débits de l’air. Son marché est donc plus destiné aux immeubles de bureaux voire aux centres commerciaux, tous climatisés. Par comparaison de l’enthalpie entre l’air extérieur et les différentes zones équipées, les compteurs communicants sont capables de calculer la consommation d’air (m3) et l’apport ou le prélèvement d’énergie (kWh). Les automates enregistrent et transmettent ces données à la centrale de traitement d’air et permettent de calculer les coûts réels de livraison d’air chaud ou froid. La marque fait valoir : « L’analyse du potentiel permet d’optimiser les réglages et de faire la preuve de la performance énergétique ». La solution a été primée à plusieurs reprises et notamment en 2017 à Batimat.

G.N.

Grégoire Noble
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