[Gestion du cycle de l’eau] PUM creuse son sillon en développant une offre à 360°
Spécialiste des solutions en matériaux de synthèse pour le BTP et l’aménagement extérieur, PUM continue de compléter son offre. Ambition de l’enseigne de Saint-Gobain ? Répondre à l’ensemble des usages sur toute la chaîne du cycle de l’eau.
C’est un double anniversaire que PUM célébrait mi-septembre avec ses équipes : d’une part, les cinquante ans de la création de la société* ; ensuite, le 20e anniversaire de son intégration au sein de Saint-Gobain Distribution Bâtiment France (SGDB France).
L’occasion pour Gaële Chantôme, la directrice de PUM depuis décembre 2023, de dresser le bilan du projet "Ambition 2025" engagé par SGDB France en 2017. L’occasion également pour elle de brosser les grandes lignes de « la nouvelle vision du groupe à dix ans » avec "Ambition 2035" et ses déclinaisons pour le réseau PUM.
« À travers "Ambition 2025", l’enseigne a mené 80 grands chantiers en interne [parcours clients repensé, travail sur la supply chain et la décarbonation, déploiement d’outils digitaux, web-to-store… : Ndlr] dont le programme PURE ["Pour un réseau engagé"]. Au total, 70 % des dossiers ont été mis en œuvre. Parmi le tiers restant, certains ont été abandonnés comme, par exemple, la livraison par drone », détaille tout de go la directrice générale.
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, "Ambition 2035" s’articule autour de deux axes forts : réaffirmer l’ADN de PUM et nos quatre valeurs cardinales (confiance, engagement, solidarité et innovation), et initier de nouveaux chantiers ».
* Basée à Charleville-Mézières (Ardennes), l’entreprise Produits d’Usines Métallurgiques avait été rachetée en 1948 par Max Rousseaux, puis rebaptisée dans les années 1960 PUM Service d’Acier. En 1974, elle crée la filiale PUM Station Service Plastique. En 2020, PUM Plastiques adopte la marque enseigne PUM.
Le réseau français représente environ 924 000 km de canalisations. Son taux de renouvellement annuel évolue deux fois moins vite que ce qu’exige le vieillissement des conduits.
(Source : Intercommunalités de France)
Des réponses aux nouveaux usages de l’eau
« Nous avons identifié cinq grands segments de marché pour lesquels nous allons renforcer ou développer une offre spécifique. La volonté est de pouvoir proposer, à terme, l’ensemble des solutions techniques visant à optimiser la gestion sur l’ensemble du cycle de l’eau », annonce la dirigeante.
Premier usage : le stockage et le réemploi des eaux pluviales en extérieur et en intérieur. L’actuelle gamme de réservoirs hors-sol va être complétée avec de nouveaux systèmes à l’image des cuves modulaires PluvioBlock commercialisées depuis quelques semaines.
« Sur ce segment, la demande décolle nettement depuis 2023. Les professionnels privilégient et installent de plus en plus d’équipements avec, désormais, des capacités de l’ordre de 6 000 à 9 000 litres », constate d’ailleurs Gaële Chantôme.
Deuxième axe : le stockage et le réemploi des eaux grises. « Nos équipes ont décortiqué le décret du 12 juillet 2024 [issu du grand Plan Eau annoncé par le président Macron en mars 2023 – voir encadré ci-dessous : Ndlr]. Elles ont aussi commencé à travailler avec les fabricants pour proposer une offre complète », prévient-elle. Cibles prioritaires visées : le tertiaire, l’industrie et les logements collectifs neufs... tous soumis à obligation par le récent décret.
En France, 20 % de l’eau potable produite s'échappe via des fuites sur le réseau. Ce qui représente 937 millions de m3/an perdus ; soit l’équivalent de la consommation annuelle de 18 millions d’habitants (Île-de-France et Occitanie réunies).
(Source : Office français de la biodiversité)
Troisième segment : l’infiltration à la parcelle. Là aussi PUM a déjà commencé à débroussailler le terrain en lançant au printemps dernier le système O’City pour concevoir et réaliser des parkings perméables d’une surface supérieure à 1 000 m². Objectif du distributeur ? Verser au catalogue « un assortiment complet ».
Quatrième levier : continuer à monter en charge sur le marché de l’adduction d’eau potable (AEP). Dès 2017, l’enseigne avait d’ailleurs commencé à déployer un plan de vente ad hoc dans quelques agences – notamment à Aurillac, Brest, Clermont-Ferrand, Maubeuge et Pamiers – avec des gammes de tuyaux en fonte.
« Désormais, nous allons déterminer les points de vente qui sont en mesure d’approfondir leurs gammes. D’ici à cinq ans, le but est de s’appuyer sur un réseau de quinze à une vingtaine de points de vente experts [sur un parc de 213 agences à date : Ndlr] pour couvrir l’ensemble des grands bassins », projette Gaële Chantôme.
D’autres « chantiers à long terme »
Dans la pile des dossiers sur lesquels travaille PUM, quatre sujets sont notamment à l’ordre du jour.
• une offre préventive pour la gestion des inondations.
• la détection des fuites sur les réseaux d’eau potable.
• la gestion des eaux de chantiers.
• le réemploi des eaux de piscines.
Enfin, à l’image d’autres enseignes BtoB spécialisées dans les travaux de VRD et les métiers de l’eau, PUM ambitionne d’adresser, lui aussi, le secteur de l’arrosage et de la petite irrigation. Des tests sont en cours au sein du réseau, principalement dans le Sud et l’Est de la France. À terme, une quarantaine d’agences pourrait disposer d’une offre stockée à destination des paysagistes.
Alors que la gestion "facile" de l’eau est révolue, le distributeur entend bien tracer, au fil de l’eau, son sillon. Avec une volonté : répondre aux nouveaux enjeux de l’or bleu et de sa gestion dans un contexte de tensions sur les usages. D’autant que ce sujet essentiel est éminemment politique.
Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Marianne lors de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2024, l’enseignant-chercheur et essayiste Simon Porcher ("La fin de l’eau", chez Fayard), alertait : « L’eau douce doit avoir sa COP, son groupe d’experts, son organisme onusien ».
À propos du décret "Eaux grises" du 12/07/2024
Figurant parmi les 53 mesures inscrites dans le grand Plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau qu’Emmanuel Macron avait dévoilé le 30 mars 2023, ce texte se définit comme une nouvelle étape dans la réglementation de la réutilisation des eaux usées traitées en France.
En substance, l’État estime qu’il s’agit d’une avancée cruciale pour « une gestion durable des ressources hydriques face aux défis climatiques croissants ».
En fixant des règles claires et en imposant des exigences techniques strictes, le décret veut favoriser l’utilisation des eaux usées traitées (notamment dans les ERP) tout en garantissant la sécurité des usagers et la protection de l’environnement.