Coédis : des « inquiétudes grandissantes » sur l’activité en 2025
Représentant les distributeurs BtoB d’équipements en second œuvre technique, la fédération Coédis tire la sonnette d’alarme. Après un net coup d’arrêt en 2024 avec des ventes en repli de 8 % (en valeur), elle juge « incertain » le niveau d’activité en 2025.
Après les belles années 2021 et 2022, puis un tassement en 2023, le marché du second œuvre technique s’est nettement grippé l’an dernier. Selon Coédis, la distribution a connu « une contraction sans précédent en 2024 ».
Dans un communiqué publié ce 20 janvier, la fédération des distributeurs d’équipements et solutions électriques, génie climatique et sanitaires estime qu’« entre contractions des ventes, retards d’aides publiques et perte de confiance du marché, l’avenir […] s’assombrit ».
En 2023, la distribution BtoB a enregistré « un net coup d’arrêt dans la dynamique qui l’avait portée » jusqu’à présent. Selon les chiffres consolidés de Coédis, l’exercice 2024 a été marqué par un chiffre d’affaires global en recul de 8 % pour s’établir désormais à « moins de 14 Md€ ».
Tous les segments ont été affectés : le neuf avec moins de 250 000 logements mis en chantier, mais aussi la rénovation impactée par la baisse des transactions immobilières. Le manque de lisibilité dans le dispositif MaPrimeRénov’ n’a pas contribué à soutenir le marché de la rénovation énergétique.
Coédis constate que tous les univers produits ont été « frappés de plein fouet » l’an dernier. En génie climatique, sanitaire et plomberie, les ventes ont plongé de 8 % en valeur à environ 7 Md€. Parmi ces trois marchés, l’activité en CVC (chauffage, ventilation et climatisation) a encore plus souffert en affichant un repli de 10 %. Un résultat lié en grande partie par l’effondrement des ventes de PAC air-eau (à -30 %). Selon certains experts, ce segment de marché ne devrait pas connaître de véritable rebond avant 2026.
« Les perspectives 2025 ne sont guère rassurantes. Les premières conséquences de l’absence de budget pour financer les dispositifs de rénovation énergétique se font déjà sentir, entravant la trésorerie des entreprises et limitant leur capacité à anticiper. »
Coédis
Appel à stabiliser les dispositifs d’aide d’État
Sur le front de l’activité en sanitaire, Coédis mentionne « des dégâts [limités] avec un repli plus modéré de 5 % » tandis que le segment de la plomberie s’est largement grippé avec un chiffre d’affaires à -10 %.
Seule famille de produits à tirer son épingle du jeu ? Le photovoltaïque a enregistré en 2024 une croissance de l’ordre de 12 %. Un chiffre toutefois à « pondérer », met en garde la fédération. Si « ce segment témoigne d’une dynamique portée par le fort développement des énergies renouvelables et de l’autonomie énergétique », il n’en demeure pas moins qu’il subit « une forte variation des prix et d’une montée en puissance de produits d’origine extra-européenne [notamment chinois] », poursuit-t-elle.
Alors que « les perspectives pour 2025 ne sont guère rassurantes », en particulier dans le résidentiel, Coédis réaffirme « son engagement à accompagner ses adhérents […] et prévoit de multiplier les initiatives auprès des pouvoirs publics pour simplifier et stabiliser les dispositifs d’aide à la rénovation énergétique ».
Une démarche qui passe, entre autres, par une « étroite collaboration avec les syndicats de fabricants, distributeurs et installateurs pour défendre au mieux les intérêts du secteur ». À cet égard, José Prétot, le président de Coédis, pointe d’ailleurs « les complexités réglementaires qui pèsent sur nos entreprises et le yoyo des incitations gouvernementales qui empêchent nos adhérents de se concentrer sur les vrais enjeux de la digitalisation, de la transition et performance énergétiques, ainsi que la diminution de l’impact carbone sur notre scope 3 ».
À l’occasion de ses vœux le 6 janvier dernier, José Prétot avait souligné que la fédération allait également « poursuivre et renforcer ses engagements sur les dossiers sensibles tels que le taux réduit de TVA, la taxe HFC* ou encore tous les sujets sociétaux assortis d’aides gouvernementales comme la rénovation énergétique ou l’adaptation du logement au vieillissement de la population ».
* Instituée par la loi de finances de 2019, la taxe sur les hydrofluorocarbures avait été reportée au 1er janvier 2025. Dans le cadre du PLF 2025, le gouvernement Barnier avait prévue de la supprimer avant la censure.