Eau : une France à sec dès 2050 !

, mis à jour le 29/07/2025 à 07h17
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Le lit de la Loire asséché en juin 2025.

Avec 88 % de son territoire en tension hydrique l’été, l’Hexagone pourrait faire face à des pénuries d’eau chroniques d’ici à 25 ans, selon une étude prospective alarmante de France Stratégie. La production agricole et la vie quotidienne pourraient être bouleversées. À moins d’un changement radical de nos usages.

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Et si l’été 2022, marqué par des arrêtés sécheresse sur 86 % du territoire, devenait la norme ? C’est le scénario qu’envisage désormais très sérieusement France Stratégie. Dans une analyse sans précédent croisant la disponibilité en eau et les usages prévus d’ici 2050, le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan tire en effet la sonnette d’alarme.

Sans transformation rapide, 88 % du territoire métropolitain pourrait connaître chaque été une situation de tension hydrique modérée ou sévère. Autrement dit : l’eau risque de manquer, partout, et de manière durable.

L’irrigation, principale source de consommation d’eau

En 2020, c’est encore la production d’énergie qui dominait les prélèvements en eau. Mais en 2050, l’agriculture, via l’irrigation, deviendra le premier secteur utilisateur. Elle concentrera l’essentiel des consommations estivales, dans un contexte où les besoins environnementaux des écosystèmes ne seront plus assurés.

Selon le scénario dit « tendanciel », la moitié sud du pays pourrait être placée chaque été en tension sévère. Le bassin Adour-Garonne, très irrigué, atteindrait des records de consommation non soutenable

En 2050, l’irrigation agricole deviendra le premier secteur utilisateur d’eau et concentrera l’essentiel des consommations estivales.

Des écosystèmes en stress hydrique chronique

Même dans un scénario climatique qualifié d’« humide », près de 50 % des bassins versants ne disposeraient plus, certains mois, des débits suffisants pour préserver les milieux aquatiques. Avec un printemps-été sec, ce déséquilibre devient généralisé, y compris dans les zones actuellement moins exposées.

Le risque de dégradation structurelle de la biodiversité est réel : cours d’eau à sec, disparition de ripisylves, recul des zones humides, etc. Autant d’alertes qui réclament des politiques de protection et de restauration des milieux plus ambitieuses.

Changer les usages pour éviter les conflits

L’étude explore plusieurs trajectoires d’adaptation. Seul un scénario de rupture, basé sur des pratiques agroécologiques étendues, des régimes alimentaires végétalisés et une sobriété généralisée, permettrait de limiter les tensions.

Il réduirait à 64 % la part du territoire en tension estivale, contre 88 % dans le scénario tendanciel. 
France Stratégie plaide pour une planification rigoureuse des usages de l’eau, avec débat parlementaire annuel, indicateurs de suivi et implication des territoires dans un effort collectif pour sécuriser cette ressource vitale.

Stratégie européenne de l’eau : note du 24/07/2025 de la FNTP

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