« Viser plus haut », la devise de 2024 pour Benoît Bazin (Saint-Gobain)
Le directeur général de Saint-Gobain, Benoît Bazin, et la directrice générale adjointe (RH et transformation digitale), Claire Pedini, ont dressé le bilan de l’année écoulée et formulé des vœux pour celle qui s’annonce « olympique ». Le modèle Saint-Gobain semble résister à tout et démontrer la pertinence de son orientation stratégique vers la décarbonation des solutions du bâtiment.
Comme le rappelle Benoît Bazin, directeur général de Saint-Gobain, « l’année 2024 sera olympique » pour la France et pour l’entreprise, qui s’enorgueillit déjà d’avoir battu des records en 2023. S’il n’est pas encore possible de parler de chiffres précis, qui ne seront communiqués qu’en février une fois consolidés et validés, le dirigeant consent à donner quelques indications : « Malgré un contexte chahuté, Saint-Gobain a très solidement tenu le cap et présente une marge d’exploitation record, à deux chiffres, pour la 3e année consécutive ». Le directeur général y voit « la robustesse du modèle et du positionnement du groupe », et les effets des différents plans de transformation engagés depuis 2019 afin de faire de l’entreprise un leader mondial de la construction durable.
Benoît Bazin souligne que leur mise en œuvre a été rigoureuse et volontaire, notamment pour réorganiser les activités par pays « avec une excellente marche opérationnelle » et des dirigeants locaux qui connaissent parfaitement leurs marchés où ils parviennent donc à « surperformer ». Saint-Gobain a procédé à de nombreuses opérations d’acquisition (36) et de cession (10) en 2023, pour se concentrer sur des activités lucratives ou en ligne avec ses engagements environnementaux. « Nous nous sommes considérablement renforcés au Canada où nous sommes désormais n° 1 des matériaux de construction avec un chiffre d’affaires qui y a doublé », annonce le dirigeant. L’Amérique du Nord constitue, avec l’Asie et les pays émergents, une des régions où Saint-Gobain vient chercher la dynamique qui manque en Europe. Le géant industriel a investi 450 M€ aux États-Unis pour moderniser son outil de production, ainsi qu’en Inde (qui constitue le 3e marché du groupe). Autre locomotive de l’entreprise, l’activité « Chimie du bâtiment », portée par Chryso et GCP Applied Technologies, qui représente aujourd’hui 5,5 Mrds € de chiffre d’affaires ! Du côté des cessions, Saint-Gobain s’est séparé d’activités de distribution en Grande-Bretagne, où elle n’avait qu’une faible part de marché, et d’autres de transformation verrière à travers l’Europe (Suisse, Slovaquie, Portugal).
Point.P sur tous les fronts
Claire Pedini (directrice générale adjointe), s’est attachée à dénombrer toutes les initiatives du groupe visant à réduire son empreinte carbone et ses impacts environnementaux. En France par exemple, elle cite la conclusion de partenariats stratégiques entre Point.P et Ecocem (qui fournit un liant ACT pour la production de ciment à faible émissions de CO2) d’une part, et Hoffmann Green Cement Technologies (pour distribuer des ciments bas carbone) d’autre part. L’enseigne se targue également d’être « le premier distributeur à afficher des données carbone pour ses produits, avec des facteurs d’émissions obtenus par analyse du cycle de vie sur 100 000 produits dès ce début 2024, avec un objectif de 140 000 produits en fin d’année », en cumulant des références chez Point.P, Asturienne, Cedeo et SFIC). La responsable des ressources humaines, qui gère également la politique RSE du groupe, note que Saint-Gobain, membre fondateur de l’éco-organisme Valobat, représente « le 1er réseau de points de collecte pour la REP Bâtiment, avec 350 agences Point.P et 60 dépôts de la Plateforme du Bâtiment ». L’entreprise assure jouer son rôle de leader en menant des actions au niveau européen pour la collecte et le recyclage de la laine de verre par exemple, afin d’alimenter son site de Chemillé (Maine-et-Loire). Toujours dans cette optique d’économie circulaire et de valorisation des ressources, Point.P a lancé Terlian, une technologie brevetée de solution constructive à base de terres excavées et de liant minéral.
Côté emploi et formation, le géant industriel rappelle qu’il a recruté 5 000 personnes en 2023, dont la moitié de jeunes de moins de 26 ans. Ce sont 1 300 alternants qui sont arrivés et ont rejoint les 700 qui étaient déjà intégrés, faisant de Saint-Gobain le 1er des grands groupes français pour les apprentis. Selon Claire Pedini, « les métiers de la construction ont du sens pour les jeunes qui souhaitent apporter leur pierre à l’édifice de la transition, ce sont des métiers modernes et innovants, mais également des métiers concrets et locaux ». Saint-Gobain a ouvert plusieurs CFA pour des filières de commerce et de technicien de maintenance et va inaugurer une troisième filière de logistique pour former en tout plus de 550 jeunes par an, d’ici à 2025. D’autres initiatives ont vu le jour, comme l’Ecole des Bâtisseurs, l’Ecole du Toit et 19 °C, respectivement issues des enseignes Point.P, Asturienne et Cedeo, pour former des milliers de jeunes aux métiers de la maçonnerie, de la couverture et du génie climatique, où les bras manquent.
Plus haut, plus fort, plus loin
Pour 2024, Benoît Bazin formule deux vœux : d’abord la poursuite du plan « Grow & Impact » afin de poursuivre la décarbonation des activités et solutions de Saint-Gobain, pour que l’entreprise continue de surperformer ses marchés, et d’autre part que le bâtiment reste au cœur des enjeux politiques avec notamment une intensification de la rénovation énergétique. « C’est une question de justice sociale » que l’éradication des passoires thermiques et la lutte contre la précarité énergétique. Le directeur général souhaite que l’isolation du bâti soit reconnue comme une source d’économies d’énergie et comme l’origine du confort des habitations et des lieux de travail. Il se montre confiant pour cette nouvelle année qui sera selon lui, encore remplie de succès, y compris sportifs pour les 7 champions que Saint-Gobain soutiendra lors des Jeux Olympiques et Paralympiques.