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Conjoncture : la maison individuelle en danger

Marie Laure Barriera
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Lors d’un point presse conjoncturel ce 14 février, l’organisation syndicale LCA-FFB a tiré à nouveau le signal d’alarme, cette fois en exprimant plus particulièrement son inquiétude sur l’avenir de la maison individuelle en secteur diffus.
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De plus en plus inquiets, les Constructeurs et Aménageurs de la FFB ont ainsi fait état de la tendance baissière préoccupante sur le segment de la maison individuelle en secteur diffus : « Après deux années de croissance à deux chiffres (+ 13,3 % en 2015, puis + 20,6 % en 2016) et une année de stabilisation (+ 1 % en 2017), les ventes brutes de maisons individuelles en secteur diffus affichent -11,3 %, sous la barre des 120 000 unités (119 700), soit 15 000 ventes de moins que l’année précédente ». Avec ce chiffre, 2018 descend sous le niveau atteint en 2008, année de la crise des subprimes, rappelle LCA-FFB. Il s’agirait ainsi du quatrième moins bon exercice de ces quinze dernières années, après une année 2017 positionnée dans les quatre meilleurs millésimes.
Pour le syndicat il ne fait aucun doute que la dynamique de croissance entamée en 2015 « est désormais brisée ».
Les raisons de l’enrayement de la croissancePlusieurs facteurs cumulés seraient à l’origine de cette dégradation. La remise en cause brutale des aides au logement, (suppression de l’APL Accession, réduction de moitié de la quotité du PTZ en zones B2 et C et suppression du dispositif Pinel en zone B2), conjugués au fléchissement du moral des ménages malgré les bonnes conditions de crédit.Si le secteur diffus inquiète, la maison individuelle en secteur groupée ne se porte pas beaucoup mieux. « A fin septembre 2018 (derniers chiffres disponibles), les ventes se sont affaissées de 12,9 % sur 12 mois glissants, et s’établissent à 9 534 unités. Au troisième trimestre 2018, les réservations ont même chuté de 21,4 % et les mises en ventes de 29,9 % (par rapport au troisième trimestre 2017) », analyse LCA-FFB. Et pour 2019 ? Le dispositif de mesures en faveur du logement restant à priori inchangé, les prévisions de LCA-FFB tendent vers une relative stabilité du marché de la maison neuve en secteur diffus, soit « un niveau d’activité moyen au regard des quinze dernières années. »En chiffres cela se traduirait par des ventes comprises entre - 3 % et + 3 %, soit entre 116 000 et 123 000 unités, marqué par un premier semestre atone puis un sursaut en fin d’année. Mais prévient LCA-FFB cette reprise serait « trompeuse » car tiré par le « phénomène d’anticipation de la décision d’achat des ménages lié à l’extinction annoncée du PTZ dans les zones B2 et C à compter du 1er janvier 2020. » Une véritable rupture qui pourrait encore renforcer la fracture territoriale ! Dans le même temps, estime le syndicat, rien ne laisse présager d’un retournement positif dans le secteur groupé et le collectif.« Cette situation prouve, s’il en était besoin, que les aides publiques en faveur de l’accession à la propriété ne représentent pas un effet d’aubaine, mais constituent à l’inverse un effet levier positif et essentiel pour le passage à l’acte d’achat des ménages. », conclut le syndicat qui espère que cette fois ses arguments en faveur du maintien du PTZ seront entendus par les pouvoirs publics.

Evolution comparée MI en secteur diffus

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« Au premier semestre, la courbe des ventes 2018 (violette) se situait nettement en-dessous des deux dernières années (bleue et verte), qui furent de bons millésimes. De juin à septembre, le marché imitait dangereusement les performances de 2015 (courbe grise), puis s’est un peu restauré sur les trois derniers mois de l’année. » LCA-FFB

La maison individuelle en diffus en 2018

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Toutes les régions ont été touchées par la réduction du PTZ. Les plus atteintes avec une chute de plus de 10% en glissement annuel : la Normandie (- 22 %), l’Occitanie (- 17 %), la Bretagne (- 16 %), Auvergne-Rhône-Alpes (-15 %), les Hauts-de-France (- 15 %), le Centre-Val de Loire (- 14 %) mais aussi l’Île-de-France (- 12 %). En baisse également mais moindre : Nouvelle Aquitaine (- 7 %), Bourgogne-Franche-Comté (- 5 %) et Grand Est (- 5 %), Pays de la Loire (- 4 %) et PACA (- 3 %).

Les effets du PTZ

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Pour LCA FFB, il est clair que l’effet de levier du PTZ pour les ménages est incontestable et les analyses de cas concrets entre la situation de ménages avant et après la Loi de finances pour 2018 le confirment.
Marie Laure Barriera
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