Réactions
De son côté, la FNBM ne souhaite pas polémiquer. « Depuis le rejet de notre requête par la Cour administrative d’appel de Paris, notre comité directeur a décidé que ce dossier était clos », confie Laurent Martin-Saint-Léon, le délégué général. À la tête de la fédération, Franck Bernigaud rappelle simplement que « la FNBM a été reconnue représentative de la branche du négoce de matériaux et de la branche du négoce de bois [à 86 % pour l'audience côté salariés]. Si la FNB se positionne dans une logique de filière bois, la FNBM s’inscrit dans une logique des métiers de la distribution BtoB et défend les intérêts de l’ensemble des négociants. Ensuite, ce sera à chaque négociant bois de prendre sa décision ».Si l’association Le Commerce du Bois (LCB) « n'a pas pour mission de se positionner sur le champ social », rappelle son directeur Arnaud Hétroit, un point doit être fait prochainement sur les conventions de rattachement. « Parmi nos 240 membres, environ 200 sont des négoces indépendants ou intégrés. La responsabilité leur revient individuellement de se positionner en faveur de l’option FNB ou FNBM », note-il.Pour sa part,
Olivier Bouney, le président de Nébopan, l’autre grand groupement d’indépendants sur les marchés des bois et dérivés, convient qu’« il faut bien sûr défendre ensemble la filière bois. Les 23 adhérents Nébopan regardent de très près ce dossier de la CCN. Nous échangeons sur le sujet avec Sylvalliance. Mais il n’y a peut-être pas d’urgence à quitter tout de suite l’actuelle CNN du négoce bois qui fusionnera avec celle du négoce matériaux. Nous estimons avoir des chantiers plus urgents à gérer comme la formation, le recrutement dans un contexte de métiers en tension et le digital ».Dans ce dossier conventionnel, des professionnels évoquent aussi une éventuelle distorsion de concurrence entre les négociants d'une filière bois ne dépendant pas de la même convention collective. Si pour Pascal Roussel, secrétaire national de la CFDT Construction & Bois, « il existe un risque de concurrence déloyale en filigrane », ce permanent rappelle que depuis « plus de sept ans, il n’y a eu aucune négociation entre les partenaires sociaux à propos de la CCN du négoce de bois, hormis dans le cadre du choix de l’OPCO ». Contrairement à ses collègues de FO et de la CGC notamment, il milite pour que les salariés de la branche soient rattachés à la CNN du négoce de matériaux. « Un moyen pour ne pas tirer vers le bas le droit social ! Il faut que toute la profession du négoce bois et matériaux conserve un fonctionnement collectif et mutualisé », résume Pascal Roussel. À la FNB et à la FNBM, un “contre-la-montre” semble engagé. Stéphane Vigliandi