Quand IPH-Brammer prend une teinte… Rubix

Stéphane Vigliandi
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Rubix Group - Fusion IPH & Brammer

Moins d’un an après la fusion entre le grossiste français IPH et le groupe Brammer, son alter ego britannique, le distributeur européen qui est désormais basé à Londres, marque « un nouveau chapitre de son histoire » en se rebaptisant Rubix.

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Appelez-le désormais Rubix ! À peine nommé à la tête du Groupe IPH-Brammer, le 3 avril dernier, le danois Martin Gaarn Thomsen annonce déjà la couleur. Et laisse entrevoir quelques éléments de sa feuille de route stratégique. Issu du rapprochement en septembre 2017 entre IPH – qui détient entre autres Orexad, le réseau de spécialistes BtoB en fournitures industrielles – et Brammer*, le nouvel ensemble “IPH-Brammer” aligne « plus de plus de 650 implantations [points de vente] dans toute l’Europe » pour un chiffre d’affaires consolidé qu'il annonce « supérieur à 2,2 Md€ en 2017 ».

Revendiquant le leadership européen dans la distribution de fournitures et de solutions pour les opérations, la réparation et la maintenance industrielles (MRO), le groupe a officialisé le 26 juin dernier « son changement de nom et d’identité de marque pour devenir Rubix », précise-t-il dans un récent communiqué.

Une stratégie de rebranding qui « reflète [son] ambition de transformer la distribution de fournitures industrielles et de services à ses clients en Europe ». Mais l’acteur « pan-européen » qui couvre à ce jour 23 pays, entend toutefois « conserver ses marques fortes ». À l’image du français Orexad qui devrait, a priori, adopter d’ici à la rentrée prochaine la nouvelle signature “Orexad by Rubix”.
* À la suite du rachat du français IPH par Advent International qui était déjà actionnaire principal du distributeur britannique Brammer.

« Nous nous appelons désormais Rubix : un nom qui incarne l’approche créative et humaine que nous adoptons pour résoudre les problèmes de nos clients et leur apporter des solutions adaptées. »
Martin Gaarn Thomsen, CEO du Groupe Rubix
 

Nouvelle signature de marques nationales

Contacté par la rédaction de Zepros, Pierre Vantstoflegatte qui est à la tête d’Orexad, estime qu’« avec cette nouvelle marque ombrelle Rubix, nous allons renforcer notre cohérence commerciale sur le marché hexagonal avec une politique clairement identifiée vis-à-vis des clients grands comptes entre autres ». Revendiquant « environ 800 M€ de CA en 2017** », Orexad capterait « entre 8 et 10 % de parts de marché » en France sur un segment des fournitures industrielles évalué entre 8 et 10 Md€.

L’enseigne se pose d’ailleurs en principal concurrent de Dexis. Ce réseau technique qui appartient au groupe d’origine lyonnaise Descours & Cabaud, annonce pour 2017 environ 190 agences en Europe dont 80 en France, et 3 200 collaborateurs au total pour un CA de l’ordre de 808 M€ de CA en 2016* (environ 450 M€ sur le marché hexagonal).
* Les résultats 2017 du Groupe Descours & Cabaud ont été annoncés le 3 juillet 2018 (voir l'article de notre confrère économique Le Tout-Lyon Affiches).
** En intégrant le réseau frère Brammer France (hyperspécialiste axé sur la transmission industrielle), la BU française a réalisé en 2017 un CA consolidé d'environ 759 M€ ; soit 649 M€ pour Orexad et ses 200 agences, et 110 M€ pour les 29 unités Brammer.

L’effet Amazon Business ?

À l’instar de ce qui s’est déjà produit dans le paysage du négoce en matériel électrique il y a environ dix ans, la filière des fournitures industrielles accélère sa restructuration face, entre autres, à l’émergence du “syndrome Amazon Business” (voir notre article sur la stratégie de Tollens). En dévoilant, le 3 juillet dernier, les résultats 2017 du groupe Descours & Cabaud dont il préside le directoire, Alain Morvand, cité par notre confrère lyonnais Acteurs de l’économie, soulignait qu’« un "vieux" distributeur comme nous s'intéresse aussi au digital. Le e-commerce BtoB se développe. Ce n'est pas pour rien qu’Amazon vient de lancer Amazon Business. Et nous nous en donnons les moyens, on parle de dizaines de millions d'euros investis sur le e-commerce ».

Avec des niveaux de budgets sensiblement identiques aux investissements que consent Descours & Cabaud sur le volet du digital (environ 10 M€/an), le Groupe Rubix se focalise lui aussi sur sa transformation digitale « depuis trois ou quatre ans » en capitalisant, notamment, sur les services numériques et le multicanal. 

Rubix : sa charte graphique inspirée des codes nord-américains

Selon Pierre Vantstoflegatte, le président de l'enseigne française Orexad qui était dans le giron du groupe IPH et sert désormais de « fer de lance au Groupe Rubix sur le marché hexagonal », la nouvelle marque ombrelle et sa charte graphique veulent « trancher avec les codes habituels de nos métiers de distributeur en fournitures industrielles (FI) ».

Le jaune s'inspire des codes couleurs BtoB de l'univers des FI outre-Atlantique. Le nom se veut « court et impactant ». La calligraphie utilisée, elle, entend traduire « la notion d'aller de l'avant ». Quant au "X" de Rubix, il symbolise une flèche. Bref, c'est pour l'ex-IPH Brammer une manière de signifier qu'il prend « un nouveau départ ». Sans renier pour autant son histoire et son ADN.
 

Stéphane Vigliandi
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