Transition numérique : les recettes de Batigital pour embarquer les pros du Bâtiment
Près d’un an et demi après sa mise en route et la barre plus que symbolique des 1000 professionnels formés, Batigital semble avoir trouvé la formule gagnante et son rythme de croisière.
Lancée en 2021, dans le cadre du Plan France Relance à l’initiative de France Num en partenariat avec Bpi France, la démarche dédiée à la filière Bâtiment, pilotée par l’agence Jour de Marché, répond à l’enjeu d’accompagner les TPE-PME dans la transition numérique.
Une présence locale et l’appui des réseaux
Proposée gratuitement, les sessions s’adressent aussi bien aux collaborateurs des négoces qui correspondant à cette typologique d’entreprises qu’aux artisans sous la forme de trois journées de formation en présentiel.
« La force de Batigital, ce sont nos ateliers pratiques », détaille Jean-François Treil, directeur de Jour de Marché. « Et si nous créons également des contenus adaptés au distanciel, notre retour d’expérience depuis 2021, nous confirme dans notre choix de privilégier le présentiel. »
Alors que France Relance a reconduit son dispositif jusqu’à fin 2024, Batigital, a reçu 1000 crédits supplémentaires de formation, afin de poursuivre sa mission : contribuer à réduire la fracture numérique entre petites et grandes entreprises.
La réussite du projet, depuis sa création, repose sur la présence locale de 34 coachs et l’engagement de 25 groupements de négoces et 50 industriels pour amener leurs clients à monter en compétence sur le digital.
Un travail préparatoire sur l’éco-système numériques des clients, permet d’affiner les contenus, et de les adapter également aux groupes, composés d’artisans ou d’équipiers du négoce. Ainsi, « La première session consiste avant tout à leur mettre le pied à l’étrier, les sensibiliser, leur donner par exemple, les bases sur Google My Business, la gestion des avis client et les réseaux sociaux. », précise Jean-François Treil, « puis une session plus ‘’expert’’, permet d’aller plus loin. »
Des contenus évolutifs face aux nouveaux enjeux
Quels enseignements ont été tirés depuis le début de l’aventure et comment ont évolué les formations ? Jean-François Treil explique qu’au-delà de la connaissance des outils et de leur prise en main, Batigital joue aussi un rôle de conseil sur le fond. « Il y a une prise de conscience sur la nécessité de rendre son entreprise visible. Cette prise de conscience est très liée aux problématiques de recrutements auxquelles est confronté l’ensemble du Bâtiment. Pour renforcer son pouvoir d’attractivité auprès des jeunes, il est essentiel désormais d’avoir un vrai site internet, d’exister sur les réseaux sociaux, de véhiculer une image de marque ou d’entreprise ». Il est intéressant d’ailleurs de constater que le choix des réseaux sociaux diffère sur ces deux populations. Sur le négoce, LinkedIn et Facebook sont favorisés, tandis que les artisans sont plus enclins à exister sur Instagram et Tik Tok. Ces nouvelles pratiques ont d’ailleurs entraîné de nouveaux apprentissages : prise de photos ou réalisation de vidéos pour les artisans sur les chantiers, mise en ligne pour les collaborateurs aux bureaux. « La réflexion sur les contenus, après celles sur les canaux de diffusion, c’est une suite logique de notre proposition », commente Jean-François Treil.
Actuellement en discussion avec 75 industriels et négoces, Batigital entame une nouvelle phase, en route déjà pour atteindre les 2000 professionnels formés.
Quelques chiffres du 1er bilan
- Répartition des partenariats : 66 % par les industriels ; 34% par les Groupements de distributeurs
- Répartition des professionnels : 61 % de collaborateurs/collaboratrices et 39 % dirigeants, dont globalement 43.6% de femmes.
- Répartitions par taille d’entreprises formées : 69,6 % de TPE et 30,4 % de PME
- Taux de satisfaction : 9,5 /10 (selon les résultats mesurés via un questionnaire rempli en fin de formation