Dans l’Oise, Weldom dévoile sa plateforme logistique dernier cri à 110 M€

Député, maire, équipes de direction et salariés de Weldom, partenaires... Tous étaient rassemblés mercredi 15 octobre à Breuil-le-Sec, dans l’Oise, à environ 75 km de la capitale, pour découvrir la “perle” de logistique de l’enseigne qui a nécessité 110 M€ d’investissement depuis 2017. La capacité logistique de l’enseigne d’Adeo s’élève désormais à 200 000 m² en comptant les autres entrepôts gérés, eux, par des prestataires.

À Breuil-le-Sec où se trouve également le siège de Weldom, la capacité logistique a été multipliée par 2,5 en deux ans. Particularité du site ? Sa propension à traiter du petit colis – un argument fait pour plus séduire les petits magasins. Weldom s’appuie sur un parc de 333 Weldom (intégrés et indépendants) et 460 points de vente membres du Club Partenaires est essentiellement composé de magasins de petite taille – mais jamais plus de 4 000 m² – avec une spécialité de produits d’entretien et de réparation.

« Environ 90 % à 95 % des marchandises sont proposées à l'unité pour aider les franchisés à limiter leurs stocks et leurs besoins de trésorerie », explique Charles-Édouard Meliet, directeur de la Supply Chain CHEZ Weldom ; lequel est un pur produit de la “maison orange” puisqu’il y a débuté sa carrière dès la fin de ses études.

Il a vu et fait grandir cet outil modernisé comme aucun autre outil logistique d’Adeo. Tous les magasins sont livrés au moins une fois par semaine, avec une fréquence augmentant pour les plus grands points de vente – jusqu’à une livraison quotidienne. « Le coût de livraison est identique pour tous, quelle que soit la localisation géographique, y compris les DOM-TOM », précise le manager.

Ici, les cartons des fournisseurs sont déconditionnés, et les produits classés par famille dans des bacs qui partent en voyage sur des longs tapis mécaniques. Ils sont ensuite stockés par des machines dans un entrepôt “mini-load” (stockage automatisé) de 6 000 m² qui comprend dix allées et offre 130 000 emplacements.

Le placement des marchandises est géré par des algorithmes qui optimisent l’emplacement en fonction de la rotation des produits et assurent la répartition sur les dix allées. Ce qui garantit une continuité d’activité maximale, même en cas de panne dans une allée.

« Ce système est une nouveauté et a été mis en place il y a un an et demi », rappelle “Charly” Meliet. L’automatisation du transport des bacs signifie qu’ils ne sont plus portés par des opérateurs. Elle permet d’en charger plus qu’avant, passant ainsi de 16 kg à 30 kg.

Dans le détail, le site s’étend désormais sur 140 000 m², permettant le stockage de plus de 30 000 références. Weldom est ainsi en capacité de traiter chaque année plus de 15 millions de lignes de commandes, pour plus de 500 M€ de marchandises livrées.

Lors de l’assemblage de la commande, trois méthodes sont possibles : le dispositif traditionnel qui oblige les caristes à aller chercher les produits dans les racks et remplir les cartons Cette méthode, désormais rare, se traduit par une productivité de 24 lignes de commandes par jour.

Plus rapide, la méthode dite “du carton vide” que l’opérateur promène sur un tapis dans racks où les bacs de produits ont été positionnés intelligemment pour réaliser le picking. À ce rythme, la performance est quasi quadruplée à hauteur de 80-90 lignes de commande à l’heure.

Mais tout cela n’est rien comparé à la toute dernière méthode où l’opérateur ne bouge plus ! Les bacs sont acheminés automatiquement vers le préparateur de commandes dans un ordre conçu par les algorithmes pour remplir le carton ; de sorte que le magasin qui est approvisionné, puisse opérer une mise en rayon tout aussi logique.

« Ce process divise par quatre le temps de mise en rayon pour les franchisés », calcule le directeur de la supply chain. Avec ce troisième système, le rythme moyenne s’établit à 420 lignes de commande par heure et par personne. Fascinant !

Pour ne pas casser la cadence, Charles-Édouard Meliet a même reçu un petit “cadeau”… technologique. La fermeture des colis et leur mise en palette sont réalisées par des robots. Côté investissements à venir, Weldom réfléchit à investir l’an prochain notamment pour intégrer un AMR (Autonomous Mobile Robot : robot mobile autonome) pour le déplacement automatisé des palettes, vue les longues distances à parcourir au sein de la plateforme logistique.

Dans cet environnement ultra-automatisé, on se demande s’il reste des salariés. Et Weldom de rétorquer que le groupe a embauché de nouveaux collaborateurs. « Contrairement aux idées reçues, l’automatisation n'a absolument pas détruit d'emplois. Le nombre d’employés en CDI est passé de 210 en 2017 à 350 aujourd'hui, avec un faible taux de rotation – de l’ordre de 5 % », constate Charles-Édouard Meliet.

D’autant qu’à l’aune des process logistiques en pleine évolution, de nouveaux métiers sont apparus : maintenance industrielle, pilotage d’outils mécanisés, pilotage d’activité, etc. Le NPS interne qui mesure la satisfaction des salariés, serait lui, passé de -2 à 71 ! Un redressement dû en partie aux conditions de travail largement améliorées.

Avec, notamment, bien moins de port de charges. La réduction de la pénibilité in situ aurait d’ailleurs permis d’intégrer de plus en plus de femmes (entrepôt majoritairement féminin), mais aussi d’intégrer des personnes en situation de handicap (promotions Handiwork).

Pour rester dans le domaine de la RSE, le déconditionnement des colis initiaux des fournisseurs permet de supprimer 80 % des déchets en magasin, puisque ces derniers n’ont pas à le faire et que 95 % des déchets du site logistique sont valorisés. Enfin, 95 % de la distribution utilise des énergies alternatives au gasoil, entraînant une réduction de 70 % des émissions de CO₂ en trois ans.

Le dernier entrepôt présente des racks peu utilisés, mais en attente de servir… Il s’agit des postes E-commerce qui représentent à ce jour 2 % du traitement des produits achetés en ligne. À l’issue de cette visite, il apparaît logique et évident que cette puissance de feu logistique ne pouvait pas servir que la seule enseigne Weldom même si, un jour, elle pouvait aligner 1 000 magasins.

D’ailleurs, Leroy Merlin et Adeo utilisent déjà cet outil comme clients auxquels Weldom facture sa prestation, car après tout c’est bien Weldom qui a investi. Mais demain c’est la marketplace de Leroy Merlin qui pourrait bien trouver dans ce hub un allié logistique de poids pour vendre une belle prestation à ses marchands.

Charles-Édouard Meliet confirme que la nouvelle plateforme en a la capacité. Or, à l’image d’Amazon et ManoMano, ce type de prestations rapporte bien plus que la seule activité de place de marché. Et comme ce hub logistique est déjà rentabilisé, on vous laisse imaginer ce qu’Adeo, in fine, pourrait y gagner !