Aciers et métaux dans le flou

L’année 2022 s’est terminée sur une tendance baissière des prix des aciers. Malgré tout, certains producteurs avaient profité de la fin de l’année pour répercuter les coûts accrus de l’énergie, notamment dans le segment des ferrailles (produits béton, laminés, poutrelles). Mais ce mouvement avait été contrecarré, dans les dernières semaines de l’année, par un mouvement de déstockage massif. Difficile donc de savoir comment va se dérouler le début de 2023, avec un possible rebond des prix. « D’autant plus que l’offre se trouve partiellement réduite avec des travaux de maintenance qui se prolongent sur quelques usines européennes », avertit Maxime Poux dans sa note de conjoncture bimestrielle.

De fait, certains prix sont donc repartis à la hausse : « C’est notamment le cas sur les tubes et les tôles, qui sont les familles qui avaient enregistré les plus fortes baisses sur ces derniers mois ». L’expert note que les délais d’approvisionnement s’allongent et que les coûts de production pèsent sur l’amont de la chaîne d’approvisionnement. À l’autre extrémité, la demande reste contenue, ce qui écarterait, selon lui, tout risque d’emballement excessif des cours. « D’un point de vue disponibilité, rien à craindre, la matière est là. Sur la filière ferraille, les prix varient peu. La demande est correcte et le secteur de la construction est assez dynamique sur ce début d’année ». Toutefois, les mauvaises perspectives sur la construction neuve pourraient faire chuter ce besoin de métal.

Maxime Poux poursuit : « Du côté de l’aluminium et de l’inox, c’est le statu quo. Après avoir significativement baissés, leurs tarifs semblent se stabiliser malgré un cours du nickel qui reprend une trajectoire ascendante ». Tout regain d’intérêt pour ces métaux serait toutefois susceptible de faire repartir les prix à la hausse. Wait and see.