L’activité de l’Appro Bâtiment toujours sous haute pression au T3 2024
Selon les résultats du dernier baromètre d’activité de la Confédération des grossistes de France (CGF), les ventes des distributeurs en second œuvre technique, finitions et quincaillerie se sont encore contractées au 3e trimestre. Le recul de l’activité Bâtiment amorcé au second semestre 2023 s’intensifie depuis le début de l’année.
Pour le cinquième trimestre consécutif, le marché de l’Appro Bâtiment accuse un nouveau recul au troisième trimestre 2024. Si ce secteur n’est pas le plus impacté, l’activité des distributeurs s’est tout de même encore érodée de 3,5 % (en valeur) par rapport au T3 2023.
Des chiffres à mettre en perspective avec un climat d’affaires général qui demeure très tendu. « L’évolution de l’activité économique nationale (hors services) a encaissé une nouvelle baisse cet été : -2,3% à un an d’intervalle, [tandis que] les coûts logistiques longue distance se stabilisent à un an d’intervalle », commente la CGF dans le dernier Baromètre du commerce de gros réalisé par Xerfi Specific et publié ce 28 novembre.
Dans sa note de conjoncture, la confédération constate que « l’approvisionnement au Bâtiment, affecté depuis plusieurs mois par la crise persistante du logement neuf, reste sous pression […]. Seuls les travaux d’entretien et de rénovation parviennent néanmoins à maintenir un certain dynamisme ».
Évolution du CA de l’Appro Bâtiment au S1 2024
• T1 2024 à -7 % vs le T1 2023 – Tendance annuelle à -2,5 %.
• T2 2024 à -6 % vs le T2 2023 – Tendance annuelle à -4,2 %.
(Source : Baromètre du commerce de gros CGF / Xerfi Specific)
Contrairement à la fin 2023 où l’effet prix soutenait en partie l’activité, les enseignes et groupements spécialisés en sanitaire-chauffage sont désormais les plus touchés. De leur côté, les grossistes en matériel électrique et quofi relèvent légèrement la tête tout en restant dans le rouge au T3 2024, tandis que la filière décoration-finitions s’en sort un tout petit peu mieux. D’après le dernier indice FND, l’activité sur les neuf premiers mois de 2024 reflue de 3,7 % (à 1,83 Md€).
Comparé au T3 2023, l’ensemble du commerce de gros (tous secteurs confondus) affiche une croissance du chiffre d’affaires plancher (à 0 %) sur la période juillet-septembre 2024 – « après une première moitié d’année marquée par un net repli (-3 % au T1 et -1,5 % pour le T2) », précise toutefois la CGF. Sur douze mois glissants, l’activité globale s’érode pourtant : à -0,4 %.
Dans un contexte où « l’économie française continue de montrer des signes de faiblesse », l’organisation professionnelle rappelle que « les entreprises du commerce de gros s’inquiètent des risques d’augmentations de taxes discutées dans le cadre du PLF 2025 et du PLF de la Sécurité Sociale ».
Ce qui fait dire à Stéphane Antiglio, le président de la CGF, que « si [le secteur de] la Santé principalement tire son épingle du jeu, d’autres domaines tels que le Bâtiment et les produits manufacturés continuent de souffrir de la faiblesse de la demande et des conditions économiques ».