Capeb : son livre blanc pour aider les TPE-PME à séduire la génération Z
Nés entre 1997 et 2010, les jeunes de la génération Z peuvent parfois, voire souvent déconcerter les employeurs. Quelles sont leurs attentes ? Comment les attirer et les fidéliser ? Dans son livre blanc intitulé “Entreprises artisanales du Bâtiment et génération Z, un duo gagnant”, la Capeb apporte des éléments de réponse.
Décidée à ne pas se laisser enfermer dans des cases et en quête de sens dans le travail, la génération Z n’hésite pas à cultiver certains paradoxes. Afin d’« impulser une nouvelle dynamique » et « favoriser la rencontre entre deux mondes », les artisans du Bâtiment et ceux que les sociologues ont aussi baptisé les “digital natives” – l’un de leurs principaux faits d’arme –, la Capeb vient de publier, en partenariat avec le CCCA-BTP, un livre blanc.
D’ici à 2030, le secteur devrait enregistrer pas moins de 205 000 départs en retraite, tandis que la “Gen Z” représentera un tiers de la population active en France. À l’issue de la cinquième Semaine de l’apprentissage (du 27 janvier au 3 février 2023), Carole Grandjean, la ministre chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, rappelait d’ailleurs que « des métiers du BTP aux métiers de bouche, l’apprentissage permet la formation de milliers de jeunes à des métiers d’avenir et en tension ».
* Comité de concertation et de coordination de l’apprentissage du BTP.
« Les entreprises artisanales doivent relever d’importants défis, notamment en termes de transition énergétique, écologique, technologique et numérique, mais aussi de renouvellement de main-d’œuvre qualifiée. Cela appelle de nouvelles compétences professionnelles, qui supposent de déployer une politique ambitieuse de formation professionnelle. »
Jean-Christophe Repon (président de la Capeb) et Christophe Possémé (président du CCCA-BTP) - Avant-propos du livre blanc
(Re)valoriser l’image du Bâtiment et courtiser
Pour la Capeb, les moins de vingt-six ans – « le catalyseur de la transition économique et numérique » – constituent le futur des artisans et « un vivier incontournable » pour permettre à la profession de relever les défis de la rénovation énergétique et de la transition digitale (plans 3D et en réalité virtuelle, BIM. Un défi alors que les entreprises peinent toujours à recruter de la main d’œuvre qualifiée. « Ce qui bride leur potentiel », regrette la Capeb.
Autre enjeu, sans doute, de taille ? « Changer le regard des jeunes » sur les métiers du Bâtiment en faisant évoluer les relations entre la nouvelle et l’ancienne génération. En septembre dernier, lors de la publication du baromètre annuel réalisé par l’Institut supérieur des métiers (ISM) et la mutuelle assurance Maaf, Joël Fourny, le président des Chambres des métiers et de l’artisanat (CMA), soulignait que « l’artisanat recrute beaucoup à tous les niveaux de diplômes. Les jeunes ont bien compris que ce sont des métiers porteurs avec de réelles opportunités de carrière professionnelle ».
« 69 % des 18-30 ans se disent prêts à changer d’emploi pour un travail écologiquement utile. »
(Livre blanc de la Capeb)
Ce constat, Joël Fourny l’a une fois encore martelé ce 2 février en marge de la Semaine de l’apprentissage. Tout comme Les Compagnons du Devoir et les lycées d’enseignement professionnel aux métiers du BTP, le réseau consulaire et ses 137 centres de formation des apprentis (CFA) multiplient depuis plusieurs années journées portes ouvertes, webinaires et conférences pour séduire, attirer et recruter les futur.e.s artisan.e.s.
Tandis qu’environ 90 % du parc immobilier devront être rénovés au cours des trois prochaines décennies, les apprenti.e.s et, a priori, les futurs salarié.e.s du Bâtiment sont courtisés. L’enjeu majeur pour l’artisanat, premier employeur de France ? Balayer les préjugés car, selon la Capeb, « les 15-25 ans […] connaissent mal ou ont une vision peu valorisante de la petite entreprise du Bâtiment ».
« Les jeunes, femmes et hommes, sont des acteurs éveillés de leur ville, de leur planète, de l’avenir. Ils souhaitent y prendre une part active et responsable. »
En avant-propos du livre blanc, Christophe Possémé (président du CCCA-BTP) et Jean-Christophe Repon (président de la Capeb) écrivent que « l’objectif [...] de ce partenariat […] est d’accélérer l’innovation et l’excellence de l’apprentissage BTP, au profit des entreprises artisanales du Bâtiment et des jeunes générations, en prenant en compte des sujets comme le rapport à la hiérarchie, la responsabilité sociétale, l’innovation, la féminisation de nos métiers ou encore l’esprit d’entreprendre ».
Raison pour laquelle la Capeb dit « Stop aux clichés ! » dans son livre blanc. Selon le baromètre 2022 de l’ISM-Maaf, près de huit apprentis sur dix sont recrutés en moyenne six à sept mois après leur formation. D’autant que l’aide exceptionnelle à l’embauche mise en place en 2020 dans le cadre du plan France Relance (5 000 € versés pour un alternant mineur et 8 000 € pour ceux de moins de 29 ans) devait prendre fin en juin dernier.
Cette prime est désormais prolongée jusqu’à la fin du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Le montant octroyé a néanmoins revu et maintenant fixé à 6 000 €... « uniquement pour la première année du contrat ».
Avec une feuille de route gouvernementale visant le million d’apprenti.e.s en 2027. Entre 2019 et 2021, les effectifs d’alternants à doubler pour atteindre 730 000 jeunes. La réforme Pénicaud de 2018 n’y est, peut-être, pas étrangère.
L’artisanat a bénéficié de la réforme de l’apprentissage
Selon le baromètre 2022 de l’artisanat (ISM-Maaf) diffusé le 5 septembre dernier, près de 176 000 apprentis (tous secteurs confondus) ont été formés en 2020-2021 par des entreprises artisanales. Un chiffre en hausse de 14 % par rapport à 2021, fruit de la réforme de 2018. Leur niveau d’étude ne cesse de monter. Le nombre d’apprenti.e.s en BTS a ainsi grimpé de 69 % en un an.