Le Commerce du Bois (LCB) engagé contre la déforestation importée

Stéphane Vigliandi
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Bois d'importation.

Seize ans après avoir lancé la Charte environnementale de l’achat et de la vente durables de bois, l’association Le Commerce du Bois affiche clairement sa ligne de conduite pour contribuer à lutter contre le bois illégal et la déforestation importée. Sa nouvelle charte porte désormais sur les engagements RSE de ses quelque 125 membres.

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Économiser autant que faire se peut la ressource, renforcer la place du bois légal et certifié, promouvoir le bois construction pour décarboner les bâtiments dans le cadre de la RE 2020 et des futures réglementations environnementales… LCB vient de franchir un seuil supplémentaire en inscrivant dans le marbre cinq des dix-sept objectifs de développement durables (ODD) définis par les Nations Unies.

C’est l’aboutissement d’une démarche collaborative que l’association professionnelle avait engagé dès 2006. Dévoilée mi-décembre dernier, la nouvelle Charte d’engagements RSE se substitue désormais à la Charte environnementale de l’achat et de la vente responsables de bois.

À l’époque, ce document s’appuyait principalement sur la certification (FSC et/ou PEFC) de gestion durable des forêts. Aujourd’hui, LCB renforce cet outil reposant sur « des dispositifs variés et complémentaires tels que le système de diligence raisonné de LCB* [lutte contre le bois illégal hors Union européenne], les certifications de gestion durable, la formation des forces de vente, l’information vers les clients, mais également la mise en place de politiques internes aux entreprises membres ».
* Le système de diligence raisonné de LCB s’appuie sur le Règlement sur le bois de l’Union européenne dit RBUE.

Conçue pour lutter contre la déforestation importée et le commerce illégal de bois, cette charte concerne principalement les entreprises importatrices du réseau LCB qui représentent environ 80 % à 85 % du bois en France.

Mise en place d’un “Timberscore”

La charte refondue est le fruit d’« un processus de construction participatif » qui implique l’ensemble des adhérents de LCB et les parties prenantes telles qu’ONG, partenaires institutionnels et commerciaux. Elle entrée en vigueur ce 1er janvier 2023.

Sa mission ? Accompagner « l’amélioration continue des pratiques des membres de LCB » – soit actuellement 125 entreprises : les importateurs de solutions en bois, les agents commerciaux, les industriels, les transformateurs (scieries, raboteurs), les logisticiens et le négoce spécialisé bois et dérivés.

Leurs engagements s’articulent autour de trois piliers fondamentaux : l’approvisionnement durable (réduire les impacts sociaux et environnementaux), la vente responsable et la conduite des opérations maîtrisées (une politique RSE et une réduction de l’empreinte carbone des activités).

Dans un récent communiqué, LCB souligne que la charte s’inscrit « dans une démarche globale correspondant aux ODD des Nations Unies ». Sur les dix-sept ODD (voir infographie ci-dessous), l’association professionnelle en a retenu cinq. À savoir : les piliers 8 (Travail décent et croissance économique), 11 (Villes et communautés durables), 12 (Production et consommation responsables) et 13 (Lutte contre le changement climatique) et 15 (Vie terrestre).

« Les membres pourront contribuer à la neutralité carbone en promouvant le matériau bois dans la construction et la rénovation pour ses qualités d’isolation thermique et de stockage du CO2, et en calculant et maîtrisant les impacts carbones de leurs activités. »
Alessandra Negri, responsable RSE de LCB
 

 

L’ensemble de ces ODD seront chiffrés et planifiés au fil de l’eau. En vue de « garantir le sérieux des engagements », ces objectifs feront d’ailleurs l’objet d’une évaluation tous les deux ans par un tiers indépendant auprès de tous les metteurs sur le marché.

« À l’issue de l’audit, l’entreprise se voit attribuer une notation, le “Timberscore”, allant de A à E. La démarche d’amélioration continue est assurée par l’engagement à obtenir une notation supérieure à la précédente à chaque audit », détaille LCB. À cet égard, l’association professionnelle dit « se porter garante de l’implication sincère dans un engagement commun » de ses adhérents.

Les entreprises de la filière pourront en outre « s’engager dans des projets de préservation ou de restauration des écosystèmes forestiers qui participeront à protéger la biodiversité, des initiatives en lien avec l’économie circulaire ou encore l’économie sociale et solidaire », précise de son côté Alessandra Negri Responsable RSE de LCB.

Enfin, l’association précise « se porter garante de l’implication sincère dans un engagement commun » de ses cent-vingt-cinq membres. Arrivée début janvier pour une durée de six mois, Justine Jobbé-Duval est chargé du déploiement et de la mise en œuvre de la Charte d’engagements RSE, mais aussi de l’Académie LCB.

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Les 17 ODD des Nations Unies.
Stéphane Vigliandi
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