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Atlantem veut doubler sa production de menuiseries bois d’ici à 2028

Stéphane Vigliandi
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MGT Menuiseries Bois - Site industriel de Guillac (56).

Atlantem, filiale menuiseries du groupe vendéen Hérige, vient de dévoiler ses ambitions et les synergies en cours à la suite du rachat du fabricant breton GMT Menuiseries Bois à la rentrée 2022. En outre, l’industriel fait évoluer sa marque-employeur.

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Objectifs de décarbonation du bâti, rénovation énergétique, RE 2020… : ce sont autant d’arguments en faveur du matériau bois et, par ricochet, des menuiseries en bois. À cet égard, environ 878 000 châssis en bois sont fabriqués tous les ans en France contre 51 000 importés ; tandis qu’avec 625 000 unités posées en rénovation, la solution bois capte 8 % du marché français des fenêtres (en volume) selon les données du cabinet Prospection & Prospection.

Acteur multimatériaux dans le secteur des baies et fermetures, Atlantem entend désormais doubler son volume de production en bois d’ici à cinq ans. Raison pour laquelle il a opéré plusieurs opérations de croissance externe l’an passé.

Tout en créant environ une dizaine de nouveaux emplois par an, le fabricant va continuer à investir d’ici à 2026 notamment dans trois de ses quatorze usines : le haut-savoyard Poralu et le morbihannais MGT Menuiseries Bois − tous deux rachetés en 2022 − et le site Atlantem de Cholet (49).

« À l’issue de nos rachats successifs menés en 2022, nous occupons désormais une position de coleader sur le marché français des menuiseries. »
Bruno Cadudal, président d’Atlantem

Réduire l’empreinte carbone

À Guillac (Morbihan), Atlantem a ainsi dévoilé mi-juin ses ambitions pour MGT Menuiseries Bois. Si les investissements se concentrent pour l’heure sur l’acquisition d’un centre d’usinage (400 k€ de budget) et l’amélioration du système d’aspiration des poussières dans les ateliers de finition.

Sur ce dernier poste, les systèmes d’aspiration haute et basse pressions viennent d’être remplacés par des équipements mieux calibrés tout en améliorant les performances de captation. Gain annoncé ? Une baisse d’environ un tiers de la consommation électrique en volume.

Par ailleurs, « sur l’ensemble de nos ateliers, nous disposons maintenant de cinq réseaux électriques différenciés ; chacun pouvant être coupé en fonction des besoins », confie Olivier Bohuon, le responsable du site de Guillac. Une source d’économie dans un contexte de flambée des prix de l’énergie, mais aussi de réduction de l’impact CO2. Le site sera aussi mis aux normes ICPE (installation classée de protection de l’environnement).

Fondée en 1970 et spécialisée dans la fabrication haut de gamme de portes et fenêtres exclusivement en bois, cette PME familiale revendique un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 7 M€ (vs 4 M€ en 2016) avec un effectif de quarante-cinq salariés avant son rachat par Hérige.

Sur le segment de la rénovation, la fenêtre PVC reste le matériau privilégie (4,87 millions de châssis, soit 73 % du segment). Il s’en pose 2,3 millions en aluminium, 625 000 en bois, environ 77 000 en mixte bois-alu et 11 000 en acier.
(Source : cabinet Prospection & Prospection)

Bientôt une offre commune MGT-Atlantem

Alors que MGT dispose actuellement d’un site industriel de 13 600 m² couverts, son entrée dans le giron d’Atlantem va lui permettre de disposer d’un nouveau centre de stockage en 2024. « Eu égard à nos ambitions sur le segment stratégique du bois, cet investissement permettra à MGT de libérer de l’espace dans les ateliers pour accroître les capacités de production sur ses gammes historiques tout en améliorant encore nos délais de livraison », argumente Richard Marchant, le nouveau directeur général d’Atlantem.

Il est aussi question de créer des synergies entre Atlantem et MGT notamment pour sécuriser les approvisionnements en bois exotique rouge (80 % des essences utilisées en production) et de chêne. Jusqu’à présent, MGT déclinait une offre premium structurée autour de trois gammes : contemporain, stylisé et tradition. Et propose une soixantaine de modèles de portes d’entrée en catalogue.

À ce sujet, son repreneur annonce que, dès octobre 2023, une nouvelle gamme commune MGT-Atlantem sera développée. En parallèle, la PME morbihannaise apporte « une expertise qu’Atlantem ne disposait pas vraiment jusqu’à présent en termes de portes bois pare-flammes et coupe-feu », se félicite Richard Marchant. Avant de rajouter : « Tout en augmentant encore la notoriété de MGT » dont le rayonnement géographique se concentre pour l’instant sur le quart Nord-Ouest, l’Île-de-France, les Pays de la Loire et Poitou-Charentes.

Une marque-employeur avec un grand “M”

Depuis son intégration, MGT a vu ses effectifs augmenter de vingt collaborateurs − soit soixante-cinq salarié.e.s à ce jour. Objectif affiché au cours des cinq prochaines années ? Embaucher dix personnes par an.

« Nous sommes restés en grande partie sur le segment des menuiseries traditionnelles, explique Olivier Bohuon. Conserver notre savoir-faire menuisier tout en formant les nouveaux arrivants : voilà le grand défi auquel nous devons répondre ! »

Dans un contexte où la filière du bois matériau connaît un net essor ces dernière années, notamment sur le marché des portes et fenêtres et des portes, « nous avons besoin de recruter, entre autres, sur ce site pour accompagner la croissance », fait écho Marie-Annick Coue, la DRH d’Atlantem.

Sur le seul exercice 2022, l’industriel revendique plus de cent-cinquante nouvelles embauches (hors rachats). Raison pour laquelle l’industriel a déjà modifié les intitulés de postes sur les bulletins de salaires des opérateurs chez MGT, lui préférant désormais le terme de « menuisier industriel ».

Une évolution sémantique qui s’accompagne aussi d’une nouvelle signature : “Les ouvertures professionnelles Atlantem - J’M, un peu, beaucoup, passionnément !”. Une refonte du territoire de marque qui doit permettre à la filiale d’Hérige de recruter et fidéliser ses collaborateurs tout en séduisant de nouveaux clients BtoB et clients finaux. Et gagner de nouvelles parts de marché ?

Stéphane Vigliandi
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