FDMC : tout faire pour éteindre les risques de « surchauffe » chez les négoces
Inflation, voire « stagflation », pénuries et risques de « surchauffe » dans le négoce, report de la REP Bâtiment… : lors de son déjeuner-débat annuel, la Fédération des distributeurs en matériaux de construction (FDMC) a appelé la filière à rester soudée dans un climat de reprise encore fragile.
EN PHOTO • Selon le président de la FDMC, Franck Bernigaud, la hausse des prix des matériaux de construction en 2021 avoisine les +10 % en cumulé pour la deuxième année consécutive.
Après l’envie, le plaisir de se retrouver tous ensemble ! Cela faisait deux ans que négociants et fabricants fournisseurs ne s’étaient pas réunis de visu pour assister au traditionnel déjeuner annuel organisé par la FDMC. Le 17 novembre dernier à Paris, ils étaient plus de 200 invités à y participer. « Que le temps a été long ! », a martelé Franck Bernigaud, le président de la fédération, en évoquant « une pandémie […] dont les effets semblent, hélas, loin de s’estomper ».
D’ailleurs, « le rôle des corps intermédiaire », « la proximité » et le « rôle de relais » de tous les acteurs du BTP, leur « confiance » ou encore « l’adaptabilité » et la « capacité à rebondir » des négociants auront permis d’« éviter un scénario catastrophe ». En bénéficiant d’un rattrapage de sortie de crise et de la bonne dynamique de la fin 2020, les distributeurs n’ont affiché qu’« un repli de près de -3 % », a rappelé Franck Bernigaud, avant « d’entamer une remontada » inattendue de leur activité.
« Responsabilité collective »
Évoquant d’un mot l’assurance-crédit lors de ce déjeuner annuel, le président de la FDMC a d’ailleurs été auditionné le 18 novembre à l’Assemblée nationale sur ce dossier ; d’autant que la profession qui a su fait preuve de « la solidité » de ses entreprises, a « besoin d’accompagnateurs, de partenaires » dans un contexte de « surchauffe » dans le négoce depuis plusieurs mois : difficultés logistique, raréfaction des matières premières et hausse des coûts, délais de livraison « qui ne cessent de s’allonger ».
Selon Franck Bernigaud rappelle que « les hausses de prix inédites » chez les distributeurs a contribué à « doper leur chiffre d’affaires en hausse d’environ +10 % comparé à 2020 et de près de + 7 % par rapport à 2019 ». Si le négoce est contraint de répercuter toutes ces hausses « à l’identique » en raison de ses faibles marges, elle continue de jouer son rôle de stockiste. Aujourd’hui les « rares » ruptures de stock ne concerneraient essentiellement que les OSB.
Toutefois, la FDMC martèle que le contexte actuel (inflation, problèmes d’approvisionnement) ne doit « donner lieu à aucune dérive ». Avec les autres fédérations du BTP, elle participe à la mise en place d’une charte de bonnes pratiques. Avec un « objectif de solidarité intra-filière ». À l’heure où débutent les premières négociations commerciales entre négoces et fournisseurs, elle met aussi en garde pour « respecter les conditions générales de vente et d’achat ». Pour Franck Bernigaud, il est clair que le dialogue avec l’amont reste « indispensable ».
REP Bâtiment : encore des interrogations
Autre sujet d’inquiétude pour les négoces : « Que penser de la mise en place au forceps et à marche forcée d’une filière de collecte des déchets reposant sur les distributeurs et censée entrée en vigueur dans un peu plus d’un mois ? », a questionné Franck Bernigaud.
Censé entré en vigueur le 1er janvier 2022, le dispositif dont le coût global est évalué à environ 2,7 Md€ vient d’être reporté d’un an par le gouvernement. Le 17 novembre, le ministère de la Transition écologique a en effet indiqué que « l’année 2022 sera mise à profit pour que les éco-organismes agréés puissent établir les conventionnements avec les collectivités et acteurs privés […] afin de pouvoir enclencher au plus tard le 1er janvier 2023 les soutiens financiers ». En outre, le gouvernement doit publier « au plus tard » le décret fixant les règles et principes de cette nouvelle filière REP des produits et matériaux de construction du secteur du bâtiment (PMCB).
Si le futur texte d’application transmis au Conseil d’État suscite encore de nombreux questionnements (financement réel par les éco-organismes jusqu’en 2026, projet de “visible fee” répercutable sur toute la filière, intégration de l’amiante maintenue dans les PMCB…), la FDMC a pourtant obtenu des assouplissements et « des avancées » : l’obligation de collecter les déchets de chantier assujettis à la REP pour les points de vente dont le seuil de chiffre d’affaires est supérieur à 5 M€ (vs 1 M€ auparavant) ; le nombre de points de collecte passe de 3 000 à 4 000 sites en y intégrant les GSB.
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