[Logistique] Tout Faire va investir dans un nouveau WMS et optimiser ses process
Lors de son 4e congrès annuel qui s’est tenu du 22 au 24 septembre à La Baule (44), le groupement et 266 adhérents (sur 280) ont dressé un panorama à 360° des dossiers en cours et à venir. En fil rouge ? “L’audace de Tout Faire”. Parmi les huit ateliers organisés : le sujet stratégique de la logistique intitulé “Gérer ses stocks, tremplin vers la performance”. Entretien avec Olivier Popelin, le directeur de la supply chain de Tout Faire.
Évolutions du hub logistique depuis son ouverture en 2015
Olivier Popelin* : Tout d’abord la plateforme n’est pas uniquement un hub de transit, mais essentiellement une plateforme de stockage permettant la mise à disposition d’une grande diversité de produits – soit 16 000 références [à date] – dans un entrepôt d’une capacité de 36 000 palettes pour un ensemble de stockage sur plus de 40 000 m².
Cette plateforme a été conçue non pas comme beaucoup d’autres outils dans un souci de réduction des stocks, mais dans une optique de développement du chiffre d’affaires de nos adhérents. La croissance très forte de l’outil a permis à nos adhérents de prendre des parts de marché. Le groupement est depuis quatre ans systématiquement 1 % à 2% au-dessus du marché.
* Directeur de la supply chain du groupement depuis janvier 2022 et directeur de Tout Faire Plateforme depuis neuf ans, Olivier Popelin a auparavant occupé des fonctions logistiques chez Rexel, puis chez Réseau Pro.
Des extensions programmées ?
O. P. : Dans un premier temps, il n’est pas prévu d’étendre le bâtiment actuel. Mais nous avons un projet de mécanisation qui tendra à densifier la zone de stockage et, surtout, à améliorer notre taux de service pour permettre aux adhérents la suppression des réceptions et l’accompagnement dans le e-commerce à court terme.
« Nous allons changer de WMS pour nous permettre d’améliorer nos process de préparation. »
Vers une automatisation plus poussée ?
O. P. : Nous avons validé le changement de notre WMS qui était vieillissant. Et nous allons nous doter, dans les prochains mois, de la toute nouvelle version Reflex [un logiciel de gestion d’entrepôt développé par Reflex Logistics Solutions et utilisé par plus de 300 sociétés dans le monde à ce jour] qui, non seulement, nous apportera la capacité à interfacer les futures solutions de mécanisation, mais surtout permettra d’améliorer nos process de préparation.
L’optimisation du cheminement des préparateurs, ainsi que la visualisation photographique des produits à préparer directement sur les terminaux radios vont nous permettre d’améliorer encore plus notre performance. L’agilité dans l’ordonnancement des vagues de préparation et la gestion des ressources humaines doivent nous permettre, là encore, d’être plus performants.
Nous sommes en cours d’étude sur la mécanisation d’une partie de l’entrepôt. Mais nous avançons étape par étape et la priorité reste la mise en place du WMS qui sera suivi par la mécanisation. Avec, là encore, des technologies modernes limitant et réduisant significativement le port de charge. Le choix n’est pas encore finalisé à ce stade sur le fabricant retenu.
« La plateforme a la capacité de gérer et de stocker les produits qui font jusqu’à 6 mètres de long. »
Quelle progression du chiffre d’affaires Achats ?
O. P. : Je n’ai pas connaissance dans notre profession d’une progression de chiffre aussi forte en si peu de temps ! En effet, la plateforme a démarré en septembre 2014 avec 3 500 références. Nous stockons à ce jour 16 000 produits. Nous avons réalisé en 2021 un chiffre d’affaires de 84 M€. Cette performance est le fruit d’un engagement sans faille de nos adhérents. La crise sanitaire a été par ailleurs un accélérateur.
Quelles parts des commandes issues de l’e-commerce ?
O. P. : Nous venons de démarrer l’e-commerce en mai dernier. À ce stade, la part des commandes est encore très faible, mais elle est en constante progression et nous avons encore des améliorations à apporter pour être plus performants.
Nous livrons nos magasins pour le moment une fois par semaine. Mais concernant l’e-commerce, les commandes sont lancées en préparation dans les deux heures suivant les commandes et mises en livraison en messagerie dans la foulée.
« Nous avons démarré un circuit de préparation propre au libre-service en multi-préparation. »
L’offre Co.Li.Se.E pour le LS : des circuits multi-préparation des commandes ont été déployés à l’automne 2020. Quel est le bilan aujourd’hui ? Des évolutions prévues ?
O. P. : Nous avons démarré un circuit de préparation propre au libre-service en multi-préparation. Le principe est tout d’abord un calcul de volumétrie qui nous permet de choisir le type d’emballage le plus adapté et de limiter ainsi notre empreinte carbone. L’agglutination de plusieurs commandes d’adhérents permet aussi de préparer dans un même chemin de préparation plusieurs adhérents simultanément.
La même référence peut ainsi être préparée en une seule fois et dispatchée dans les différents contenants identifiés pour chacun des adhérents. Ce principe nous permet ainsi de limiter les temps de déplacement des opérateurs et d’accroître notre capacité de préparation par une augmentation de la productivité. Dans ces vagues successives de préparation, l’e-commerce est toujours prioritaire.
L’étape suivante passera par la mécanisation de la préparation de cette famille avec des contrôles par poids pour une fiabilité accrue de nos préparations de commandes et le réapprovisionnement automatique des libres-services de nos adhérents s’ils le souhaitent en fonction des ventes de la semaine précédente.
Un projet d’intégration d’exosquelettes a été évoqué lors du 12e Salon Tout Faire (Lille, 2020). Où en êtes-vous ?
O. P. : Les essais réalisés n’ont pas donné le résultat escompté. Néanmoins nous nous orientons pour limiter le port de charge des produits lourds vers des adaptations des postes de travail et l’acheminement des produits vers les opérateurs (le “goods to man”). À noter que des zones dédiées en fonction de la typologie des produits sont déjà mises en place. Des matériels spécifiques de manutention sont alors dédiés à la préhension de ces produits.
La plateforme Tout Faire en 6 chiffres
• 40 000 m² couverts
• 16 000 références stockées
• 84 M€ de CA achats en 2021
• Hauteur sous ferme de 9,8 m
• 34 portes de quai, avec auvents et portes sectionales à niveaux dans chaque cellule pour le déchargement sous abris des grandes longueurs
• Capacité de gérer et stocker les produits jusqu’à 6 m de long
(Source : Tout Faire Plateforme)