La centrale Cofaq veut plus que doubler ses volumes d’achat d’ici à 2032

Step by step ! Après un premier virage amorcé depuis bientôt deux ans, la centrale de Poitiers passe à la vitesse supérieure. Sa transformation, elle, s’effectue par étapes successives. D’abord, début 2021. Pour « apporter plus de cohérence » entre la direction des achats et les quelque 1 000 fournisseurs référencés, Éric Champion, le président du groupement, confiait en début d’année à la rédaction de Zepros Négoce que « Cofaq a souhaité casser la logique de silos entre nos enseignes : Master Pro et Magasin Pro BigMat, Securom, Brico Pro, Carré du Bricolage et la filière agricole avec Cofalog Erbray. Depuis février 2021, il n’y a plus qu’une seule centrale d’achat pour servir les marchés que nous adressons ».

Ensuite, fin juin 2022. Lors de son AG annuelle, la coopérative dévoile à ses 390 sociétaires une nouvelle gouvernance « collective », « collaborative » et « participative ». Au cœur des évolutions ? Jusqu’alors spécialisée par enseigne, la fonction Achats devient transversale à ses trois grands marchés que sont le professionnel, le grand public et les collectivités à travers leurs réseaux Master Pro, Brico Pro, Securom, Épagri et les distributeurs du Bâtiment : bâtiment, l’ensemble des métiers des EPI, l’industrie, le bricolage, l’environnement agricole entre autres.

Enfin, le 20 septembre dernier. À la Maison de la Mutualité, à Paris, le groupement a convié ses partenaires majeurs. Marc Sridykhan, le nouveau patron de la supply chain arrivé à la rentrée (voir encadré ci-dessous), a déroulé la feuille de route en trois temps.

Ambition clairement affichée ? Cofaq entend « devenir le numéro un des groupements d’indépendants ». Son objectif : « Réaliser 1 Md€ de chiffre d’affaires achats à dix ans » contre 350 M€ en 2018, près de 404 M€ en 2019, légèrement au-dessus des 450 M€ en 2020 et « les 500 M€ potentiellement dépassés cette année ».

Pour y parvenir, il est question d’« ouvrir et intensifier de futures alliances porteuses d’ambitions fortes pour l’ensemble des réseaux et des métiers afin d’avoir plus de poids et capter plus de marchés ».

Autre levier annoncé : les nouveaux packs VIP fournisseurs – classés par catégorie : Or, Argent et Bronze – doivent permettre aux marques d’« entrer dans le cercle des partenaires privilégiés ». En termes de moyens, la stratégie Achats s’appuie désormais sur un category management transversal pour les huit enseignes que gère Cofaq. À cet égard, la centrale a indiqué renforcer les équipes et créer de nouveaux services pour « gagner en performance, en précision et en fluidité ».

En outre, le nouveau pilote de la supply chain a détaillé les évolutions à venir à propos des systèmes d’information. « Notre nouvel ERP devra mettre à niveau notre supply chain. J’identifie que ce projet qui a fait l’objet d’investissements importants, a un potentiel d’amélioration opérationnelle et financière très conséquent », a estimé Marc Sridykhan en affichant un volontarisme net et franc dans ses propos.

À titre d’illustration, le directeur de la supply chain a mis en exergue que « cet effort massif sur nos coûts doit intégralement bénéficier à nos adhérents » et a martelé que « nous avons l’intention ferme d’investir dans notre dynamique commerciale ». Ou encore « l’ardente obligation de gagner en compétitivité globale et de bâtir un nouvel équilibre prix-promotion-fidélisation de nature à fournir à nos clients une offre plus attractive sur le marché », mais également être « plus rigoureux pour appliquer les meilleures pratiques d’achat et de standardisation des actifs à nos investissements ».

Concrètement « notre groupement va s’inscrire dans une logique de “Tout sous le même toit” pour que les adhérents deviennent des apporteurs de solutions globales (services) tant pour nos clients professionnels que particuliers », comme le soulignait Éric Champion lors du 40^e Salon Cofaq en février dernier

Lors de la “Matinée Partenaires”, Marc Sridykhan a, lui aussi, enfoncer le clou. Si « Cofaq doit se réinventer pour s’adapter aux évolutions du marché », le groupement qui se définit comme « un fournisseur multicanal » a aussi l’obligation de « se développer sur le digital ».