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Les indicateurs de l'artisanat sont "au vert" mais comment garder le rythme

Marie-Laure Barriera
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graphe artisans

Une croissance de +3,5 % au 1er trimestre 2022 : un niveau d'activité qui a de quoi réjouir l’artisanat du Bâtiment. Toutefois nuance Jean-Christophe Repon, le président de la Capeb lors de la présentation des résultats, « le contexte est très incertain et le scénario pour le 2ème semestre difficile à écrire ». 

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JC Repon, président Capeb

Le dynamisme de l’activité des artisans du Bâtiment ne faiblit pas sur ces trois premiers mois 2022. Avec +3% dans le neuf et +4% sur l’entretien-amélioration, c’est l’ensemble des corps d’état et des régions qui profite d’une conjoncture favorable. Sur la construction, la croissance est portée par deux facteurs. Une base de comparaison basse, liée à la crise sanitaire, d’une part, et d’autre part, la forte hausse des permis de construire déposés fin 2021, par anticipation de l’entrée en application de la RE2020. Sur la rénovation, où l’on est plus habitué à des pourcentages autour de 2% au mieux, l’effet PrimeRenov’ joue à plein. Le seul segment de la rénovation énergétique atteint ainsi +4,5%
La carte de France reflète une situation plutôt homogène, avec toutefois des écarts qui commencent à apparaître. Les variations se situent entre +2 % et +4,5 %, PACA-Corse fermant le classement, et cinq régions, au contraire qui performent : Bretagne et Centre-Val de Loire, Grand Est, Hauts-de-France et Nouvelle-Aquitaine 

Emplois en hausse et marges en baisse

Face à cette forte activité, la situation de l’emploi a, elle aussi, fortement évoluée pour répondre aux besoins. Les entreprises ont ainsi créé 26 000 emplois soit une hausse de 4,2%. Mais cette progression conduit à présent le président de la Capeb à s’interroger sur la pérennité de ces emplois, en cas de retournement de conjoncture dans les prochains mois. Malgré des carnets de commandes qui ont augmenté pour s’établir à 103 jours, des prémisses de ralentissement apparaissent dans les indicateurs. Ce que montre par exemple, sur les carnets de commande, le segment de l’entretien-rénovation. Le renchérissement des matériaux et équipements, la confiance moindre des ménages pourraient réduire les montants des devis déjà signés, voir les annuler totalement. Les entreprises ayant répercuté les hausses étant plus nombreuses qu’en 2021, faute d’une sortie de crise prévisible à court terme. Parallèlement, la tension et les besoins de trésoreries s’accroissent : 20  % des entreprises déclarent une détérioration de leur trésorerie et 8 % une amélioration, soit un solde à -12 points (-6,2 pour la moyenne de long terme). Même tendance concernant les marges : 40  % des entreprises déclarent une baisse contre 5 % une hausse, soit un solde d’opinions de - 35 points. Tous ces paramètres conduisent le service économique de la Capeb à la plus grande prudence pour établir une tendance annuelle. Une hypothèse et « non pas une prévision » comprise dans une fourchette entre +1,5 et +2,5% pour 2022

Pour assurer « la soudure entre le 1er et le 2ème semestre », on comprend dès lors que la Capeb multiplie les réflexions et interpellations pour trouver des solutions qui puissent conforter le niveau d’activité actuel. Si le gouvernement a déjà exprimé une fin de non-recevoir sur la demande d’un taux de TVA réduit, Jean-Christophe Repon évoque l’indexation de MaPrimeRénov’ sur l’inflation, ou la distribution de chèques, un levier que semble déjà favoriser sur d’autres filières, le ministère de l’économie …Pour l’heure, en attendant l’annonce de la formation du nouveau gouvernement, la confédération affute ses propositions qu’elle entend présenter lors des Assises du Bâtiment promises par Bruno Le Maire. 

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Marie-Laure Barriera
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