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Rapport du GIEC : des réflexions à l’action

Jérémy Becam
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illustration GIEC

Le 3ème volet du 6ème rapport du GIEC est sans appel : sans une réduction immédiate et radicale des émissions dans tous les secteurs, il sera impossible de limiter le réchauffement planétaire. Pour y parvenir, les experts ont identifié d’importantes mesures de transition nécessaires.

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Après les constats, le 3ème volet du 6ème rapport du GIEC passe au temps de l’action. Selon les experts auteurs de ce volet, sans une réduction immédiate et radicale des émissions dans tous les secteurs, il sera impossible de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C. Le document de près de 3 000 pages a été approuvé le 4 avril 2022 par les 195 gouvernements membres du GIEC.

« Nous nous trouvons à la croisée des chemins. En prenant les bonnes décisions aujourd'hui, nous pouvons garantir un avenir vivable. Nous disposons des outils et du savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement », explique Hoesung Lee, le président du GIEC. « Les mesures climatiques prises dans de nombreux pays me rendent optimiste. Plusieurs politiques, réglementations et instruments du marché se révèlent efficaces. Si nous les appliquons plus systématiquement, à plus grande échelle et de manière plus équitable, ils pourront contribuer à réduire radicalement les émissions et à stimuler l'innovation. »

Sur les énergies

Parmi les mesures de transition nécessaires préconisées dans le secteur énergétique : la réduction considérable de l’utilisation des combustibles fossiles, l’électrification d’envergure, l’amélioration du rendement énergétique et l’usage de carburants de substitution (tels que l’hydrogène). « Si nous opérons les bons choix en matière de politique, d'infrastructures et de technologies, nous pourrons changer nos modes de vie et nos comportements, avec à la clé une diminution de 40 à 70 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 », indique Priyadarshi Shukla, coprésident du Groupe de travail III du GIEC. « Nous pourrions ainsi réaliser un énorme potentiel de réduction des émissions »

Si la capacité des énergies photovoltaïque et éolienne a fortement augmenté, de 170% et 70% respectivement entre 2015 et 2019, elles ne représentent ensemble que 8% de la production électrique mondiale, 21% de la production peu carbonée. Au total, les renouvelables et les énergies peu carbonées - dont le nucléaire et l'hydroélectricité - comptent pour 37% de la production électrique mondiale, le reste provenant des énergies fossiles.

Sur le Bâtiment et l’Industrie

Le rapport du GIEC met également en lumière la possibilité pour les villes et les autres zones urbaines de réduire leurs émissions avançant plusieurs pistes d’amélioration : une diminution de la consommation d’énergie (notamment en créant des villes compactes et propices à la marche), combiner l’électrification des transports avec l’adoption de sources d’énergie à faible émission de carbone, et favoriser les mécanismes naturels d’absorption et de stockage du carbone. Sujet omniprésent dans le secteur du BTP, une meilleure utilisation et réutilisation des matériaux est également essentiel. Les Experts rappellent que des procédés de production à émissions de gaz à effet de serre faibles ou nulles pour les matériaux de base, tels que l'acier, les matériaux de construction et les produits chimiques, sont en phase pilote ou proches de la commercialisation.

Fixer des objectifs de développement durable

Le rapport va au-delà des considérations d’ordre technologique et démontre que, même s’il faudrait multiplier d’un facteur 3 à 6 les investissements financiers, le volume de capitaux et de liquidités disponibles à l’échelle planétaire est suffisant pour atteindre le montant à investir.

Toutefois ces pistes d’actions pour réduire les émissions ne suffiront pas, si elles ne s’accompagnent pas de « dispositifs de captation du dioxyde de carbone » et de citer des puits naturels de carbone, grâce à la reforestation et au changement de pratiques des sols, ainsi que des solutions artificielles de capture et stockage du CO2. C’est donc un rapport combatif que le GIEC rend public, un rapport qui « montre qu’en agissant aujourd'hui, nous donnerons sa chance à un monde plus juste et plus durable », explique M. Shukla, coprésident du Groupe de travail III du GIEC

Jérémy Becam
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