Rénovation énergétique : des Français plus convaincus mais encore perdus
Que pensent les Français de la rénovation énergétique, quelles connaissances des aides et étiquettes, et que sont-ils prêts à faire ? Eléments de réponse avec la 8ème édition du « Sondage OpinionWay pour monexpert-renovation-energie.fr » réalisé en septembre pour Teksial.
« Le contexte est complexe et en perpétuelle évolution, mais nous sommes convaincus, et de plus en plus de Français également, que la rénovation énergétique constitue la solution la plus efficace et la plus durable pour réduire les émissions carbones », en introduction à la présentation de leur baromètre annuel, Jean-Baptiste Devalland, directeur général de Teksial et de Monexpert-renovation-energie.fr et Frédéric Micheau, directeur général adjoint d'OpinionWay ont posé le contexte général du marché.
Cette 8ème édition du « Sondage OpinionWay pour monexpert-renovation-energie.fr » fruit de l’enquête réalisée du 16 au 21 septembre 2022 sur un plus large échantillon, 2000 personne au total, permet selon les auteurs d’apporter une lecture plus fine et ainsi de révéler les disparités notamment régionales.
Plus froid et plus chaud
La première partie du sondage se consacre à la perception qu’ont les Français du confort de leur logement. Le ressenti du froid malgré l’utilisation du chauffage est exprimé par 46 %, une évolution très forte (+10 points) par rapport à l’année dernière. L’âge est un marqueur clivant, les jeunes souffrant davantage, en lien avec le critère de la catégorie socio-professionnelle et le statut de locataire et propriétaire qui enregistre 20 points d’écart.
Le confort d’été devient, lui aussi, un véritable enjeu pour l’avenir. Cette même question, mais cette fois sur le ressenti de la chaleur, recueille en effet 38 %, avec les mêmes critères discriminants que pour le froid.
Le deuxième volet du baromètre se concentre sur les travaux de rénovation énergétique avec une première question générale : sont-ils nécessaires ou non ? Plus de la moitié (51%) estiment que oui, avec +3 points gagnés en 1 an, atteignant son plus haut niveau depuis le début du baromètre. Les 25-34 ans (70%) et les femmes se montrent les plus convaincus, de même que les locataires. Si comme le notent les auteurs, ce 51% apparaît comme une bonne nouvelle, à contrario, cela signifie que 49% ne sont toujours pas convaincus et n’envisagent pas de réaliser des travaux.
Travaux nécessaires et aides méconnues
En tête des motivations chez ceux qui envisagent d’effectuer des travaux, arrive la réduction de la facture d’énergie. Elle suivie par la réduction des consommations, puis l’amélioration du confort mais 15 points derrière, et enfin le respect de l’environnement, avant tout exprimé par les jeunes.
En entrant dans le détail des travaux de rénovation énergétique récemment réalisés, le changement des fenêtres, l’isolation des combles, et le changement du chauffage forment le trio gagnant. Pour ceux qui envisagent de passer à l’action dans les deux ans à venir, groupe qui gagne d’ailleurs +6 points, ce sont d’abord pour un quart, l’installation de panneaux solaires, le changement de chauffage, puis l’isolation des murs.
Enfin, sur le chapitre des dispositifs d’aides, le questionnaire confirme encore un peu plus la méconnaissance des Français. Preuve en est, 61 % se montrent incapable de citer le nom de l’une d’entre elles.
En revanche, sur les étiquettes énergétiques des logements et sans doute sous l’effet des nouvelles réglementations, on peut noter un petit progrès : 47% connaissant l’étiquette énergétique de leur logement, soit 5 points de plus qu’il y a un an.
Ce début de prise de conscience, décelé par Teksial, sans doute renforcée encore par le contexte économique et le coût des énergies, se heurte malgré tout à une double question : celle de l’accompagnement et celle du financement. La publication de son baromètre donne donc l’occasion à Teksial de réitérer ses propositions, convaincu que la création du Prêt Avance Rénovation, ne suffira pas. Il réaffirme notamment deux pistes : l’intégration de « prêts comme l’Eco-PTZ au dispositif des CEE » et « la pérennité du déblocage par anticipation de l’épargne salariale pour des travaux de rénovation énergétique ». Mais, c’est surtout sur le sort de l’isolation qu’insiste Teksial qui prêche pour une relance de la filière, en rappelant que « la suppression des bonifications des opérations d’isolation a été un véritable coup d’arrêt pour la filière. En 2022, une baisse de 70% des chantiers rénovation en isolation des combles, murs, planchers a pu être observée avec l’arrêt des aides dédiées à ces travaux. C’est pourtant de loin les postes les plus efficients dans un projet de rénovation énergétique ».