[Emballages] Velux dit adieu au plastique

Stéphane Vigliandi
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Velux - Packaging

Dans le cadre de sa démarche bas carbone, le fabricant danois de fenêtres de toit a décidé de proscrire tout composant plastique pour protéger et emballer ses produits. Il revendique d’ores et déjà 90 % de packagings écoconçus et recyclables.

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Alors que Bruxelles alourdit encore la législation en matière d’emballages plastiques à usage unique (voir encadré ci-dessous), l’emblématique marque a récemment dévoilé ses ambitions en la matière. Avec un calendrier qui, logiquement, se calle sur l’agenda du Paquet Économie défini par l’Union européenne et le choix d’« agir de manière massive » en supprimant tous les composants plastiques en polystyrène expansé (EPS) dans la fabrication des emballages.

D’ici à huit ans, le numéro un mondial sur le marché des fenêtres de toit a prévu que l’ensemble de ses packagings seront constitués d’un unique matériau « sans plastique et 100% recyclable » : un composant de substitution réalisé à base de papier dont les fibres de bois sont produites à partir de matières certifiées FSC (Forest Stewardship Council).

« Nous nous engageons à atteindre la neutralité carbone à vie d’ici à 2041 en capturant l’équivalent de cent ans d’émissions de CO2 et en réduisant notre empreinte carbone future. »
David Briggs, CEO du groupe Velux

L’industriel revendique actuellement un taux d’emballages vertueux de l’ordre de 90 %. Mais seuls sept modèles sont toutefois concernés par le dispositif. La mesure aurait déjà contribué à « réduire de 13 % l’empreinte carbone des emballages des produits du groupe ». Tant côté revendeurs qu’installateurs et clients finaux, les process d’élimination sont jugés « à la fois plus efficaces et moins coûteux ».

Selon le président de Velux France en poste depuis mars 2020, André Dot, « il s’agit d’une étape capitale vers la réalisation de notre objectif de développement durable consistant à “rendre nos emballages plus verts” ». Ce choix du “zéro EPS” fait partie des quinze axes du plan de transformation “It’s our Nature” que la maison-mère danoise VKR a engagé depuis 2020.

En parallèle, la marque qui dispose d’une unité de production de Feuquières-en-Vimeu, dans la Somme, annonce également vouloir « diminuer l’empreinte carbone de [ses] produits de 50 % d’ici à 2030 ». Et se fixe un objectif qu’elle juge « ambitieux » : viser la neutralité carbone « à vie » d’ici à son centième anniversaire en 2041. Ce qui correspondrait à capturer l’équivalent de son empreinte CO2 historique.

En optant pour des emballages zéro plastique, Velux affirme économiser « 900 tonnes de plastique par an ».

Décret 3R : des emballages plastiques ficelés

Selon la Stratégie nationale pour la réduction, le réemploi et le recyclage (dite “stratégie 3R”), le potentiel de réduction des emballages de transport rigides utilisés en logistique serait de l’ordre de 60 %. En s’appuyant sur le directive européenne SUP (pour “single-use plastics”) et la loi Agec (anti-gaspillage et économie circulaire), le législateur français a fixé un calendrier plutôt serré pour réduire le recours aux emballages plastiques à usage unique.

• Sur la période 2021-2025 → Baisse de -20 % dont environ la moitié grâce au réemploi et au recyclage. Repenser le business-model du secteur du recyclage.

• Sur la période 2025-2030 → Faire émerger des innovations en faveur du « juste emballage » à partir de matériaux biosourcés dont les fibres n’intègrent aucune pellicule plastique (EPS). Le réemploi doit devenir la norme notamment dans les filières BtoB.

• D’ici à 2040 au plus tard → Interdiction totale de mettre sur le marché les emballages plastiques à usage unique.

• Le 20 juillet 2022, la Commission européenne définira un cahier des charges strict relatif à la deuxième circulaire du Paquet Économie – en particulier, l’adoption d’un cadre politique pour les plastiques biosourcés, biodégradables et compostables.

Stéphane Vigliandi
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