[Quofi] « La visibilité sur le Net est indispensable, mais… » (Valérie Lachenal, FFQ)

Stéphane Vigliandi
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Formation et OPCO, conjoncture, EDI, marketplaces… Présidente de la Fédération française de la quincaillerie, des fournitures pour l’industrie, le bâtiment et l’habitat (FFQ), Valérie Lachenal revient pour Zepros Négoce sur les dossiers qui ont marqué l’exercice 2019 au sein de la filière et de l’organisation professionnelle à l’issue de son assemblée générale. Une AG qui s’est tenue, fin novembre, à Lyon-Parilly et où la “digitalisation” aura été l’un des maîtres-mots. Entretien.

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LES MOMENTS FORTS DE L’AG 2019

Valérie Lachenal : Le nombre de participants a été en nette augmentation par rapport à ces deux dernières années. Il y a eu aussi de nouveaux visages. Outre les formalités statutaires et la présentation de la FFQ, nous avons rappelé les services personnalisés “offerts” aux adhérents par la fédération. Les cotisations permettent de leur proposer un véritable service juridique personnalisé en droit social, des audits réguliers (paye, affacturage, assurance-crédit, etc.), des formations et informations – le tout gratuitement ! – garantissant aux membres de la FFQ un retour sur investissement et la certitude d’être accompagnés au mieux de leur intérêts. Aujourd’hui, plus de 230 demandes d’adhérents par mois sont toutes satisfaites dans les deux jours : 92 % des demandes concernent des questions de droit social. Un bilan a été également fait quant à la fréquentation du portail de la profession après un an de fonctionnement. C’est un outil qui plaît tant aux adhérents qu’aux visiteurs, avec environ 250 connexions par mois. Enfin, une conférence a permis de faire un point sur les nouveaux modes de recrutement dans nos métiers – eu égard à l’arrivée de la “génération Z”* sur le marché du travail.
* Appelée aussi “génération C” (pour : Communication, Collaboration, Connexion & Créativité), elle concerne les jeunes nés au tout début des années 2000.

LE CHOIX DE L’OPCO AKTO

V. L. : Tout d’abord, le projet de "Campus des métiers de la Quincaillerie" [initié par son prédécesseur, Jean-François Dubost] n’a pas été repris, bien qu’intéressant, [dans le cadre de la réforme Pénicaud], car le dossier des OPCO a été extrêmement chronophage, laborieux et, néanmoins, stratégique pour la formation des salariés de la branche. Quant au choix de l’OPCO Akto, nos adhérents sont des TPE-PME : donc leurs attentes, quels que soient les sujets, sont d’ordre “pratico-pratiques” ! Avec cet OPCPO, cela se traduit par une continuité de services, la proximité des conseillers, des formations clés en main, un accompagnement dans la gestion du plan de développement des compétences, etc. La branche Quincaillerie a d’ailleurs fait le choix de créer sa propre SPP [la section paritaire professionnelle].

L’ADHÉSION À L’OPCO CONTRUCTYS* N’AURAIT-ELLE PAS (AUSSI) FAIT SENS ?

V. L. : Justement, une part significative des membres de la FFQ présente un profil tourné vers la fourniture industrielle et d’autres vers l’équipement de l’habitat. Je comprends la logique de filière amont-aval. Mais je pense qu’elle ne permet pas de prendre en compte les intérêts de tous nos adhérents en matière de formation. Le choix d’Akto* dont nous sommes signataires de l’accord constitutif avec un siège au conseil d’administration, s’est fait sur le critère de la distribution BtoB. Et nous avons fait le pari que l’expérience et l’expertise d’Intergros [qui devient Akto à partir du 1er janvier 2020] seraient préservées au sein d’Akto. L’avenir nous dira si nous avons eu raison ! Nous serons vigilants quant au feedback de nos adhérents.
* Pour mémoire, certains groupements de négoces indépendants en quofi recensent des adhérents dépendant d’Akto, de Constructys, voire de l’OPCO-2i pour ceux qui ont une activité importante en FI & métallerie.

L’IMPACT DES PLACES DE MARCHÉ SUR LA FILIÈRE

V. L. : Bien sûr que l’essor des places de marché BtoB et BtoC inquiète et interroge sur l’avenir du commerce traditionnel ! Mais je m’interroge aussi quand Nike et Ikea quittent la plateforme Amazon*… La visibilité sur le Net est indispensable. Nous devons être capables d’y proposer un accès rapide à nos produits pour nos clients qui le souhaitent. Pour autant, confier son plan de vente, ses datas clients et son image à des acteurs surpuissants, incontrôlables et – parfois ! – peu respectueux des règles me semble être une stratégie court-termiste et dangereuse. Les armes pour combattre cela et se démarquer se trouvent dans les mains de nos fournisseurs avec qui nous devons nouer des partenariats forts pour valoriser leurs innovations et préserver notre modèle économique qui respecte, à la fois, nos clients et nos salariés.
* À lire également l'article de "Inside Retail"

À PROPOS DE LA DIGITALISATION DU NÉGOCE

V. L. : J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer à ce sujet [voir Zepros Négoce #16, en page 75] : la FFQ ne prendra pas position sur ce dossier. Nos adhérents ne nous ont d’ailleurs pas interrogés sur le sujet. Certains sont des membres historiques d’Edoni ; d’autres sont séduits par Fab.Dis. [Quant à la consolidation du paysage de la distribution quofi], je ne suis pas... dans le secret des dieux !

UN REGARD SUR L’ACTIVITÉ EN 2019 ET 2020

V. L. : Dans l’ensemble, les collègues que j’ai pu rencontrer ces derniers mois sont plutôt satisfaits. Mais il existe de fortes différences entre les secteurs d’activité [les segments du Bâtiment d’une part, et ceux des Fournitures industrielles (FI) d’autre part], et les régions. Depuis octobre 2019, l’Industrie connaît des difficultés qui se font ressentir sur l’activité des distributeurs FI. Les collectivités publiques, elles, attendent les prochaines élections municipales pour engager des plans d’investissement. Et il semble que le Bâtiment soit plutôt porté par le marché de la rénovation. Quant aux perspectives pour 2020, si seulement je connaissais les réponses ! Sérieusement, c’est un exercice très difficile. Lorsque l’on observe les variations que connaissent nos chiffres d’affaires d’un mois sur l’autre sans que l’on puisse l’expliquer, j’en conclus que la seule certitude est que… nous n’avons aucune visibilité !

Stéphane Vigliandi
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