Leroy Merlin va fermer 2 magasins sur 4 à Paris. Et revoit sa stratégie

, mis à jour le 24/11/2025 à 06h31
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Magasin Leroy Merlin à Paris.

Leroy Merlin vient d’annoncer aux représentants sociaux que deux magasins parisiens, ceux de Daumesnil et de Rosa Parks fermeront courant 2026 pour absence de rentabilité. Les 280 salariés se verront proposer un reclassement dans l’un des 26 magasins d’Île-de-France. L’enseigne révèle en même temps viser vingt petites boutiques "projets" parisiennes, des lockers et veut investir dans les big box périphériques.

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Des GSB grands formats en centre-ville, cela n’existe quasiment pas. Paris est une exception. En tout cas, pour Leroy Merlin qui compte aujourd’hui quatre grands magasins : Beaubourg, Madeleine, Daumesnil et Rosa Parks. Seulement voilà, tout ne marche pas !

Loïc Porry, directeur régional Paris hyper urbain (jusqu’à l’A86) vient de confirmer la fermeture en 2026 des magasins de Daumesnil (6 400 m²) et Paris 19 (Rosa Parks, 6 000 m²) « structurellement déficitaires », dès que leurs baux arriveront à terme. Ces magasins profitaient tout de même d’environ 600 000 passages en caisse chacun. Mais cela n’aura donc pas suffit.

Les 280 salariés repositionnés en Île-de-France

Ces big box, ouvertes depuis neuf à douze ans, n'ont « jamais gagné d'argent », confie Loïc Porry en raison notamment de la hausse des charges (électricité, loyer etc.), malgré une réelle prise de parts de marché. L’impact social concerne les 280 collaborateurs de ces deux magasins auxquels seront proposés des reclassement parmi les 26 magasins franciliens existants ou les futures boutiques Leroy Merlin.

Dans le même temps, l'enseigne annonce vouloir développer ses concepts de petites boutiques de type Leroy Merlin Salles de Bains, Leroy Merlin Cuisine et, comme à Madrid, un Leroy Merlin Menuiserie (axé portes et fenêtres). Trois boutiques ouvriront probablement en 2026 dans les XIVe et XVe arrondissements. À terme, le groupe vise l’ouverture de vingt boutiques.

Reste qu'une boutique n’emploie que quatre à cinq salariés. Pas de quoi absorber en 2026 les 280 personnes touchées par les fermetures de Daumesnil et Rosa Parks. Ils devront donc accepter un poste en région… ou quitter l’enseigne.

Pour mémoire, Leroy Merlin a scindé l’Île-de-France en deux grandes "régions" : une première one couvrant treize magasins dans Paris intra-muros et la première couronne (soit onze sites, une fois que les deux GSB concernées auront baissé rideau), ainsi que qautrte boutiques spécialisées (cuisine, salle de bain, services) ouvertes depuis deux ans. L’ensemble représente 2 800 collaborateurs.

La deuxième zone gère quinze points de vente implantés au-delà de l'A86, pour un effectif de 3 300 collaborateurs. Au total, la région parisienne emploie plus de 6 100 collaborateurs. Désormais, la stratégie de Leroy Merlin vise clairement à « rééquilibrer l'offre parisienne pour une meilleure rentabilité et une meilleure adaptation aux habitudes de consommation urbaines », explique Loïc Porry.

Nouvelle stratégie dans la capitale

Cela passera par le maintien de la GSB installée Beaubourg - le plus ancien des magasins et sans doute le plus rentable -, ainsi que le magasin de la place de la Madeleine. Avec néanmoins une refonte du concept.

Leroy Merlin envisagerait d'y installer plus de rayons et plus d’offres dans ce point de vente prestigieux. Ce qui permettrait d’augmenter sa rentabilité au mètre linéaire. On pourrait résumer cette stratégie de la sorte : « Moins de mise en scène de projets en magasins I On laisse ça aux boutiques ».

Décidément, le projet dans un grand magasin avec un loyer cher, ce n’est pas... la bonne idée ! D’ailleurs, Leroy Merlin avait déjà fermé son concept baptisé "L’Appart Leroy Merlin" : un showroom situé dans le quartier des Batignolles (XVIIe arrondissement).

Hormis les boutiques, Leroy Merlin annonce vouloir s’adapter aux tendance post-Covid avec la montée en flèche du click & collect et la demande croissante de proximité et de flexibilité (service 24h/24, 7j/7). À cet égard, Loïc Porry annonce continuer d'investir dans la modernisation des magasins.

Et ce, notamment sur les aspects logistiques, pour améliorer la performance et la fluidité (par exemple, les travaux mené dans les points de vente dans les quartiers de La Madeleine et de Beaubourg), d’investir aussi à Nanterre, Ivry-sur-Seine, Gennevilliers pour les magasins proches du périphérique parisien et de l'A86. Des site jugés « essentiels pour leur rôle de rayonnement et de support logistique aux boutiques intra-muros ».

Rééquilibrer les circuits logistiques

De façon générale l’idée est de rééquilibrer les circuits logistiques pour réduire les coûts. Pour ce qui est du 7j/7 et 24h/24, le projet consiste à développer des "lockers" : des zones de consigne ou de click & collect proche des magasins... ou pas.

À noterque l’axe BtoB déjà pris par Leroy Merlin est très prononcé autour de Paris avec une part d'activité avec les pros pesant entre 20 % et 30 % dans le CA global (contre une moyenne de 10 % sur l'ensemble de la France) et des points de retrait des marchandises qui ouvrent dès 6h30.

Reste qu’avec la fermeture de 12 000 m2 de surface de bricolage dans la capitale, les Parisiens vont être "orphelins". Sans doute les Castorama de la place de Clichy (XVIIIe arrondissement) et autres Mr. Bricolage vont en profiter.

Et peut-être, à terme, Weldom dont Éric Béchu, son DG, disait que Paris était un objectif ! Ils joueraient ainsi le rôle d'un Leroy Merlin Compact connu sous d’autres latitudes. En attendant, à l'exception de la fermeture de Lucé (Eure-et-Loir) en 2003 en faveur de Dreux (Eure-et-Loir) et celle du concept L'Appart, l'ère Mulliez n'avait pas fermé de magasins depuis les années 1980...

Retour d’expérience des boutiques Leroy Merlin

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Concept de boutique Leroy Merlin.

L’enseigne va densifier sa présence à Paris, mais avec l’ouverture de petites boutiques (de 100 à 250 m2) dont les quatre déjà existantes et qui fonctionnent plutôt bien. Elles adressent souvent des clients qui ne fréquentaient pas Leroy Merlin pour la plupart, qui habitent dans un rayons de 1,5 km autour et qui prennent la carte de fidélité après avoir finalisé leur projet pour devenir clients sur internet.

Si leur projet concerne leur habitat parisien, une part d’entre eux s'appuie sur la boutique pour réaliser des travaux dans leur résidence secondaire. En clair, les Parisiens négocient leur cuisine en Normandie dans une boutique... parisienne.

Quand il s’agit d’un projet Cuisine, les deux-tiers des contrats concernent le triptyque Conception-Livraison-Pose ; le tiers restant, la conception et la livraison, mais hors pose. En revanche, dans le cas d’un projet salle de bains, le client est moins "courageux" et opte à 90 % pour la conception-livraison-pose réunies.

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