Synermat : une cinquième édition haute en couleur

REP Bâtiment, rénovation énergétique, certificats d’économie d’énergie, solutions biosourcées ou encore décret Tertiaire… Sur l’édition 2023 du salon Synermat, l’actualité de la filière du Bâtiment n’aura pas cessé de nourrir les échanges entre les adhérents et leurs fournisseurs, tant sur les stands que dans les allées.

En dépit de la nouvelle vague de grèves des transports en commun la semaine dernière, les trois groupements ont affiché complet à Lille où s’est tenu pour la troisième fois d’affilée leur traditionnel rendez-vous d’affaires. À l’issue de la première journée du salon, leurs présidents se disaient d’ailleurs « très satisfaits » quant au niveau de commandes enregistrées lors des session de speed-meeting d’une demi-heure chacune entre négociants, marques et prestataires (formation, services digitaux, etc.). Les adhérents ont notamment bénéficié d’offres promotionnelles figurant dans un book digital de plus de quatre cents pages.

Quasiment au cœur du salon, trônait une sorte de “carrousel” où, pour la première fois, les représentants régionaux de quatre éco-organismes exposaient : Écomaison, Écologic pour les D3E (déchets d’équipements électroniques et électriques), Valdélia et Valobat. À un peu plus d’un mois (le 1^er mai 2023) du versement de l’écocontribution par les metteurs sur le marché débute, leur stand respectif n’auront pas désempli.

S’il s’agit de séduire et recruter de nouveaux distributeurs, « notre présence sur les salons BtoB, tout comme nos roadshows en région sont primordiaux pour continuer à faire de la pédagogie sur un dossier complexe qui, parfois, peut être anxiogène chez certains négociants éligibles », confie le responsable pour les Hauts-de-France d’un des quatre éco-organismes présents à Synermat.

« Environ 70 % à 80 % des adhérents de nos trois groupements sont éligibles au titre de la REP PMCB. D’ici à fin avril [2023], ils devront quoi qu’il en soit avoir sélectionné leur éco-organisme », rappelle Pierre Gréco, le directeur général de Starmat.

Côté conjoncture, en regardant dans le rétroviseur 2022, François-Xavier Guilloux, le président de Mat+, rappelle que « comme l’ensemble de la profession, nos groupements ont aussi été mis en difficulté. Mais notre agilité, notre esprit d’équipe ont permis de réaliser encore un exercice 2022 en nette croissance tant en valeur qu’en volume, et de nous situer au-dessus des performances du marché ».

En écho, Samuel Bigot qui a pris la présidence de Matnor en janvier (voir ci-dessous), souligne que « les membres de nos trois réseaux ont optimisé encore plus les achats groupés et renforcer leurs stocks de sécurité pour assurer la continuité de service auprès des clients artisans et approvisionner au mieux leurs chantiers ».

Si la rénovation énergétique reste “le” marché qu’adressent les trois membres de CMEM, Jean-Yves Le Holloco, le président de Starmat, estime pour sa part que « certaines aides d’État comme les CEE et MaPrimeRénov’ ont été pérennisés cette année et leurs plafonds revalorisés. Mais il existe aussi d’autres leviers comme la loi ZAN [Zéro artificialisation nette] pour fournir un coup de booster supplémentaire aux chantiers de rénovation ».

Les trois groupements évoquent aussi « les impacts positifs » des décrets Tertiaire et BACS. « Les exploitants de bâtiments à usage tertiaire ont déjà communiqué leurs données de consommation sur la plateforme Operat [Observatoire de la performance énergétique de la rénovation et des actions du tertiaire]. Nos clients, artisans et entreprises générales, vont maintenant pouvoir se positionner sur ces marchés », souligne Pierre Gréco, le directeur général de Starmat.

Quant aux solutions biosourcées ? « Beaucoup de nos négoces sont déjà exemplaires en termes de référencements. Le mouvement ne fait que s’intensifier », se félicite Gilles Nourry, le coordinateur et animateur du réseau Mat+. D’ailleurs, dans son édition 2022-2023, le NégoGuide s’est enrichi de nouvelles entrées de lecture.

« Avec, pour chaque univers produits, des “Négo Conseils” qui permettent de vulgariser les concepts de l’écoconstruction et de la RE 2020 », rappelle Pierre Gréco. En s’appuyant sur la récente démarche CMEM Green, la prochaine édition du catalogue commun aux trois groupements devrait proposer des jauges écologiques de l’offre conçues à partir de l’intranet et la base de données BDoubleWin de CMEM. Premiers éléments de réponse, en principe, au printemps 2024 avec la sortie du NégoGuide 2024-2025.