Woodalliance : sur les achats, Nebopan et Sylvalliance passent la "seconde"
Après presque douze mois de rodage, les deux groupements de spécialistes indépendants en bois, panneaux & dérivés ont formalisé leur rapprochement pour massifier les achats. Avec un contrat fournisseurs de coopération commerciale baptisé Woodalliance : “l’Alliance du Bois”.
Dans la filière des bois et dérivés, la concentration des achats fait un pas de plus. À l’occasion du cinquième Salon Bois & Dérivés organisé par Sylvalliance le 23 janvier près d’Orléans, son nouveau président, Thierry Chambost a évoqué les trois principaux chantiers de son début de mandat.
Dossier n°1 : continuer à renforcer les échanges de savoir-faire et de best practices – notamment sur la logistique et l’optimisation des tournées de livraison ; le digital, la gestion des datas et la dématérialisation ; ou encore l’organisation de la fonction Achats.
Dossier n° 2 que Thierry Chambost et son bureau estiment « important » : la communication interne avec la création d’un "Réseau Social d’Entreprise" pour faciliter les échanges entre les vingt-et-un adhérents du groupement, mais aussi la communication externe via, entre autres, une refonte du portail Sylvalliance prévue au cours du premier semestre.
Quant au troisème chantier, il a annoncé la mise en place « officielle » de Woodalliance. Opérationnel depuis mi-décembre dernier, « ce dispositif qui formalise les contrats de coopération commerciale entre notre groupement et Nebopan, avait été acté en février 2019 », rappelle Thierry Chambost.
Sur des marchés où chaque point de marge compte, « il s’agit de massifier les chiffres d’affaires achats dans les contrats commerciaux », précise Benoit Venessy, délégué général de Sylvalliance.
Démarche sélective
Concrètement, qu’est-ce qui change ? « Désormais, certaines négociations contractuelles avec les fournisseurs se font via Woodalliance sous l’égide de CMEM [la supercentrale commune aux deux groupements] qui en gère le côté administratif », précise le président de Sylvalliance.
En écho, Olivier Bouney, son alter ego chez Nebopan, confie qu’il s’agit de « renforcer au sein de CMEM la spécialisation des achats en bois & panneaux en ne se concentrant que sur les fournisseurs spécialisés sur ces marchés ». Une massification qui, selon ce distributeur du Sud-Ouest, doit aussi servir à « négocier encore mieux les tarifs de nos plans de vente respectifs ».
Comme les deux groupements l’avaient annoncé le 19 février 2019 lors de la Convention Ligne & Lumière organisée par CMEM, le but de Woodalliance est bien d’apporter aux industriels – déjà partenaires ou nouveaux entrants – des engagements de volumes d’achats.
L’an dernier, le dispositif avait porté sur un panel de six fournisseurs ; essentiellement dans le secteur des panneaux. En 2020, l’étape 2 porte sur une quinzaine de fabricants. Le périmètre s’est élargi en faisant entrer dans la boucle des acteurs de la charpente, de la terrasse bois, de l’isolation biosourcée, mais aussi – « de façon modérée » – dans le domaine des bois composites et des menuiseries intérieures.
« Pas de fusion ! »
À terme, cette logique de massification pourrait-elle porter sur les 20/80 du plan de vente ? Tant chez Sylvalliance que chez Nebopan, on souligne que les “contrats Woodalliance” se doivent de répondre à « une logique d’élargissement sélective ». En clair, pas question de faire basculer tous les plans de référencement sous ce périmètre commun.
D'ailleurs, afin de « rester cohérents dans notre démarche commune », Oliver Bouney avance le chiffre de « vingt-cinq fournisseurs au maximum ». De son côté, Thierry Chambost évoque, lui, le seuil de « 20, 25, voire 30 fournisseurs communs tout au plus concernés d’ici trois à quatre ans ».
Reste qu’en cofondant Woodalliance, les deux groupements frères qui revendiquent peser tous les deux un peu plus de 40 % du marché des bois & dérivés en France (valeur), rappellent qu’« il n’est pas question de parler de fusion entre Nebopan et Sylvalliance ».
La veille du salon Bois & Dévirés, devant les quelque 340 professionnels (partenaires exposants et adhérents) qui participaient à l’événement, Thierry Chambost aura simplement précisé que « si ce Pacs [à travers Woodalliance] s’avère heureux, d’autres mutualisations pourront être envisagées sur des sujets transversaux ». À l’image de la formation ; Nebopan ayant lancé sa première session de CQP vendeurs comptoir et ATC mi-janvier au sein de son école interne ÉBENe. Stéphane Vigliandi