En 2024, le négoce Décoration a perdu l’équivalent de 100 M€ d’activité

Le baromètre DécoData de la FND vient de livrer ses chiffres 2024. Et ils ne sont pas bons. L’activité totale des adhérents de la fédération (plus de deux cents entreprises) s’est érodée de 3,8 % en valeur par rapport à un exercice 2023 à +0,2 % seulement. Dans un communiqué publié ce vendredi 7 mars, la FND n’hésite d’ailleurs pas à évoquer un « recul inédit de l’activité ».

Résultat des courses ? La profession accuse une perte de 100 M€ sur l’année et « entre 300 et 500 emplois directs » supprimés, selon les estimations de Philippe Poujol, le président de la FND qui n’entrevoit aucune embellie pour l’instant.

Par univers produits, les revêtements de sol et mur sont les plus impactés. Les ventes se sont affichées à -5,8 % contre -3,2 % en 2023. Explications de la FND : « le manque de visibilité et le recul des investissements en rénovation », tandis que « l’effet Jeux Olympiques sur le marché francilien est resté limité et temporaire ».

Le paint qui draine près de 50 % du chiffre d’affaires des grossistes, accuse, lui, une baisse de 3,7 % vs -0,8 % en 2023 liée à « la réduction des surfaces traitées ». Si les ventes d’EPI et de protection de chantier ont « mieux résisté », le bilan global est du même tenant sur le segment des équipements et consommables à, respectivement, -3,5 % (vs -2,6 % en 2023) et -2,7 % (vs +5,1 % en 2023).

Seule exception à ce tableau plutôt sombre : l’ITE. Ce marché porteur jusqu’à présent a réussi à se maintenir dans le vert, mais de façon limitée à +0,5 %. Au T1 2024, les ventes avaient pourtant pâti d’un manque de visibilité relatif aux aides d’État. Mais le retour aux monogestes de MaPrimeRénov’ a permis aux distributeurs d’éviter le pire.

Confronté comme les autres filières du négoce Bâtiment à un climat d’affaires très dégradé et « une complexité réglementaire », la FND annonce qu’elle « intensifie ses actions autour de [quatre] axes majeurs » en s’appuyant sur son Club Partenaires qui est opérationnel depuis 2017.

N°1 : le passeport numérique des produits. La fédération rappelle que les échanges d’information entre fournisseurs et revendeurs doivent permettre aux clients d’accéder aux données produits de manière « rapide ».

N°2 : la gestion des déchets et chutes de chantier avec, entre autres, les bacs de collecte Rekupo. Lancé en 2018 par ÉcoDDS, ce dispositif compte aujourd’hui environ 1 400 points de collecte sur tout le territoire.

N°3 : renforcer les outils de veille économique sur des marchés connexes en vue d’apporter à la profession « une vision plus fine des tendances et signaux stratégiques ».

Enfin, n°4 : entretenir « un dialogue renforcé avec les pouvoirs publics pour relancer l’activité, soutenir l’investissement et alléger le poids des réglementations ». Reste à savoir si toutes ces actions pourront contribuer à « rallumer les étoiles » comme l’appelait déjà de ses vœux Philippe Poujol voilà près d’un an.