[ATLAS UE] Les appétits européens du danois Stark

Au royaume du Danemark, les feux de Stark sont désormais nourris… hors des frontières. Depuis cinq ans, le groupe danois*, qui figure parmi les 25 plus grandes entreprises du pays multiplie en effet les rachats à l’étranger.

S’il étend au fil de l’eau son influence en Scandinavie via la franchise, entre autres, le “géant” de la distribution a fait un sacré bond en avant en 2019 sur le marché allemand. Cette année-là, il rachetait les actifs de Saint-Gobain Distribution (évalués à 350 M€) qui réalisait alors environ 1,9 Md€ de ventes outre-Rhin.

Le repreneur mettait alors notamment la main sur les 220 agences Raab Karcher, l’emblématique enseigne multispécialiste fréquentée par près d’un artisan allemand sur trois. Mai 2023 a aussi été une date clé dans l’histoire de Stark, lorsque le distributeur basé à Copenhague a annoncé son arrivée au Royaume-Uni avec, cette fois, l’acquisition de l’activité de Saint-Gobain Building Distribution Ltd.
* Stark est détenu par le fonds CVC Capital Partners Fund VII depuis mai 2021.

Cette transaction concerne certaines des plus grandes marques de négoce et grandes surfaces de bricolage du pays dont l’anglais Jewson et ses plus de 600 magasins, International Timber (négoce de bois) ou encore JP Corry en Irlande du Nord.

Elle permet à Stark de voir son réseau presque doubler de taille en Europe. Énorme ! L’opération doit aussi lui assurer une certaine longueur d’avance au Royaume-Uni. Si le secteur de la distribution Bâtiment y est très bataillé, le marché de la rénovation reste l’un des plus prometteurs du Vieux continent.

Avec un tiers de logements britanniques construits avant 1945, le parc immobilier est l’un des plus anciens d’Europe du Nord. Le gouvernement met la pression pour qu’un maximum de bâtiments soient classés C d’ici à 2030.

Avec Adeo, BME, Descours & Cabaud, GC Gruppe, Kingfisher, Rubix et Saint-Gobain Distribution, le groupe au logo bleu et orange devient ainsi l’un des acteurs de premier plan en Europe. Il n’hésite pas à brandir « une hausse moyenne de son CA consolidé de +17,4 % l’an depuis 2020 ».

Chef d’orchestre de cet essor ? Mathias K. P. Lönneker. Depuis qu’il a rejoint Stark en 2018, le jeune directeur de la stratégie a permis au danois de quadrupler de taille en sortant de son bastion nordique et en prenant position en Allemagne, Autriche et Royaume-Uni.

Dans le cadre d’un plan de transformation « accéléré », Søren P. Olesen, le PDG du groupe, met aussi les bouchées double sur l’IA (intelligence artificielle). But visé à très brève échéance ? Normaliser et optimiser la qualité des datas produits et l’expérience utilisateur : l’alpha et l’oméga de tout distributeur… 

Le groupe a ainsi sélectionné à l’automne 2023 Infosys : un prestataire indien de services informatiques. Les deux partenaires prévoient également de développer un data center au Danemark pour permettre cette transformation dont les détails demeurent « confidentiels ».

Selon Infosys, l'installation est destinée à « servir de pierre angulaire pour faire progresser la technologie et fournir des services aux avant-postes de Stark Group à travers l'Europe ».

Le distributeur va désormais Infosys Topaz, qui offre des services et des plateformes s’appuyant sur l'intelligence artificielle générative, ainsi qu’une plateforme baptisée LEAP (Live enterprise application management platform) conçue et développée par fournisseur l’indien Infosys.

Il sera question entre autres d’aider à automatiser les opérations informatiques de Stark. Cette nouvelle architecture informatique va servir aussi les pays nordiques où Stark est déjà implanté, ainsi qu’en Autriche, en Allemagne et au Royaume-Uni. But visé par ce vaste programme ? Normaliser et optimiser notamment la qualité des datas produits et l’expérience utilisateur : l’alpha et l’oméga de tout distributeur…