[ATLAS UE] Aux Pays-Bas, le Bâtiment bénéficie d’une politique “verte” volontariste

Un réalignement des planètes ? C’est ce que semble vivre les Pays-Bas. Hausse notable des salaires, avec une augmentation de 6,4 % en 2024, et gain de pouvoir d'achat de + 2,5 %, baisse progressive des taux d'intérêt, et donc un accès au crédit plus favorable, notamment pour les primo-accédants.

Les dernières statistiques disponibles montrent d’ailleurs une hausse des permis de construire et des mises en chantier de logements, tant sur l’individuel que le collectif. À moyen terme, les acteurs de la filière semblent alignés pour miser sur la croissance de l’activité, certes modérée mais persistante soutenue par des politiques publiques de soutien à la construction et à la rénovation durable.

Car les objectifs en matière de transition verte sont ambitieux visant une réduction de 49 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990 et une part de renouvelables dans sa consommation finale de 27 % en 2030.

Pour relever ce défi, le gouvernement a mis en place plusieurs programmes sous la forme de subventions ciblant notamment tant l’installation d’EnR que les chantiers d’isolation. Autre défi à relever, la réduction de la dépendance du pays au gaz naturel et donc le remplacement de ce type de chauffage dans l’ensemble des bâtiments.

Parmi les principales aides pour accompagner ces travaux : le dispositif EIA, une déduction fiscale qui peut couvrir 10 % du coût total, et la subvention fléchée vers les panneaux solaires et les énergies renouvelables qui permet de financer jusqu’à 50 % des dépenses pour installer des panneaux ou des mini-éoliennes, avec un plafond de 10 000 € par projet.

Tout comme en France, un programme spécial s’adresse aux ménages modestes. Ces derniers peuvent recevoir jusqu’à 100 % de financement pour des rénovations énergétiques, dans la limite de 10 000 €. Les établissements financiers sont également engagés dans cette transition à travers des prêts et crédits à taux avantageux.

Enfin, pour donner un cadre réglementaire à cette dynamique, depuis 2015, tous les propriétaires néerlandais se sont vu attribuer une étiquette énergétique provisoire, actualisable en fonction des travaux de rénovation entrepris, comme l’ajout d’une isolation performante ou l’installation de panneaux solaires. Ce système vise à informer les futurs locataires et acheteurs sur l’efficacité énergétique des biens, tout en favorisant une transition vers des logements plus durables.

Le gouvernement a, depuis, décidé d’aller plus loin en imposant qu’à l’horizon 2030, l’ensemble des logements locatifs atteigne au minimum une étiquette énergétique de classe C. Parallèlement, le secteur tertiaire est lui aussi dans le viseur avec des mesures comme le décret BACS, qui exige des bureaux la mise en place de systèmes intelligents pour optimiser leur consommation énergétique.

Pour finir ce tour d’horizon du Bâtiment, comment ne pas parler de style en évoquant l’architecture, si différente des pays voisins étudiés dans cet atlas. Lignes géométriques ou cubiques, adaptation des constructions à la présence de l’eau avec des maisons flottantes, utilisation importante du bois malgré l’absence de forêt, etc. : les constructions d’aujourd’hui s’inspirent de cette histoire en les faisant évoluer pour les adapter à une même approche, “le design est guidé par la fonction du bâtiment”, ainsi qu’aux aux enjeux de l’économie circulaire.

Plusieurs projets emblématiques font figure d’exemples sur le réemploi des matériaux et les méthodes de déconstruction. À visiter : la page web consacrée à l’architecture durable sur le site www.holland.com. Le pays de la mobilité verte, semble bien vouloir devenir également exemplaire en matière de Bâtiment durable.