[ATLAS UE] En Italie, le Bâtiment soutenu par un plan de relance musclé

Marie-Laure Barriera
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Carte de l'Italie.

La situation économique italienne reste difficile à déchiffrer. Si le pays n’échappe pas au ralentissement qui touche la plupart de ses voisins européens, ses prévisions macro-économiques ne sont pas totalement en berne. Sans doute l’effet du PNRR. Ce vaste Plan national de relance et de résilience doit en effet transformer l’Italie. Pour rappel, le pays est le premier bénéficiaire des aides européennes allouées par le programme “Next Generation EU”, instauré après la pandémie de Covid-19. L’enveloppe de près de 200 Md€ de prêts et de subventions doit notamment appuyer les investissements dans les infracstructures.

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Fin 2023, une fiche de la Direction générale du Trésor en France annonçait un taux de croissance du PIB italien de +1,2 % en 2025. Beaucoup mettent leur espoir dans l’accélération des investissements du PNRR (Plan national de relance et de résilience) qui pourrait d’ailleurs profiter au secteur du Bâtiment.

En 2023, comme sur les premiers mois 2024, celui-ci était globalement orienté à la hausse. Mais derrière cette bonne nouvelle, on constate de fortes disparités : le résidentiel a été ramené aux niveaux les plus bas depuis le troisième trimestre 2020 ; à l’inverse le non-résidentiel est en croissance après un 1er trimestre 2024 négatif.

Plus précisément, selon l’ANCE (Associazione nNazionale Construttori Adili)), « au deuxième trimestre 2024, sur la base des autorisations relatives au secteur résidentiel, une baisse conjoncturelle significative est estimée, tant du nombre de logements (-9,5 %) que de la surface habitable utilisable (-7,7 %), nette des facteurs saisonniers », tandis que « la construction non résidentielle a enregistré une croissance de 6,1 % par rapport au trimestre précédent ».

Les principaux chiffres 2024 du marché italien du BTP

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Statistiques du marché italien du BTP.

À quoi s’attendre pour 2025 ?

Pour trouver des prévisions, il faut se tourner vers la Banque d'Italie. Celle-ci annonce que les investissements dans la construction resteront stables (+0,6 %) en 2024, mais prévoit des baisses de 3,5 % en 2025 et de 1,7 % en 2026. La Commission européenne se montrent plus pessimiste, tablant sur une baisse de 2 % en 2024 et de 5,9 % en 2025.

Des chiffres qui semblent anticiper les impacts de la réduction du superbonus, l’aide massive mise en place par l’Italie pour soutenir les travaux de rénovation énergétique. Pour rappel, cette aide lancée en mai 2020 permettait aux propriétaires d’avoir une prise en charge de 110 % des dépenses de rénovation par le gouvernement !

Coût total pour le budget de l’État évalué par la présidente du Conseil, Giorgia Meloni : pas moins de 105 Md€ auxquels s’ajoutent une augmentation de la fraude et des prix des matériaux. On comprend donc la volonté de changer de système. Désormais, l’aide est contenue à 90 % du montant des travaux, celui-ci étant déductible de la déclaration d’impôts sur une période de cinq ans.

L’investissement dans la transition énergétique du Bâtiment va donc rester important encore l’année prochaine. Ce marché est encadré par une réglementation proche de la France. Elle repose sur l’Attestato Prestazione Energetica, l’ATE.

Ce document qui décrit les caractéristiques énergétiques d'un bâtiment, d'une maison ou d'un appartement (sur une échelle de... dix lettres) est certifié par un professionnel agréé et est obligatoire pour la vente ou la location de bâtiments neufs et pour ceux en cours de démolition et de reconstruction, et pour les rénovations afin d’accéder aux dispositifs de soutien. Les enjeux sur la rénovation sont importants : sur 12,2 millions de bâtiments résidentiels, plus de 9 millions (73 %) appartiennent aux classes les plus énergivores (E, F, G). 

Du côté du logement neuf, le défi n’est pas moins grand. Après les 59 904 permis délivrés en 2022, l’année 2023 a chuté de 11%, et l’Italie devrait encore avoir du mal en 2024 et 2025 à passer la barre des 60 000.

Chiffres-clés de la distribution BtoB

• Négoce matériaux
4 270 sociétés adhérant à la Federcomated (Fédération espagnole du négoce matériaux)
Environ 8 Md€ de chiffre d'affaires
Plus de 12 500 salariés
(Source : Federcomated)

• Négoce second œuvre technique 
Plus de 250 sociétés + 10 groupements d’achat, tous membres de l'Angaisa (Fédération espagnole du négoce en second œuvre technique)
Prévision de marché : -11 % en 2024
Plus de 900 agences et showrooms
Environ 10 000 salariés.
(Source : Angaisa)

Marie-Laure Barriera
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