[ATLAS UE] Au Royaume-Uni, une approche globale pour éradiquer les passoires thermiques

Marie-Laure Barriera
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Carte du Royaume-Uni.

Pays le plus impacté des membres du G7 par la crise sanitaire, le Royaume-Uni retrouver des couleurs depuis le début de l’année 2024. Le secteur du Bâtiment profite-t-il de ce contexte plus favorable ? La réponse est multiple.

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Sixième économie mondiale et deuxième économie européenne derrière l’Allemagne, le Royaume-Uni a été le plus impacté des pays du G7 par la crise sanitaire. Après une période de récession, 2024 semble marqué par un retour de la croissance, selon les analystes financiers.

Dès le milieu de cette année, le pays avait dépassé son niveau d’activité pré-pandémie. Le secteur du Bâtiment profite-t-il de ce contexte plus favorable ? La réponse est multiple. Une reprise modeste est attendue, mais des défis structurels comme la pénurie de main-d'œuvre et la hausse des coûts de construction, conjugués à la volatilité des prix de l’énergie, freinent l’activité, en particulier dans la construction neuve. 

Les principaux chiffres 2024 du marché britannique du BTP

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Statistiques du marché britannique du BTP.

Construction bas carbone ambitieuse

Toutefois, les exigences accrues en matière d'efficacité énergétique sont aussi un moteur de croissance et d’innovation. Au Royaume-Uni, la réglementation est principalement régie par les "Building Regulations". Ces normes visent à réduire les émissions de carbone des nouvelles constructions de 30 % par rapport aux exigences de 2013 pour les bâtiments résidentiels, et de 27 % pour les bâtiments non résidentiels.

Parallèlement, les normes "Future Homes and Buildings Standards", prévues pour 2025, définissent des objectifs encore plus stricts de décarbonation, grâce à l'intégration d'énergies renouvelables et à une amélioration significative de l'isolation thermique. 

Les enjeux pour la rénovation énergétique

Environ 60 % des logements britanniques actuels ont une mauvaise performance énergétique (notée D ou inférieure sur le certificat d'efficacité énergétique). 

Le gouvernement a mis en place plusieurs dispositifs d’aides financières pour à la fois réduire les émissions de gaz à effet de serre, diminuer les coûts énergétiques des ménages, et améliorer l’efficacité énergétique des habitations.

Le Boiler Upgrade Scheme (BUS) soutient la décarbonation du chauffage dans les bâtiments, en remplaçant les chaudières par des pompes à chaleur ou des chaudières à biomasse. Les aides varient de 5 000 £ à 7 000 £ (6 040 € à 8 460 €). Ce programme est prolongé jusqu'en 2028 pour permettre à davantage de foyers d'en profiter. Toutefois, il ne concerne que les résidents d’Angleterre et du Pays de Galles. L’Écosse comme l’Irlande du Nord fonctionnent avec des subventions locales. 

Parallèlement, grâce au Home Upgrade Grant (HUG), les ménages sans accès au gaz de ville peuvent recevoir une aide pour financer des améliorations telles que l'installation de fenêtres à double vitrage, des pompes à chaleur ou des panneaux solaires. Les subventions s’adaptent à chaque habitation.

Autre dispositif, le Great British Insulation Scheme. Mis en place en 2023, ce programme cible les logements classés D à G en termes de performance énergétique et vise les travaux d'isolation pour les ménages modestes. Objectif : réduire les factures énergétiques et combattre la précarité énergétique. Ce programme est complémentaire à l'Energy Company Obligation (voir ci-dessous) et court jusqu'en 2026.

Enfin, l’Energy Company Obligation (ECO4), est un programme qui impose aux fournisseurs d'énergie d'améliorer l'efficacité énergétique des foyers. Contrairement au Great British Insulation Scheme qui se concentre sur des interventions spécifiques, ECO4 adopte une approche plus globale pour moderniser l'ensemble des habitations, en particulier pour les ménages modestes et les logements énergivores.

Marie-Laure Barriera
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