« Un an après la fusion, cap sur la consolidation ! »

, mis à jour le 12/09/2025 à 12h30
Image
Gilles Nourry (à gauche) et François-Xavier Guilloux, directeur général et président de MatPlus

Bientôt deux ans après la fusion entre les deux groupements Mat+ et Matnor (membres de la super-centrale CMEM), François-Xavier Guilloux et Gilles Nourry, président et directeur général reviennent sur une année relativement stable. Dans une optique de consolidation, ils dévoilent leurs plans pour le futur de MatPlus.

Partager sur

Le 1er janvier 2024, Mat+ et Matnor fusionnaient pour créer MatPlus. Quel bilan tirez-vous de cette première année ?

François-Xavier Guilloux : Nous avons terminé l’année avec 47 adhérents et 101 points de vente, soit une situation globalement stable par rapport à 2023. Toutefois, nous avons perdu, début 2025, un adhérent important, Envain Matériaux, en raison d’un contexte de transmission familiale. Ce départ a eu un impact sur notre chiffre d’affaires. Dans le même temps, le groupe Vermeulen a fait adhérer une autre de ses entités, DBV Produits Béton. Cela illustre notre stratégie de croissance maîtrisée : il est toujours intéressant de se développer, mais sans compromettre l’état d’esprit qui fait notre force, celui d’un réseau fondé sur l’échange, la proximité et l’accompagnement.

Gilles Nourry : Aujourd’hui, notre priorité est de consolider notre nouvelle organisation. La fusion a changé les habitudes, la rencontre de nouvelles personnes et une organisation géographique des réunions différente. En 2024, nous avons mené plusieurs actions pour refluidifier le fonctionnement du réseau et poser de nouveau les bases d’un collectif solide.

Quelles actions majeures ont été mises en place ?

Gilles Nourry : Nos actions commerciales ont été coordonnées avec Starmat, dans le cadre d’un plan commun. Une opération inédite a vu le jour sur notre salon Synermat : le Synerbook : des offres promotionnelles beaucoup plus ambitieuses en volume que les éditions précédentes. Nous avons mobilisé 25 fournisseurs majeurs, en leur demandant de mettre en place des opérations commerciales à fort volume. En parallèle, les adhérents se sont engagés plus activement. Nous avons instauré un système de paliers quantitatifs, permettant d’accéder à des conditions tarifaires encore plus avantageuses. L’idée était vraiment de renforcer la dynamique collective.

Comment vous accompagne la super-centrale CMEM ?

François-Xavier Guilloux : En 2024,nous avons multiplié les échanges et revues de fournisseurs. L’un des changements majeurs a été la participation directe des groupements de CMEM aux négociations fournisseurs. Cela rend parfois les discussions plus longues, mais cela renforce le poids du collectif. Cela permet aussi de mieux prendre en compte les problématiques terrain, de resserrer les liens entre acteurs, et de montrer une unité précieuse dans un contexte économique chahuté.

« Nous nous sommes équipés d’outils informatiques adaptés pour diffuser une information régulière et ciblée. »

Vous avez également renforcé votre communication…

Gilles Nourry : Effectivement, nous avons professionnalisé notre communication, notamment via les réseaux sociaux et la mise en place de newsletters. Nous nous sommes équipés d’outils informatiques adaptés pour diffuser une information régulière et ciblée. Certaines newsletters sont thématiques et adressées à l’ensemble des adhérents, d’autres sont plus segmentées : dirigeants, acheteurs, RH, comptables… Le but est de transmettre la bonne information à la bonne personne, dans un format lisible et engageant.

Comment s’est comportée l’activité en 2024 ?

François-Xavier Guilloux : Nos adhérents ont clos l’exercice avec une baisse moyenne de 5 %, là où le marché accuse un repli de 10 à 12 %. C’est un signe de résilience. Il y a cependant des disparités selon les profils d’entreprises. Ceux qui sont davantage positionnés sur la maison individuelle et le gros œuvre ont plus souffert. À l’inverse, les adhérents axés sur la rénovation s’en sont mieux sortis. D’un point de vue régional, les écarts sont moins marqués.

« Nous croyons fermement que la rénovation énergétique jouera un rôle structurant dans les prochaines années. »

La rénovation reste donc un moteur de croissance ?

François-Xavier Guilloux : Même si on observe depuis novembre-décembre une reprise des ventes dans le neuf, la rénovation reste effectivement un levier important. Mais le manque de lisibilité freine encore malheureusement les projets. Les changements réglementaires successifs n’aident pas les particuliers à s’engager sereinement.

Gilles Nourry : Nous avons continué à mener des actions de formation RAR, pas uniquement liées aux incitations fiscales. Nous croyons fermement que la rénovation énergétique jouera un rôle structurant dans les prochaines années. Beaucoup de projets restent encore inaboutis, et le parc de passoires énergétiques reste très important. Il y a encore beaucoup à faire. Nous formons aussi nos équipes aux produits, notamment les isolants biosourcés, afin de bien accompagner nos clients.

Comment intégrez-vous la RSE dans votre stratégie ?

Gilles Nourry : La démarche est encore naissante, mais plusieurs de nos plus gros adhérents sont engagés et ont déjà lancé des bilans carbone par exemple et interrogent leurs fournisseurs sur le sujet. Je participe moi-même à la commission RSE de la FDMC, qui effectue un travail de fond que nous relayons. C’est une thématique vaste, souvent technique, sur laquelle nous avançons progressivement. Grâce à CMEM et son partenariat avec Univert50, qui exploite la base Inies pour réaliser des calculs et classer les produits en fonction de leur impact environnemental, nous avons accès à une base de données produits contenant les indices carbone pour plus de 50 000 références sur un total de 300 000.

« Concernant la REP PMCB, nous militons pour un seuil de 10 000 m² de surface de point de vente, contre les 4 000 m² actuels, afin de mieux prendre en compte les réalités du terrain. »
[REP Emballages] Les fédés demandent un report d’un an, janvier 2027 au lieu de 2026

La REP PMCB reste un sujet sensible. Où en êtes-vous ?

Gilles Nourry : La REP PMCB est un enjeu central et nous portons collectivement, avec la FDMC, plusieurs propositions d’évolution. Notamment, nous militons comme l'ensemble de la profession pour un seuil de 10 000 m² de surface de point de vente, contre les 4 000 m² actuels, afin de mieux prendre en compte les réalités du terrain. Autre sujet : la localisation des déchetteries. Aujourd’hui, l’obligation impose une proximité immédiate, ce qui n’est pas toujours réaliste. Nous proposons un rayon 20 km, qui nous semble plus pertinent.

François-Xavier Guilloux : Le manque de contenants disponibles a constitué aussi un frein. Pourtant, la mobilisation est réelle : plus de 2 000 points de reprise sont déjà opérationnels. Le maillage est conséquent et la montée en puissance a été rapide. Mais il reste encore des ajustements à mener pour rendre le dispositif pleinement fonctionnel.

MatPlus en chiffres (au 31/12/2024)

  • 594 M€ HT de chiffre d’affaires (ventes).
  • 47 adhérents implantés dans le nord et le Grand-Ouest de la France.
  • 101 points de vente.
    (Source : MatPlus)
Rédacteur en chef de Zepros Énergie et Zepros Réno, expert de la transition énergétique dans le bâtiment.
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire