« Dans un contexte de marché compliqué, il faut retrouver les fondamentaux du commerce »

Stéphanie Wacker-Gabriel : C’est une année qui a été assez difficile. Le début 2024 a suivi la tendance de 2023, année que nous avions clôturée sur un repli de 4 %. Le 2^e trimestre a été plus dynamique, mais le dernier quadrimestre a marqué un coup d’arrêt. Finalement, nous avons terminé l’année sur une baisse de 7 % du CA. Il faut garder à l’esprit que nous sortons de deux à trois années exceptionnelles. Il est donc logique que les choses se stabilisent un peu.

Benoit Venessy : Nous ne pouvons pas éternellement se comparer à 2021-2022 qui ont été des périodes de forte activité pour l’ensemble du secteur, pas seulement pour Sylvalliance. Malgré ce retour à la normale, on note un ralentissement général de l’activité. Nos adhérents positionnés sur le marché du neuf ont été plus fortement impactés par la conjoncture que ceux actifs dans la rénovation. Cela dit, même la rénovation a connu une baisse, bien que plus modérée.

S. W.-G. : Globalement, on reste sur une tendance similaire à celle de 2024 avec un recul d’environ 4 % du CA, tous produits confondus. Le marché est tendu, avec une concurrence très agressive. On observe cependant de fortes disparités selon les familles de produits. Le bois et les panneaux sont stables, même si l’inflation a un peu pesé. En revanche, la menuiserie, le gros œuvre et le second œuvre souffrent davantage. La construction neuve est en berne avec des niveaux historiquement bas. Quant aux produits de sol, ils subissent de plein fouet la baisse de capacité d’investissement des clients.

S. W-G. : C’est très compliqué de donner une tendance pour les prochains mois. Bien malin celui qui sait comment se déroulera la fin d’année, d’autant que le second semestre va peut-être dépendre des mesures qui ont été annoncées par le Premier ministre au cours de l'été 2025.

B. V. : En revanche, ce dont on est certain, c’est que les carnets de commandes sont moins remplis qu’ils ne l’ont été jusqu'à présent...

S. W.-G. : Un nouvel adhérent nous a rejoints en septembre 2024. Il s’agit d’Idea Bois, entreprise basée dans les Landes. Le groupement regroupe désormais dix-sept adhérents et plus de 150 points de vente répartis dans toute la France.

B. V. : Notons aussi qu’en janvier 2025, nous avons profité de la 10^e édition de notre salon Bois & Dérivés pour célébrer les vingt-cinq ans du groupement. Le salon a été une vraie réussite réunissant 95 exposants. La prochaine édition est déjà programmée pour le 14 janvier 2026, toujours à Orléans et sur un format identique.

S. W-G. & B. V : En 2021-2022, à la sortie du Covid, c’était un peu l’euphorie. À l’époque, sans dénigrer le travail accompli par nos équipes compétentes, les contrats tombaient un peu tout seuls. Il fallait surtout être capable d’absorber l’afflux de commandes. Aujourd’hui, dans un contexte de marché tendu et compliqué, avec une concurrence plus importante et agressive, il faut retrouver les fondamentaux du commerce. C’est-à-dire qu’il faut aller prendre les affaires et batailler pour les décrocher. En fait les choses se sont inversées. À l’époque les clients ne demandaient pas vraiment les prix, ils s’intéressaient avant tout à la disponibilité du produit. Aujourd’hui, on parle d’abord tarif puis, dans un deuxième temps, on évoque la disponibilité des marchandises.

B. V. : Nous nous appuyons sur le travail mené par le CMEM, notamment avec ÉcoVadis, pour guider notre démarche. Au sein du groupement, nous avons aussi organisé des réunions plénières avec nos adhérents pour présenter les trois piliers de la RSE. Ce qui en ressort, c’est que nos membres sont déjà engagés : utilisation de bois français, remplacement des éclairages par des Led, tri des déchets, bien-être au travail, mise en place de primes, tickets-restaurants, etc.

S. W.-G. : Le point faible, c’est la formalisation. Beaucoup de choses sont faites, mais pas forcément mises en valeur dans des rapports structurés. Or, certains de nos adhérents en ont besoin pour répondre à des appels d’offres publiques ou privés. C’est là que nous devons intensifier notre accompagnement.