
Avec son nouvel actionnaire, Femat veut se déployer sur le marché tertiaire

Placé en redressement judiciaire depuis l’été 2024, le négociant lyonnais axé sur la rénovation énergétique et le bâtiment performant entre « dans une nouvelle phase de développement ». Adossé à un nouvel actionnaire détenant 100 % du capital, Femat prend le virage du marché tertiaire.
Pour Femat, c’est la fin d’une procédure de redressement judiciaire engagée mi-juillet 2024. Et un nouveau départ après plusieurs mois de restructuration. « Depuis le 31 janvier 2025, nous avons un nouvel actionnaire détenant 100 % du capital de l’entreprise : Olivier Dufour. Garibaldi Participations [filiale de capital investissement de la Banque Populaire AuRA : Ndlr], actionnaire minoritaire depuis 2023, lui a aussi cédé ses parts », confie Florian Brunet-Lecomte, cofondateur et actuel DG de Femat.
Désormais président du négociant lyonnais, Olivier Dufour a notamment passé vingt-cinq ans chez Bouygues Offshore. Aux côtés de cet ingénieur centralien, Femat prend « un tournant stratégique » : le marché du tertiaire.
« Femat va maintenant se positionner en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage sur les chantiers tertiaires. »
Un rôle et des missions d’AMO
« Ce marché est en pleine mutation depuis l’entrée en vigueur des décrets Tertiaire et BACS. Mandataire au titre des certificats d’économie d’énergie (CEE), Femat va maintenant se positionner en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO). Des partenariats sont aussi noués en ce sens avec des bureaux d’études thermiques », détaille Florian Brunet-Lecomte.
Autre levier actionné ? La collaboration avec SoluGryn : une start-up dont CMEM est actionnaire. « Nous intégrons son écosystème et son bouquet de services pour accompagner les entreprise sur le volet tertiaire », précise le dirigeant. Courant 2025, le distributeur doit d’ailleurs mettre sur pied un centre de formation pour intervenir entre autres en tant que conseil auprès des métiers du tertiaire.
Femat Solar devient une marque propre
Pour autant, stoppe-t-il net son activité sur le marché résidentiel ? « Nous conservons bien sûr la partie Distribution, mais Femat ne rentrera plus dans le dispositif d’avance des aides MaPrimeRénov’. Sur un montant de 3,2 M€ à fin 2022, l’Anah doit encore nous verser environ 350 k€. Il n’est absolument pas question de se positionner en victime, mais nous avons subi les effets collatéraux non souhaités face aux éco-délinquants », regrette Florian Brunet-Lecomte.
D’ailleurs, Femat a profité de « cet accident de parcours » pour « ne plus servir les clients “soupçonnés” d’abuser des aides MaPrimeRénov’ et des CEE ». Résultat ? Son chiffre d’affaires 2024-2025 (clos au 31 mars) devrait osciller « entre 7 M€ et 9 M€ HT » après les 12,5 M€ affichés sur l’exercice 2023-2024 et 17 M€ en 2022-2023.
Quant à Femat Solar créé mi-2023, cette filiale centrée sur le segment de l’autoconsommation intègre le pôle Distribution de l’entreprise. Et en devient la marque propre pour l’offre photovoltaïque. En outre, le négociant lyonnais continuera « bien évidemment » d’adhérer aux groupements France Matériaux (CMEM) pour la partie enveloppe du « bâtiment performant », et Socoda pour le second œuvre technique.
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