« Continuer à s’adapter et à mutualiser nos forces »

L’érosion de l’activité se poursuit. En 2024, notre branche Négoce a réalisé 1,54 Md€ de CA. Ce chiffre tient compte de l’intégration, au 1^er mai 2024, du pôle Négoce d’Hérige : VM Matériaux, LNTP et Cominex. Si le gain annuel ressort à+3,9 % en données publiées, les ventes ont chuté de 12,1 % à périmètre comparable dans un contexte dégradé tout au long de l’année. Le ROC du pôle Négoce s’est érodé de 62,5 % l’an passé vs 2023. Le 1^er semestre 2025 a accusé repli d’environ 6 % à périmètre constant, affectant presque tous nos univers métiers. Peut-être y aura-t-il un effet de palier sur la seconde partie de l’année. Quant à 2026, je ne perçois pas encore de signaux annonciateurs d’un redémarrage.

Le point bas se manifestera-t-il d’ici à fin 2025 ? Impossible à dire avant la rentrée. Mais la rénovation qui reste notre cœur de cible est un segment structurellement porteur bien qu’il en soit en retrait depuis plus de dix-huit mois [à fin juillet 2025 : Ndlr]. Notre filière souffre des effets d’annonce catastrophiques sur MaPrimeRénov’ en particulier. La priorité est de relancer les rénovations lourdes qui, à terme, devraient porter le marché. Bien que mineure comparée à la totalité des dossiers traités par l’Anah, la fraude pénalise toute la chaîne de valeur !

Face à une conjoncture complexe, notre mot d’ordre ne change pas : continuer de s’adapter, mutualiser nos forces, renforcer notre maillage territorial – soit 68 départements à ce jour. Il n’y a pas, non plus, de coup d’arrêt brutal de nos investissements. Mais il sont mieux ciblés pour maintenir à niveau l’outil commercial, optimiser le parcours client.

Elle est globalement en bonne voie sur le plan opérationnel. Par exemple, LNTP et Cominex ont été rattachés à notre pôle TP & Eau qui s’appuie maintenant sur sept enseignes. Quant aux 68 agences VM, elles bénéficient d’une forte notoriété dans le Grand Ouest, avec un maillage qualitatif. Reste que l’enseigne doit se lancer dans un plan de reconquête commerciale liée, en partie, au climat d’affaires général. Quoi qu’il en soit, le logo VM Matériaux reste. Mais nous réfléchissons à spécialiser certains points de vente. À Bouguenais, près de Nantes, par exemple, l’agence adopte notre concept MPPI. D’autres sites pourraient déployer nos concepts Caréo (carrelage) ou Ménéo (menuiserie).

L’enseigne est en pleine migration informatique dont 50 % du travail a déjà été mené à fin juin 2025. Ce chantier impacte l’ERP commercial, la gestion tarifaire, la finance, les RH. Plus de 850 salariés VM seront formés à ces évolutions. Il reste encore beaucoup de travail à mener sur les aspects commerciaux – avec des défis d’ampleur pour maintenir les marges sur des marchés très volatils.

En 2024, ce marché a bénéficié d’un retour à la normale côté tarifs après deux années de forte déflation. C’est Aujourd’hui, Fibopan est devenu une entité transverse autonome et structurée autour de quatre enseignes de spécialité : le stockiste Henry Timber, Mauris Bois, Socobois et Ollier Bois – soit 240 M€ de CA 2024 pour dix-neuf agences et 450 salariés. Fibopan continue de mieux résister aux aléas du marché en 2025 tant en volume qu’en valeur. Un gros travail a été engagé pour optimiser la réponse client en termes d’offre et services dont une professionnalisation encore plus poussée de nos ateliers de transformation.

Inaugurée fin 2024, la plateforme de La Boisse (Ain) doit réaliser à terme 40 % des achats pour les 37 magasins L’Entrepôt du Bricolage. Mais ce site de 56 000 m² réalisera par ailleurs des opérations de crossdock pour tout le groupe. Sa montée en charge prendra sans doute encore plus d’un an. Notre base de Brézins (Isère), elle, se recentre sur le pôle BtoB. Quant à la plateforme de VM Matériaux à L’Herbergement (Vendée), elle donne pleinement satisfaction.

Le groupe l’exploite pour l’instant avec parcimonie en l’implémentant dans nos modules de référencement produits, pour la classification et l’enrichissement de la data. Nous avons lancé Sam : notre chatbot “maison” qui fait office d’assistant informatique. À ce jour, un outil d’IA est intégré en back-office et d’autres sont en test. Se pose toutefois la question de la confidentialité des informations internes car une majorité d’outils d’IA vient des États-Unis... pour l’instant. Un code de bonne conduite et d’usage sera d’ailleurs créé pour éviter toute fuite de nos données stratégiques.