, mis à jour le 08/09/2025 à 06h37

« Nous renforçons notre stratégie de spécialisation en CVC et photovoltaïque »

Olivier Khaïda
président
de Sonepar France Spécialistes
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Olivier Khaïda, le président de Sonepar France Spécialistes.

Opérationnel depuis avril 2025, le “Réseau spécialiste génie climatique” de Sonepar France s’articule autour de trois enseignes – CD Sud, Hydeclim et 3C Clim – et d’un parc de 60 agences et plus de 400 collaborateurs. Olivier Khaïda détaille les raisons, les contours et les objectifs de cette stratégie de spécialisation. L’occasion aussi de revenir sur la transformation digitale de Sonepar France.

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Sonepar a officialisé le 1er avril 2025 le regroupement de ses trois enseignes de spécialité en génie climatique. Pour quelles raisons les avoir rapprochées au sein d’une entité juridique commune ? Et pourquoi avoir attendu près de trois ans après leur rachat respectif ?
Olivier Khaïda

Nous n’avons pas attendu trois ans. Le 1er avril est l’aboutissement d’un projet initié avec le rachat de CD Sud en juillet 2022 puis celui d’Hydeclim en novembre 2024. La priorité a été donnée au rapprochement entre CD Sud et 3C Clim dans un premier temps en s’appuyant sur les ressources informatiques et logistiques de CD Sud puis par celui d’Hydeclim. Quand on parle de rapprochements, ce sont deux migrations d’ERP, deux fusions juridiques, la mise en commun de plateformes logistiques à Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône) et Réau (Seine-et-Marne), la mutualisation des back office et l’alignement d’offres et partenariats commerciaux.

Mais contrairement à la fusion de Sonepar Connect et CGED en 2022 sous la seule enseigne Sonepar, le “Réseau spécialiste génie climatique” (RSCG) ne constitue pas une nouvelle marque commerciale. Pourquoi ?
Olivier Khaïda

Cette alliance doit avant tout renforcer notre statut de distributeur spécialisé dans un marché où la concurrence s’est accentuée ces dernières années. Il n’est pas question de se disperser au niveau de la stratégie commerciale. Les trois enseignes demeurent pour bien identifier leurs spécificités locales et bénéficient désormais de compléments d’offre. À titre d’illustration, Hydeclim est très présent au nord de la Loire avec une expertise bien ancrée sur le segment tertiaire et une activité forte en PAC air-air. Historiquement implanté en région toulousaine, 3C Clim, pour sa part, est particulièrement présent sur le Grand Ouest et l’Île-de-France pour adresser des chantiers tertiaires avec un volant d’affaires important en PAC air-air et air-eau. Il s’agit en fait de renforcer notre empreinte territoriale dans l’univers du génie climatique. Avec la volonté de porter une promesse client commune, un catalogue produits enrichi (plus de 20 000 références à ce jour) et un accompagnement technique renforcé pour les installateurs.

« En 2024, nos trois enseignes spécialisées en génie climatique ont réalisé un peu plus de 250 M€ HT de chiffre d’affaires avec un parc de 60 points de vente. »

La création d’une seule enseigne CVC n’est donc absolument pas à l’ordre du jour… Par exemple, sous l’étendard CD Sud, votre réseau le plus important en termes de chiffre d’affaires ? Un concept de corner RSGC dans les agences Sonepar est-il envisageable ?
Olivier Khaïda

Il y a aujourd’hui une convergence en matière de digitalisation avec un seul e-shop commun. En revanche, il n’est pas encore question de faire converger nos trois enseignes sous une bannière unique. Quant à un corner axé sur le CVC pour notre enseigne Sonepar, ce n’est pas à l’ordre du jour. Sonepar reste le réseau de spécialiste en matériel électrique quand nos enseignes RSGC se positionnent sur le seul segment du génie climatique.

« La fusion de CD Sud, Hydeclim et 3C Clim préserve l’identité et les spécificités de ces trois marques. Mais leur rapprochement témoigne de notre volonté d’aller plus loin en termes de réponses clients qui sont confrontés à une réalité de marché de plus en plus complexe. »

Les effets de synergie et de mutualisation attendus peuvent-ils être un levier d’efficacité opérationnelle dans un contexte de marché tendu ?
Olivier Khaïda

L’intérêt de déployer le RSGC consiste à mettre dans une même coque nos trois enseignes. C’est un réel avantage concurrentiel en termes de proximité avec nos clients installateurs, climaticiens et frigoristes.

Alliantz, votre enseigne axée sur le photovoltaïque, n’est aujourd’hui pas concernée par ce rapprochement. Quelles en sont les raisons ? Pourrait-elle, à terme, intégrer le RSGC ?
Olivier Khaïda

Nous conservons notre logique de spécialisation et de parcours clients différenciés. Alliantz conserve son autonomie. Seules trois agences Alliantz collaborent avec leurs consœurs CD Sud à La Rochelle, Nîmes et Toulouse. Il s’agit d’opportunités locales où nous avons souhaité déployer une stratégie de complémentarité d’offres et de services tout en préservant, à chaque fois, des parcours client propres aux deux enseignes. Certains de nos clients climaticiens franchissent le pas pour se diversifier vers le métier de solariste. Quoi qu’il en soit, Alliantz garde son expertise et ses partenariats noués avec les fournisseurs en photovoltaïque et autoconsommation. L’enseigne qui n’exploite pour l’instant que onze points de vente, vient en proximité et en support de notre réseau généraliste pour l’offre photovoltaïque.

« Aujourd’hui, Sonepar France se définit comme distributeur spécialiste avec des enseignes de destination par grands segments de marché. Nous ne voulons pas nous disperser. »

Un rapprochement entre vos filiales CCF et Aldiance pourrait-il faire sens en créant une marque ombrelle dédiée aux marchés de la sécurité, VDI (réseaux voix, données, images) et automatismes ?
Olivier Khaïda

CCF [onze agences régionales : Ndlr] reste le spécialiste du courant faible pour les marchés résidentiel et tertiaire avec une offre bien cadrée en solutions techniques, matériels et services associés. Quant à Aldiance [trois sites dans le Sud-Est à Chambéry, Cluses et Saint-Étienne : Ndlr], cette activité adresse le marché des biens d’équipements industriels en proposant une offre globale allant de la préconisation de composants d’automatismes jusqu’à la réalisation de solutions et prestations techniques. Elle reste portée par la branche Industrie de Sonepar.

« Nous visons assez vite un taux de 10 % à 15 % de ventes en ligne avec l’activité de notre “Réseau spécialiste génie climatique”. »

Chez Sonepar, il y a aussi la volonté de fluidifier – voire d’homogénéiser – le parcours client entre les points de contact digitaux et l’agence physique. Où en est ce chantier d’optimisation et les éventuelles pistes d’amélioration ?
Olivier Khaïda

Tout d’abord, le travail de rationalisation de nos enseignes et de segmentation par marché est désormais achevé, avec un maillage territorial de plus de 400 agences (soit plus de 300 sous enseigne Sonepar et 85 points de vente spécialisés). Aujourd’hui, nous continuons à accélérer en matière de digitalisation autour d’un objectif : toujours mieux servir les professionnels en optimisant le niveau de service et les fonctionnalités de nos e-shops. Il y a une partie de nos clients– issue en partie de la nouvelle génération d’installateurs électriciens – qui ne commandent dorénavant plus que sur leur application mobile. Ils contribuent d’ailleurs à améliorer en permanence la connaissance de la force de vente. Nos commerciaux peuvent de la sorte mieux anticiper leurs besoins et leur proposer des recommandations pertinentes en termes de solutions techniques et de services. Il n’y a donc pas d’opposition entre les différents canaux de distribution : il y a une continuité du parcours et de l’expérience utilisateur. Aujourd’hui, la part des ventes en ligne est de l’ordre de 40 % chez Sonepar France. Ce chiffre est moins élevé concernant l’activité du “Réseau spécialiste du génie climatiqueˮ en raison d’un nombre d’agences moins élevé et – surtout – de la création récente de ce pôle CVC. Néanmoins, nous visons assez vite un taux de 10 % à 15 %. En fait, les deux mondes physique et numérique interagissent de plus en plus, et l’e-shop peut aussi devenir un canal d’acquisition de nouveaux clients. 

Justement, où en est le déploiement de Spark ?
Olivier Khaïda

Le développement de cette plateforme est le marqueur de la grande transformation du groupe Sonepar. Spark apporte un aperçu à 360° des activités des clients de l’enseigne Sonepar. L’objectif d’ici deux à trois ans est de le déployer également pour l’ensemble de nos réseaux de spécialité. L’intégration d’une brique d’IA va nous permettre d’être encore plus performants

Fort de 30 ans d'expérience en presse BtoB et BtoC, Stéphane est rédacteur en chef de Zepros Négoce et Zepros Safety, passionné par les enjeux liés aux transitions environnementales et digitales dans le BTP.
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