Descours & Cabaud : son activité Bâtiment a perdu près de 200 M€ de CA en 2024

, mis à jour le 28/07/2025 à 08h01
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Intérieur d'un point de vente Porlians (enseigne Quofi du groupe lyonnais Descours & Cabaud).

Positionné sur les marchés de la construction, de l’eau et de l’industrie, le groupe lyonnais a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de 4,7 Md€ l’an dernier vs 4,9 Md€ en 2023 et 5,2 Md€ en 2022. Sans surprise, Prolians, la principale enseigne de Descours & Cabaud qui adresse les marchés du BTP, a vu ses ventes baisser en un an de 2,5 Md€ à 2,33 Md€.

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C’est un tableau 2024 plutôt morose que brosse William de Pinieux, le PDG de Descours & Cabaud, dans un climat d’affaires général extrêmement tendu. Lors d’une récente conférence de presse – réservée, comme à l’accoutumée, à la seule presse généraliste régionale –, le dirigeant a pointé un chiffre d’affaires global de 4,7 Md€ (40 % à l’international vs 38 % en 2023) contre 4,9 Md€ en 2023 dans un environnement déjà dégradé.

Le résultat net, lui, a continué de s’éroder – passant de 316 M€ en 2021, puis 191 M€ il y a deux ans, avant un atterrissage à 151 M€ l’an passé. Selon notre confère La Tribune AuRA, le groupe familial (14 500 personnes dans le monde, dont 8 500 en France) a néanmoins tenu à relativiser ces chiffres en arguant de sa « bonne résistance » sur ses principaux marchés : la construction, l’industrie et la gestion de l’eau.

Seul le segment de l’industrie a réussi à résister malgré un conjoncture compliquée et une chute des investissements dans des filières comme l’automobile et la chimie. Dexis, l’enseigne de spécialité de Descours & Cabaud, a ainsi affiché une activité stable entre 2023 et 2024 (à 1,47 Md€).

Les résultats de Descours & Cabaud sur les 3 derniers exercices
Cap maintenu en 2023 malgré la crise
Au-delà des 5 Md€ de CA en 2022
Des résultats « historiques » en 2021

Le BTP toujours à la peine

Sans surprise, le distributeur en quofi a vu les ventes de Prolians (264 agences en France sur un total de 332) rester en embuscade, dans la même veine qu’un exercice 2023 déjà en repli. En dépit des bonnes performances réalisées avec les EPI, « son chiffre d’affaires recule à 2,33 Md€ contre 2,5 Md€ en 2023 où la baisse de 8 % avait été minimisée par le dynamisme de l’international. Ce qui n’a pas été le cas en 2024 », selon le quotidien La Tribune (voir encadré ci-dessous).

La crise de l’immobilier et du BTP explique en partie cette érosion. Avec un niveau de mises en chantier à peine supérieur à 263 000 en 2024 (à -11,1 % vs 2023) : soit un plus bas historique depuis le début des années 1960. Mais William de Pinieux, cité par Lyon Décideurs, pointe aussi le bond des droits de douane américains qui créent « une barrière et poussent la Chine à déverser son surplus d’acier en Europe [la surproduction mondiale avait fait déjà baisser son prix : Ndlr] ».

Prolians “sauvé” par les EPI

Comme l’a rapporté la rédaction AuRA de notre confrère Le Journal des Entreprises, à l’issue de la conférence de presse du 4 juillet, « si les segments de l’acier, du chauffage-sanitaire et de la plomberie ont souffert, l’activité a été soutenue par les EPI et la quincaillerie ».

En outre, la hausse du chiffre d’affaires réalisé via l’e-shop et le développement de services comme MyR’éco (reconditionnement d’outillage) illustrent une stratégie omnicanale jugée « efficace ». L’enseigne a aussi acquis Farbos, acteur régional du Sud-Ouest.

Le marché de l’eau plonge aussi

Spécialisé dans les équipements pour les métiers de l’eau et du paysage (pompes, filtrations et traitements de l’eau, canalisations, etc.), le réseau Hydralians (78 agences) nage, lui aussi, à contre-courant. L’activité a quasiment diminué de 20 M€ comparé à 2023 (à 235 M€).

« Conséquence des difficultés du bâtiment, le secteur de l’eau et, plus particulièrement, des piscines. Ces chiffres sont à mettre en perspective avec la hausse globale du chiffre d’affaires de l’enseigne multiplié par 2,5 en dix ans », a tenu à tempérer Philippe Massonneau, le directeur général du groupe familial.

Pour essayer d’endiguer ce reflux, Descours & Cabaud explore plusieurs pistes. À commencer par un plus fort développement de son offre de services à l’image d’Hydratest : le dispositif détermine instantanément les produits nécessaires à l’entretien d’une piscine grâce à un échantillon d’eau.

Le segment de la micro-irrigation (agriculture, arrosage des parcs et jardins) est jugé également porteur en raison de l’accélération du rythme des périodes de sécheresse et canicule. Ce sont là autant de technologies qui seront, entre autres, mises en avant lors du prochain salon Paysalia, du 2 au 4 décembre prochain à Lyon-Eurexpo.

Dans ce contexte, et malgré des résultats qui permettent « au groupe de poursuivre ses investissements », William de Pinieux admet rester en veille en vue d’éventuelles acquisitions en Europe du Nord et de l’Est, mais aussi dans des secteurs sur lesquels Descours & Cabaud n’est pas encore présent. Lors de la conférence de presse du 4 juillet dernier, le PDG n’aura rien dévoilé pour autant.

Fort de 30 ans d'expérience en presse BtoB et BtoC, Stéphane est rédacteur en chef de Zepros Négoce et Zepros Safety, passionné par les enjeux liés aux transitions environnementales et digitales dans le BTP.
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