Le négoce Décoration continue de “sortir du cadre”

Impression sur papier A4 pour « éviter chutes de papier et gaspillage », typographie Garamond utilisée car exigeant « moins d’encre à l’impression », graphisme « épuré » et recours à « des formes évidées pour davantage réduire le taux d’encrage »… D’entrée de jeu, la FND annonce la couleur – verte ! – quant à la diffusion récente de son rapport annuel 2023.

En préambule, dans un contexte économique tendu, Philippe Poujol – à la tête de la FND jusqu’en 2026 – n’hésite pas à puiser dans « le vocabulaire propre à la navigation aérienne » pour qualifier 2023 comme « une année d’atterrissage dans le prolongement de 2022 [qui avait dû affronter « des vents contraires » avec une activité à +3,4 % en valeur, mais -9 % en volume : Ndlr] ». Avant de qualifier 2023 telle « une année de transition tant les “perturbations atmosphériques” ont été nombreuses », alors que les premiers chiffres de 2024 ne sont pas bons.

La FND qui a d’ailleurs réintégré les bureaux de son siège social en juillet après plusieurs mois de travaux, dont la mise en conformité incendie et PMR, juge qu’en 2023 la profession aura traversé « une année qui remodèle l’avenir des professionnels du négoce décoration » à la lecture de son baromètre DécoData.

Reste que les chantiers ont été nombreux. À commencer par le Club Partenaires de la fédération qui poursuit sa montée en puissance. Désormais, plus de 130 fabricants y œuvrent activement. Sorte de think tank pour les industriels, enseignes et groupements. Avec trois missions : « Explorer sous différents angles de vue actualités et signaux faibles, car tout est opportunités pour sans cesse s’améliorer de façon continue », « faire des points d’étape sur le partage des bonnes pratiques et retours d’expérience », et « se réinventer grâce à l’intelligence collective ». Le cap fixé ? « Faire émerger des réflexions pour innover ».

Quant aux cinq groupes de travail (GT), pour eux aussi, l’actualité 2023 a été dense et riche. Le GT “Suivi de marché DécoData”, dont l’enjeu est de « structurer le “data management” dans la filière » et renfoncer la digitalisation des pros, a permis aux adhérents de découvrir les évolutions du format d’échanges de données Fab.Dis Déco.

La fédération appelle d’ailleurs fournisseurs et négoce à « prendre en main cet outil ». Moyen pour eux de mettre en perspective les tendances du marché au regard des évolutions sur les marchés du neuf, de la rénovation, du pouvoir d’achat et projets des ménages.

Parmi les victoires de la FND en 2023 ? La profession disposera, dès 2025, d’une unique nomenclature Nace (Nomenclature statistique des activités économiques dans la Communauté européenne). Le code 46.83-J correspond désormais au “Commerce de gros de produits de décoration”. L’occasion pour la fédération, membre de la Confédération des grossistes de France (CGF), de faire entendre encore plus sa voix auprès des pouvoirs publics.

Satisfecit aussi sur le front de la RSE et du développement durable. Le GT dédié a fait de belles avancées en 2023. D’abord à propos de la REP DDS (déchets diffus spécifiques) : 195 magasins, hors intégrés, sont déjà dans la boucle du dispositif de collecte gratuit Rékupo, tandis que 95 % du parc est maintenant doté pour accepter les deux flux pots/cartouches acryliques et solvantés.

La FND qui capte 11 % de la collecte globale Rékupo, note à cet égard « une hausse du poids moyen lors des collectes passant de 158 en 2023 à 219 kg l’an passé ». En revanche, seuls 45 points de vente se sont équipés pour appliquer la REP ABJ (articles de bricolage et de jardin).

Côté RSE, une boîte à outils est en cours de création. En tandem avec la CGF, l’Opco Akto et la Délégation générale à l’emploi et la formation professionnelle (DGEFP), un référentiel va permettre d’« accompagner [la filière du second œuvre] dans la mise en place d’une politique RSE sectorielle ». Ce dossier devrait être achevé au cours de l’automne. Il y a un an, Philippe Poujol avait d’ailleurs signé la “Charte d’engagement volontaire pour la sobriété énergétique des bâtiments”.

Planchant entre autres sur le volet supply chain, le GT Futur, lui, aura exploré « l’impact de la logistique sur les villes du futur et sur la chaîne de valeur de la décoration ». Dans son viseur, il est question de déployer des modes de transport “doux” et écoresponsables pour s’inscrire dans la trajectoire de neutralité carbone fixée par l’État d’ici à 2050.

En parallèle d’actions menées par le GT Communication (voir encadré ci-dessous), le GT Richesses humaines multiplie les leviers pour séduire, fidéliser et former les jeunes talents de la “génération Z”. Á la clé : tournage de vidéos métiers, portraits de collaborateurs, participation aux WorldSkills, dont la finale a eu lieu à Lyon du 10 au 15 septembre. Manière de muscler la visibilité de toute la filière.