Nebopan : sa feuille de route sur un marché tendu

Réglé comme une horloge suisse, le traditionnel gong aura retenti ce mercredi 4 octobre sans discontinué chaque quart d’heure entre 8h30 et 17h45 rythmant les créneaux successifs accordés à chaque adhérent pour leurs négociations commerciales sur les stands des fournisseurs.

Si le groupement préfère ne pas communiquer le montant des volumes d’affaires négociés entre ses adhérents et les fournisseurs partenaires exposants, son président Hervé Auger et Christophe Chausson, le directeur opérationnel, évoquent « un bon niveau de commandes passées malgré une conjoncture assez tendue dans le Bâtiment, essentiellement sur le segment du neuf ».

À chaque édition biennale, un noyau dur de marques figurant dans le Top 20 du plan de référencement et environ un tiers de fournisseurs partenaires représentatifs au sein du groupement. Enfin les challengers : « Il s’agit de fabricants peu présents chez nos adhérents mais dans lesquels nous voyons de futurs fournisseurs Nebopan. Ils peuvent être hyperspécialisés sur des niches de marché telles que les panneaux d’agencement ou les bois massifs d’import certifiés », précise Christophe Chausson.

Pour Hervé Auger qui dirige les entreprises bretonnes Jean Hue & Socoda et Armor Bois (filiales bois et dérivés du groupe Tanguy Matériaux), « c’est aussi un moyen de répondre aux attentes de certains adhérents eu égard aux spécificités régionales sur leurs marché respectifs ».

À chaque édition du Nebo’Dating, ce panel de challengers évolue. « Mais ceux qui développent du chiffre d’affaires auprès de nos vingt-sept adhérents intègrent notre Top 50. C’est là une source précieuse de propositions commerciales pour eux », précise encore le directeur général du groupement qui est l’un des treize sociétaires de CMEM.

Dans un climat d’affaires plus compliqué depuis l’été 2022, le book promotionnel diffusé sur le salon a permis néanmoins de proposer des offres fournisseurs jugées « intéressantes » par nombre d’adhérents – « notamment sur les gammes biosourcées ».

Pour Christophe Chausson, c’est également « un coup de booster pour les fabricants face à une conjoncture qui ralentit ». D’autant, comme le rappelle Hervé Auger, « les négoces disposent encore de niveaux de stocks élevés souvent payés au prix fort avec l’inflation qui a commencé à s’éroder sur nos marchés ».

Reste que les négociations commerciales 2024 qui vont démarrer courant novembre s’annoncent sans doute « plus dures » sur un marché désormais en déflation. Du moins sur certaines familles de produits.

À commencer par les bois bruts et rabotés dont les tarifs ont déjà chuté de plusieurs dizaines de points depuis le quatrième trimestre 2022, mais aussi sur certains types de panneaux mélaminés avec un reflux des prix d’achat dès l’été dernier ; tandis que l’OSB fluctue tantôt à la hausse, tantôt à la baisse.

Pour la première fois sur le salon, une zone dédiée – avec ses cloisons de couleur noire − hébergeait les vingt industriels ayant déjà intégré les référencements Woodalliance : le dispositif qu’ont déployé fin 2019 Nebopan et son confrère Sylvalliance en vue de massifier les achats et renforcer les partenariats commerciaux.

« Avec, pour chaque univers, un à deux fabricants tout au plus pour accentuer encore la spécificité bois des adhérents en panneaux essentiellement, en bois rabotés et de charpente, mais aussi en systèmes d’isolation », tient à rappeller Christophe Chausson.

Sur le front des MDD, l’ensemble des membres du groupement les commercialisent toutes désormais. Parquets et colles, sous-couches, decking, visseries (une dizaine de gammes à ce jour), isolants… : ces familles vont continuer de s’étoffer « raisonnablement » en fonction de la ligne stratégique définie par chacune des six commissions produits (panneaux, vêtures et bois d’extérieur, bois bruts et de structure, menuiserie, parquets et revêtements de sol, isolation, et enfin l’offre LS).

Une nouvelle démarche a par ailleurs été engagée l’an passé. Nebopan travaille à massifier les consommables (lames, affûtages, colles…) destinés aux ateliers des adhérents (découpe, usinage…). Là aussi, il est question de massifier dans une logique d’achats groupés. Avec, en filigrane, la volonté, sans doute, d’améliorer un peu plus les marges dans les points de vente.