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Stéphane Vigliandi

« Nous formalisons notre démarche RSE »

Pauline Mispoulet
présidente du directoire
Groupe Socoda
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Pauline Mispoulet, présidente du directoire - Groupe Socoda.

Alors que la Capeb et la FFB redoutent une récession dans le Bâtiment en 2023, le groupement d’indépendants entend accélérer sa stratégie de transformation dans le cadre de sa feuille de route à horizon 2026. Data, PIM, e-shop, logistique décentralisée ou encore le dossier en cours sur la RSE : Pauline Mispoulet détaille les principaux chantiers du groupe Socoda.

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Une nouvelle gouvernance 2023-2027

Pauline Mispoulet

Tout d’abord, j’ai travaillé en très grande confiance avec le précédent directoire en place depuis 2019. Durant ces trois années compliquées tant sur le plan macro-économique qu’au niveau des filières Bâtiment et Industrie, nous sommes tous restés soudés et forts face aux événements.

Avec la nouvelle gouvernance en poste depuis le 1er janvier 2023, le directoire passe de quatre à cinq membres pour s’ouvrir à la branche Décoration [30 adhérents, 201 points de vente, 78 fournisseurs référencés et 17,2 % du CA ventes en 2021 : Ndlr] qui, jusqu’à présent, n’y a jamais eu de représentant.

Quant à la branche Électricité [41 adhérents, 196 points de vente, 110 fournisseurs référencés en 2021], elle est représentée par deux membres. Avec Pierre-Gilles Bordet, nos deux branches majeures (Outils Pro et Industrie, et Électricité) sont bien représentées [18,5 % du CA ventes en 2021 pour l’ Électricité ; 22 % du CA ventes en 2021 pour les Outils Pro et Industrie].

Les deux nouveaux entrants au directoire présentent des profils complémentaires. Par exemple, Pierre-Gilles Bordet [président de Motélec Industrie, environ 70 M€ de CA] adhère à Socoda depuis une vingtaine d’années. Sa société multispécialiste s’est développée essentiellement par croissance externe. Son antériorité au sein du réseau Socoda lui apporte le recul nécessaire pour aborder tous les dossiers stratégiques du groupe.

De son côté, Christophe Dufossé, le PDG de CA2E et membre du directoire depuis 2019 qui représente le pôle Électricité, a plutôt construit son entreprise par croissance organique. Cette complémentarité permet d’irriguer différents points de vue au profit de l’intérêt collectif. Pour ce mandat 2023-2027, le directoire ne compte pas d’autre femme car leur entreprise ne correspondait pas à ce nouveau cahier des charges.

« Au sein du nouveau directoire, la mixité permet d’irriguer les différents points de vue au profit de l’intérêt collectif. »

Vos réactions sur le départ de quatre adhérents* pour Algorel fin 2022 ?

Pauline Mispoulet

Je n’ai pas à commenter la décision d’adhérents qui sont des indépendants. Avec le directoire, nous œuvrons pour l’intérêt collectif. Pour illustrer notre pensée, je citerais Aimé Jacquet qui, lors de la Coupe du Monde en 1998, n’avait pas sélectionné le “King” Éric Cantona et lui disait : « Tu es sans doute le meilleur joueur de l’équipe… mais l’équipe joue mieux sans toi ».
* Il s’agit de quatre sociétés des branches Électricité et Sanitaire-Chauffage-Plomberie : le groupe Trapy (Nouvelle-Aquitaine), Devel (1 agence dans le Bas-Rhin), Augelec (2 agences dans le Puy-de-Dôme) et Mat Élec (4 agences en Isère et 1 en Savoie).

Coup de rétroviseur sur 2022

Pauline Mispoulet

Le réseau a réalisé un très bon premier semestre dans la même dynamique que 2021. Fin avril 2022, j’avais néanmoins adressé à tous nos distributeurs adhérents une note de conjoncture leur indiquant que l’activité devrait connaître un plateau durant l’été avant d’entamer un resserrement dès la rentrée. Avec une baisse plus nette au quatrième trimestre à l’exception des Aciers, le Bâtiment qui reste notre marché prioritaire a plus souffert que l’Industrie. Au global, le chiffre d’affaires ventes du réseau devrait avoir enregistré une croissance entre +5 % et +6 % en tenant compte de l’impact de l’inflation qui n’est pas linéaire.

« La hausse du chiffre d’affaires ventes 2022 du réseau devrait se située entre +5 % et +6 % en tenant compte de l’inflation. »

2023, un (peu) moins noir que prévu ?

Pauline Mispoulet

L’économie est déjà entrée dans une phase de turbulences qui vont perdurer, a priori, plusieurs années. Tant le groupement que nos distributeurs adhérents, nous sommes des PME flexibles et réactives, et nous savons que nous devrons encore piloter notre activité avec des conditions météo erratiques, voire des avis de gros temps en fonction des tensions géopolitiques (guerre en Ukraine, relations diplomatiques et commerciales entre les États-Unis et la Chine dont l’ensemble de la communauté internationales ne sortira pas indemne), mais aussi sociales en France (inflation et baisse du pouvoir d’achat notamment).

Il nous est nécessaire d’avoir des repères et des points d’appui dans ce contexte. À savoir : une vision et un projet clairs, une gouvernance solidaire et engagée, des services à forte valeur ajoutée pour les distributeurs adhérents. C’est là-dessus que nous allons concentrer l’énergie de toute notre équipe en restant positifs.

État d’avancement du plan de transformation

Pauline Mispoulet

Le nouveau directoire vient de fixer les grands objectifs pour la période 2023-2026 où le digital et la data* continueront à être prégnants dans notre stratégie globale. Dès cette année, nous lançons de nouveaux services destinés à alimenter l’offre en E-shop et en parallèle les catalogues omnicanaux. Une nouvelle plateforme va aussi être lancée à destination des grands comptes. Dans cette optique, Socoda poursuit les projets de mutualisation des stocks.
* Nadège Strœsler est la nouvelle directrice marketing et digital.

« Dès 2023, il pourrait y avoir des sanctions financières si les fournisseurs partenaires n’ont pas des données produits de qualité suffisante. »

Vers une supply chain nationale ou pas ?

Pauline Mispoulet

Une plateforme centralisée n’est pas à l’ordre du jour car elle ne correspond pas à nos besoins. En revanche, Socoda continue à mutualiser toutes les capacités logistiques des deux cents distributeurs adhérents en vue de mettre en place un dispositif qui peut s’apparenter à une marketplace interne dans une logique d’écosystème décentralisé en s’appuyant sur les stocks adhérents et ceux de nos alliances via Addok (groupe Cofaq), AlliX et Euro Craft pour la branche Outils Pro.

En revanche, la centrale Iris Décoration [accords avec Agir et Jefco Blancolor : Ndlr] n’entre pas dans ce vaste chantier car nous travaillons sur les catégories du non paint. À propos de la structure AlliX que nous avons créée avec Richardson, l’arrivée de Van Marcke témoigne qu’il ne s’agit pas d’une alliance fermée.

Data et PIM aux avant-postes…

Pauline Mispoulet

Depuis plusieurs années déjà, le groupement travaille sur la data produits sur la base du référentiel Fab.Dis pour assurer un pilotage très fin des données ; ce qui doit permettre d’optimiser les ERP, les e-shops, les catalogues, la logistique, etc.

Concernant l’EDI et la dématérialisation des factures, nos solutions sont déjà opérationnelles à 100 %. Le cœur du réacteur digital concerne la qualité des données et le PIM qui joue un rôle de facilitateur dans le partage des informations D’autres sujets sont à venir grâce à cet outil commun aux distributeurs adhérents. Il s’agira entre autres de renforcer nos offres de services à destination de nos clients industriels.

…mais pour quelle qualité des données produits ?

Pauline Mispoulet

Tous nos category managers ont aujourd’hui une connaissance fine des données fabricants [voir encadré ci-dessous]. Il y a encore des zones “rouges” sur ce sujet pour lequel certains éléments d’information sont manquants ou incomplets.

Mais en 2023, Socoda passe aux actes. Il y aura des sanctions financières si nos fournisseurs ne sont pas opérationnels en termes de qualité des données (tarifs, logistique, marketing, média…) car cela pénalise l’ensemble de notre chaîne de valeurs. Et en particulier l’activité des e-shops où, le cas échéant, il peut y avoir des pertes potentielles de développement de business.

Pour alimenter notre PIM, nous disposons de deux leviers principaux. D’une part, les distributeurs adhérents que Socoda indemnise pour partager leurs données – avec deux niveaux de qualité de la data. D’autre part, les industriels qui peuvent puiser dans ce portail commun.

Formalisation et structuration de la RSE

Pauline Mispoulet

La commission RSE vient d’être mise en place. Elle est présidée par Aude Moreau [codirigeante du groupe Clisson avec son frère Laurent Clisson] et réunit une quinzaine de membres. La future feuille de route accompagnera les distributeurs adhérents à valoriser leurs démarches concrètes déployées sur le terrain.

Il y a aussi le dossier lié au décret Tertiaire. Avec l’appui du groupe, tout le réseau devra poursuivre ou engager des actions plus fortes en termes de mesure de l’empreinte carbone de leurs activités et de certification. L’autre gros dossier concerne bien sûr la REP PMCB. Si Socoda ne formule pas de recommandation en termes d’adhésion à l’un ou l’autre des quatre éco-organismes, le sujet est abordé de façon plus globale dans le cadre de la commission RSE – notamment en termes de cycle de vie des produits, de réemploi et de réparabilité.

PIM et data fournisseurs • Premiers résultats « encourageants »

• Branche Sanitaire-Chauffage → 91 % sur le périmètre fournisseurs référencés entrés dans le PIM Socoda.

• Branche Électricité → Environ 90 % de données produits qualifiées sur les principaux critères.

• Branche Outils Pro → 72,2 %

• Branche Industrie → 53,4 % en raison d’« une complexité plus grande » à fournir des données
qualifiées.
(Source : groupe Socoda, chiffres à fin 2022)

Stéphane Vigliandi
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