Les 3es “Rencontres nationales de la décoration” brossent le cadre de la filière de demain

Rendez-vous biennal de la profession organisé par la FND, l’édition 2023 de ses Rencontres nationales s’était fixé une mission : « Anticiper le futur de la décoration ». Plus de 250 professionnels (distributeurs, fabricants, institutionnels, artisans et jeunes talents) se sont retrouvés le 21 septembre dernier dans un lieu à la hauteur des enjeux pour la filière : sur les toits du Parc d’exposition de la Porte de Versailles, chez La Serre, à Paris − « un espace végétalisé, novateur et lumineux ».

D’entrée de jeu, Philippe Poujol, le président de la FND, a donné le ton. « Dans un monde qui se fractionne, il est crucial d’additionner nos forces. Face à l’incertitude qui devient la norme, notre rôle est de partager pour anticiper et construire ensemble le futur de la décoration », a-t-il souligné.

Et de détailler : « Un des piliers fondateurs de notre secteur est de raisonner par addition et non par opposition. La négociation fait partie du jeu − nous sommes des négociants ! Mais dans négocier, il y a essentialiser, il y a adapter, il y a synchroniser » dans un climat d’affaires nettement plus tendu en 2023 comme le révèle la dernière livraison de l’observatoire DécoData.

Alors que les 2^es Rencontres avaient permis notamment de mettre en lumière les premières retombées de la campagne nationale “Les Pros de la déco, c’est nous”, cette troisième édition a voulu « dégager une vision stratégique à court, moyen et long terme ».

À commencer par « une reconnaissance nationale » pour « la distribution décoration qui franchit une étape supplémentaire pour défendre sa représentativité ». Les quelque 450 entreprises adhérentes de la FND (environ 1 600 points de vente pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 2,6 Md€ HT en 2022) vont être identifiés, « dès 2025 », de manière unique dans la NACE (nomenclature des activités économiques) via le code 46.83 J – Commerce de gros de produits de décoration.

Dans un communiqué diffusé ce 16 octobre, la fédération rappelle qu’il s’agit d’« une démarche menée conjointement avec la CGF [Confédération des grossistes de France] et l’Insee » à la suite d’une révision de la nomenclature française NAF, découlant de la modification de la nomenclature européenne NACE. « Loin d’être un détail, ce nouveau code NACE valide la reconnaissance de notre chaîne de valeur par l’Insee », s’est félicité Philippe Poujol.

Pour zoomer sur l’actualité 2023 de la filière, Laurence Longevialle (déléguée générale de la FND) et Denis Chevalier (membre du bureau chargé de la communication) ont détaillé – à la façon d’un journal télévisé − les travaux menés par les cinq groupes de travail (GT) : « des cercles de réflexion intégrant distributeurs adhérents, mais aussi industriels membres du Club Partenaires, représentants des organisations professionnelles dont la Capeb et la FFB, et des experts ».

À savoir : le GT Suivi de marché DécoData pour « mesurer et suivre l’activité de la filière » ; le GT Communication pour explorer les divers leviers en vue de « valoriser l’ensemble de la filière auprès du grand public » ; le GT Développement durable sur « une réflexion poussée pour engager l’ensemble de la filière » ; le GT Futur qui focusse sur les nouveaux enjeux de la logistique urbaine à l’heure des ZFE-m ; enfin le GT RH destiné à développer les pistes afin d’« attirer, fidéliser, former et maintenir le niveau d’excellence de la filière professionnelle ».

Cette année, la FND a souhaité explorer des sujets « essentiels » à travers deux tables rondes : le recrutement et la RSE. Première séquence organisée autour de Baptiste Le Sech (DRH de PPG EMEA South), Jullien Brezun (DG de Great Place to Work), Guillaume Frémaux (président du Sipev) et Marjorie Poeydomenge-Rafécas (co-autrice du livre “La revanche du cerveau droit” sorti en 2022).

Au cœur des débats : Comment s’emparer du sujet de l’attractivité, traiter les problèmes de recrutement en revalorisant les métiers ? Comment se mettre à l’écoute des attentes des nouvelle générations ? Les intervenants auront entre autres (re)mis l’accent sur « l’importance de la marque employeur passant notamment par la valorisation des salariés, véritables ambassadeurs de l’entreprise, le sens de l’action, l’individualisation accrue, l’inclusion, le nouveau rapport au management qui a désormais pour rôle de faire grandir les collaborateurs, les nouveaux modes de recrutement, la place des tests de personnalité pour mettre en avant de nouveaux profils et notamment les softs skills comme la créativité, le savoir-être, etc. ».
 

La seconde table ronde était consacrée aux leviers à actionner et aux coups d’accélérateur stratégiques visant à répondre aux attentes du marché. Les actions passent par « une prise de conscience des défis environnementaux, sociétaux et une forte capacité d’innovation ».

Autour de la table pour en débattre : Philippe Barbier (président de la CGF), Philippe Joubeaux (président honoraire de la FND) et Nicolas Blangy (président de l’UPMF-FFB/Union professionnelle des métiers de la finition). Parmi les thèmes débattus : « la place des services chez les grossistes qui doivent intégrer la logistique, la data et la digitalisation du parcours client ».

Sur la responsabilité environnementale ? Toute la chaîne de valeur endosse « un rôle crucial à jouer dans le respect de l’environnement ». Ce qui passe, notamment, par « des services autour de la valorisation des produits, un devoir d’information et de clarté sur la provenance et la composition des produits, la gestion des déchets et des ressources (gestion de l’eau, récupération des déchets avec l’extension du nombre de REP, réemploi, consignes anti-gaspillage, etc.) ».

Autre sujet lié à l’amélioration de la qualité de vie au travail avec l’utilisation d’exosquelettes et de robots – dont l’investissement reste encore élevé – en vue d’accompagner par exemple la féminisation du secteur.