, mis à jour le 02/09/2025 à 07h03

« Nous passons d’un mode généraliste à un mode multispécialiste »

Olivier Ducaroy
directeur commercial
de Würth France
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Olivier Ducaroy, directeur commercial de Würth France.

Après d’importants travaux d’extension et de modernisation logistiques, la filiale tricolore du groupe familial allemand Würth met en route sa nouvelle supply chain à Erstein, dans le Bas-Rhin. Un démarrage qui accompagne une politique d’adaptation de l’entreprise à son nouvel environnement commercial.

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Quel bilan dressez-vous de l’exercice 2024 ?
Olivier Ducaroy

L’an dernier a été difficile. Nous enregistrons une légère baisse de chiffre d’affaires, autour de 2 %. Mais ce qui est marquant, c’est que tous les secteurs d’activité ont été touchés [automobile et transport, bâtiment, maintenance, métallerie…, ndlr], ce qui est plutôt rare chez nous. Habituellement, une branche compense la faiblesse d’une autre. Nous notons des disparités au sein d’un même secteur. Ainsi, dans le Bâtiment, la construction neuve est en net recul alors que la rénovation s’en sort un peu mieux. Cette situation s’explique par un contexte chargé avec notamment le remboursement des PGE (prêts garantis par l’État), des tensions politiques et géopolitiques, et un climat économique incertain. Malgré tout, nous continuons à avancer, à innover et à investir.

« Aujourd’hui, nous devons rentrer dans une dimension d'excellence commerciale. »

Et pour 2025, quel est le cap fixé ?
Olivier Ducaroy

Nous restons dans la lignée de 2024 avec un premier semestre en recul de 4 % touchant, une nouvelle fois, toutes nos branches, notamment l’industrie. Mais nous ne tombons pas dans le marasme. Loin de là ! Les indicateurs sont plutôt positifs pour la fin d’année. Nous gagnons de nouveaux clients et les commandes repartent à la hausse. C’est encourageant.

Ce qui signifie que l’activité redémarre alors ?
Olivier Ducaroy

Je ne dirais pas ça. Plutôt que de parler de redémarrage, je dirais que l’entreprise s’est adaptée à un nouvel environnement. Nous avons traversé le Covid, une cyberattaque, un changement d’ERP ! Chaque année, un nouvel épiphénomène vient dérégler un peu le business classique. Aujourd’hui, s’adapter vite est devenu une condition de survie. Et dans ce contexte, deux notions sont essentielles : le collectif et la résilience. Notre volonté d’investissement reste intacte pour continuer à accompagner nos clients.

« Depuis trois ans, nous avons engagé quelque 80 M€ dans une nouvelle logistique qui est mise en route cette année. Avec cet investissement, nous transformons nos plateformes pour nous adapter à l’évolution du marché et répondre à la croissance des dix prochaines années. »

Comme beaucoup d'autres acteurs du négoce Bâtiment, vous avez un nouvel environnement à apprivoiser...
Olivier Ducaroy

Oui, clairement. Et cela nous oblige à nous remettre en question. Il faut passer d’un modèle généraliste à une approche multispécialiste. C’est pour cela que nous fabriquons désormais une grande partie des produits que nous distribuons en MDD. Nous visons l’excellence commerciale. Chaque canal de vente (magasin, e-commerce, conseiller commercial) doit apporter sa propre valeur et ses propres spécificités. Un conseiller commercial, par exemple, ne vient plus juste prendre une commande. Il conseille, prescrit, forme. C’est de la visite à forte valeur ajoutée. Cette démarche passe à la fois par la fidélisation de nos collaborateurs et par leur formation. Ces deux notions sont un vrai motif de fierté pour nous.

Où en est aujourd’hui votre chantier de redimensionnement de la supply chain ?
Olivier Ducaroy

Depuis trois ans, nous avons engagé quelque 80 M€ dans une nouvelle logistique qui est mise en route cette année. Avec cet investissement, nous transformons nos plateformes pour nous adapter à l’évolution du marché et répondre à la croissance des dix prochaines années. Nous avons achevé l’agrandissement de notre plateforme d’Erstein (Bas-Rhin) qui a gagné 20 000 m2 et nous entamons les travaux sur celle de Montélimar (Drôme). Ces deux chantiers permettront de gagner 30 % de capacité d’entreposage d’ici à la fin de l’année prochaine. Nous allons également augmenter notre productivité journalière, ainsi que la rapidité de traitement des commandes et de la livraison.

Et en ce qui concerne vos points de vente ?
Olivier Ducaroy

Nous poursuivons notre maillage territorial. Aujourd’hui, nous disposons de 244 points de vente. Habituellement, nous en ouvrons une vingtaine par an. Cette année, nous avons réduit un petit peu la voilure avec seulement huit ouvertures. Il y a deux raisons : déjà parce que nous commençons à bien mailler le territoire ; ensuite à cause d’un contexte économique un peu difficile. En fin d’année, nous serons autour des 250 points de vente et nous poursuivons notre objectif des 300 magasins en 2027.

Continuez-vous d’enrichir votre démarche RSE ? Et quels en sont les axes ?
Olivier Ducaroy

Plusieurs axes sont engagés. Tous nos magasins vont être livrés en bac et non plus en carton, par exemple. La réduction de notre empreinte carbone occupe une place importante de notre politique RSE. Depuis cette année, notre siège et notre logistique d’Erstein sont alimentés grâce à la géothermie. Nous équipons également tous nos parkings d’ombrières photovoltaïques avec l’objectif, à terme, d’être en pleine autonomie. En parallèle, nous continuons la transformation de notre parc de véhicules avec leur électrification. L’ensemble de ces mesures nous a permis d’être médaille d’argent ÉcoVadis.

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Agence aux couleurs de Würth en France.

Würth France en bref
• 729,5 M€ HT de CA 2024 vs 772 M€ en 2023.
• 244 points de vente à fin 2024 ; 247 points de vente au 31/07/2025.
• 4 100 salariés dont 2 500 conseillers commerciaux.
• 2 entrepôts logistiques à Erstein (Bas-Rhin) et Montélimar (Drôme) + 1 petit site à Paris.
• 85 000 m2 de surface de stockage.
(Source : Würth France)

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